mardi 22 décembre 2009

Entry 6-I did the right thing, but...

Mes intentions sont tout ce qu’il y a de meilleur, mais je crains que Sho ne le comprenne pas. Même si je lui explique, je pense qu’il sera quand même fâché.

Je ne sais pas quoi penser de lui. Ses remarques désobligeantes quant à ce qui s’est passé au monastère et sur ma relation avec Tom ne l’ont certainement pas rendu sympathique à mes yeux. Et que dire de la manière dont il traite tout le monde? Il traite Siann, Klauss et Satch comme des esclaves. Personne ne m’a expliqué les détails, mais je sais qu’ils ne sont pas là par choix (je crois que ça a un rapport avec le tattoo qu’ils ont sur le bras et qui leur cause de la douleur de temps en temps. Malgré tout ça, je ne peux pas dire que je déteste Sho (je ne pense pas que je pourrais jamais détester quelqu’un), mais je ne l’aime certainement pas non plus.

Ils sont tous très différents les une des autres; leur seul point commun semble être leur obligation envers Sho. Klauss ne parle pas beaucoup et je ne comprends pas toujours de quoi il parle. Et il est étrange, avec cet insecte de métal qui lui tourne autour… Je devrais peut-être lui demander de me parler de l’endroit d’où il vient, comme ça je pourrais mieux le comprendre. Après tout, il n’y a rien de mal à être différent, n’est-ce pas?

Satch, pour être différent, il l’est. J’ai de la difficulté à le cerner. Il nous surveille souvent Siann et moi et il lui est même arrivé de nous sauver, mais dès qu’on s’approche de lui pour lui parler ou seulement pour le remercier, il est super bête avec nous. Peut-être que c’est un air qu’il se donne? Mais si c’est le cas, son attitude est quand même contradictoire : si tu ne veux pas que les gens se rapprochent de toi, pourquoi passes-tu ton temps à les suivre comme une sangsue et pourquoi risques-tu ta vie pour les sauver? J’aimerais bien savoir ce qu’il pense exactement, mais je ne suis plus certaine d’avoir envie de lui demander. Quand il est revenu à l’auberge hier soir, il riait comme un malade et il se parlait à lui-même en pointant son œil. Peut-être qu’il a des problèmes de personnalité? J’ai toujours entendu dire qu’il était normal de se parler à soi-même, mais à ce point-là, je n’en suis pas certaine…

Siann est très gentille. Juste à voir comment elle agit, il est facile de deviner qu’elle n’est pas ici par choix. Mais je me demande comment elle s’est retrouvée «au service» de Sho. Elle a l’air de comprendre les trucs technologiques dont Klauss parle parfois, alors peut-être qu’elle vient du même endroit? Alors Sprite aussi? Elle dit des trucs étranges… L’autre jour, elle a commencé à parler de ce monde comme s’il s’agissait d’un jeu, mais Siann l’a arrêtée. Peut-être qu’elle ne voulait pas que je connaisse sa façon de penser…? Est-ce que Siann considère tout ce qui se passe comme un jeu ou c’est juste Sprite? Il faudrait que je demande…

Les seules personnes qui sont ici «par choix» sont Selmina, Serban, Meukashi et moi-même. Moi je n’ai nulle part où aller. Je ne connais rien du monde et je ne peux pas aller me réfugier dans un temple, comme je suis la seule prêtresse de cet univers. Je ne sais rien des motivations de Selmina, seulement qu’elle suit Sho avec une fidélité qui semble à toute épreuve. Serban est aussi un serviteur volontaire de Sho et il est étrange. Il a l’air de faire tout ce que Sho lui demande sans poser de question, mais il peut aussi faire des trucs très gentils, comme quand il nous a acheté des nouveaux vêtements et des robes. Je crois que Meukashi suit pour en savoir plus sur ce qui s’est passé à son village (je sais seulement que Sho est responsable de ses malheurs). Je pourrais lui demander de partir avec moi et de m’aider à me refaire une vie loin de tout ça, mais après ce qu’elle a fait, je n’en ai plus envie.

Elle a passé un marché avec Sho. Encore là je ne connais pas les détails, mais ce que je sais me suffit. En échange de quelque chose, elle a accepté de se servir d’une pauvre fille innocente pour que Sho puisse parvenir jusqu’à son père et le tuer. Comment peut-elle encore prétendre être mon amie après ça? Elle se rend coupable d’un meurtre et ça n’a pas l’air de lui déranger. Elle avait rendez-vous avec la fille en question plus tard ce soir, dans un bar. Je lui ai subtilement demandé quel était le nom du bar et une description de la fille et après avoir promis que je serais aussi au rendez-vous, je suis partie en courant. Je dois trouver cette pauvre fille avant qu’elle n’entre dans le bar. Je dois la convaincre de m’amener voir son père pour que je puisse le prévenir que quelqu’un veut le tuer. Vu le caractère de Sho, je m’attends presqu’à ce qu’il s’en prenne à moi en guise de représailles, mais ça ne m’arrêtera pas. Tuer c’est mal, alors pas question que je me rende complice d’un tel acte.

J’ai fini par retrouver la fille et prévenir son père de ce que Sho planifiait. Il a décidé de tendre son propre piège et m’a assuré que ceux qui travaillaient pour Sho recevraient sa protection et leur liberté une fois que tout serait terminé. Si au moins Siann, Satch et Klauss peuvent redevenir libres, je serai heureuse. Mais j’ai peur… Si jamais Sho apprend que c’est moi qui l’ai dénoncé…

jeudi 12 novembre 2009

Entry 5-Début d'entraînement

Il restait une semaine de voyage avant d’arriver à destination et elle s’est passée sans problème. Grande-Baie fut pour moi aussi impressionnante que la dernière ville : beaucoup de gens et d’airships, une grande agitation et des édifices plus hauts que ce que j’avais connu toute ma vie.

Sholien a arrêté son choix sur une auberge très luxueuse qui comptait… cinq étages. Wow… Ça existe vraiment des buildings aussi hauts? Il a loué une suite à 50 po la nuit. 50 po?? Il me semble que je pourrais faire tellement mieux avec tout cet argent! Me racheter un livre et un kit de chirurgie, pleins de bandages, des herbes… Sans compter que j’aurais acheté quelque chose pour Siann, pour la remercier de m’avoir donné de l’argent pour que je m’achète des choses. Nous avons quant à nous été relégués au quartier des esclaves (esclaves?). Il s’agissait d’une auberge qui était rattachée à l’autre à l’arrière.

Nous avons pris deux chambres, une pour les filles et une pour les hommes. Selmina est venue nous donner à chacun des bourses contenant cinq pièces d’or chacune. Nous sommes donc tout de suite partis magasiner. Nous nous sommes d’abord arrêtés dans le quartier des armes. En voyant Siann s’acheter deux épées courtes, je me suis rappelée que je n’avais plus de dagues et j’ai eu envie de m’en acheter une. Mais encore plus importants qu’une dague étaient un kit et un livre de chirurgie. Si je voulais devenir médecin, j’allais devoir me remettre sérieusement à l’étude.

Serban a sorti trois des pieux qui avaient été plantés dans moi et il a demandé à la pixie de les évaluer. Je n’en crois pas mes yeux… Il les a ramassés et il veut maintenant en obtenir le plus d’argent possible? Sprite a dit à Siann qu’elles devraient trouver une autre prêtresse stabbée et ramasser les pieux. Ben là… Vous êtes en train de parler de gagner de l’argent sur mes malheurs. Vous êtes méchants…

Siann et moi sommes parties magasiner de notre côté, Satch nous suivant de très près. Comme j’avais besoin d’un kit de chirurgie, nous avons demandé à un passant et il nous a indiqué une bâtisse sur le port, qui avait une croix rouge sur le devant. Ça ressemblait à un hôpital et c’en était effectivement un. L’infirmière à l’entrée m’a dit que les instruments de chirurgie n’étaient donnés qu’aux chirurgiens. Comme j’étais une apprentie, le Dr Touchette allait me mettre à l’épreuve. Il a mis Siann et Satch dehors sans ménagement, mais je n’ai pas eu le temps de me préoccuper d’eux. J’en ai eu tellement plein les mains (bronchites, membres cassés, rhumatismes…) que je n’ai pas vu le temps passer. Quand ma journée a été finie, je me suis allongée sur un banc pour me reposer un peu et je me suis aussitôt endormie.

Quand je me suis réveillée, je n’étais plus à l’hôpital, mais dans ma chambre à l’auberge. Siann et Meukashi étaient aussi là. Siann m’a donné des paquets ramenés par Serban. Il y avait un habit de voyage, une robe et un kit de chirurgie incomplet. J’appréciais l’attention, mais je n’irais pas bien loin avec ça. De toute façon, Siann m’a dit que mon entraînement devait durer trois jours. Donc, quand je retournerais à l’hôpital tout à l’heure, je rapporterais les instruments.

Siann m’a encore une fois prouvé qu’elle était très gentille en proposant d’aller chercher des brioches pour déjeuner. J’aurais aimé passer un peu de temps avec elle aujourd’hui et apprendre à mieux la connaître. J’ai mangé ma brioche et j’ai fait un brin de toilette rapide avant de partir. Comme je savais que j’allais me salir encore aujourd’hui, j’ai décidé de garder mes habits tachés de sang.

Siann et Meukashi m’ont accompagnée jusqu’à l’hôpital. De toute façon, je ne me serais jamais rendue toute seule. Il faudrait que je demande à quelqu’un de m’apprendre à avoir le sens de l’orientation. Mais à qui demander…?

Comme je m’en doutais, ma journée a été très occupée : du sang, des tripes, des membres cassés… Ça n’a pas arrêté de toute la journée. Quand je me suis finalement assise devant l’édifice pour attendre Siann, je tenais à peine debout. J’étais fatiguée, mais j’étais très heureuse. J’adorais me rendre utile… En attendant ma future amie, j’ai vu Sholien passer. Comme je n’avais pas envie de me faire dire des trucs blessants, j’ai évité de le regarder. J’ai quand même remarqué qu’il n’était pas habillé comme d’habitude et qu’il avait une épée accrochée dans son dos. J’ai trouvé ça étrange, parce qu’il ne m’avait jamais semblé d’être du type guerrier.

Lui, par contre, m’a regardée puis il a continué son chemin en direction d’un grand manoir qui était facilement visible de l’hôpital. N’ayant aucune envie de me mêler à ses affaires, je ne l’ai pas suivi. Siann est arrivée peu de temps après. Nous nous sommes rendues dans un bain public pour nous relaxer un peu. Ça m’a fait beaucoup de bien d’enlever tout ce sang, mais encore plus de passer du temps avec Siann. Elle était si douce avec moi et passer du temps avec elle m’aidait à passer au travers de ma douleur.

Nous sommes ensuite allées manger un morceau et quand nous nous en retournions vers l’auberge, nous sommes passées devant un petit théâtre. Je n’avais jamais été au théâtre alors j’y ai entraîné Siann. Nous avons passé une bonne partie de la soirée là. Il était environ 1 heure du matin quand nous avons finalement décidé d’aller nous coucher. Nous marchions quand nous avons entendu Meukashi crier. Il n’étais pas dit que j’abandonnerais une amie qui avait des problèmes, alors Siann et moi sommes parties dans la direction du cri pour lui porter secours.

samedi 24 octobre 2009

Nouvelle liberté, nouvelle amie

Le bateau avait l’air de loin d’un bateau de noble, mais c’était en fait un bateau de pirates. Les pirates ce ne sont pas censé être des gens méchants qui volent la cargaison des autres bateaux qu’ils rencontrent et qui envoient ensuite au fond de la mer les passagers et le bateau? Sommes-nous vraiment en sécurité dans un endroit pareil? Je n’aime pas trop la manière dont les pirates nous regardent. Ça me fait un peu peur…

Je suis montée d’un pas très incertain en m’accrochant à Siann. Pourquoi il y a autant d’eau? Si jamais il y avait une tempête? Si je tombe à l’eau… Siann a cru que je n’aimais pas l’eau. Techniquement, je n’ai rien contre l’eau, mais une telle étendue me rend mal à l’aise. Je ne sais pas nager. Comment aurais-je pu apprendre? J’étais toujours enfermé dans le monastère…

Siann est très gentille de s’inquiéter pour moi. Quand nous venions de sortir du monastère et maintenant… Elle a l’air d’une fille super douce, trop même. Plus j’y pense et plus je me dis que nous pourrions être amies. Peut-être que nous pourrions faire des trucs de filles ensemble? Du genre : se brosser les cheveux et se mettre des rubans dedans, faire du lèche-vitrine… Je crois avoir lu que les amies faisaient ce genre de chose ensemble. Moi je ne les ai jamais faites, mais je suis sûre que j’aimerais ça.

Siann a remercié Serban de lui avoir sauvé la vie. Ça a un rapport avec tout le sang qu’il y avait dans ses cheveux? Je n’avais pas osé poser de questions à ce propos, même après qu’elle m’ait emprunté mon shampoing. J’ai failli lui demander à ce moment-là si je pouvais l’aider à se laver les cheveux. J’avais juste envie de faire une activité avec une autre fille de mon âge, mais j’ai eu peur qu’elle me trouve bizarre, alors je n’ai rien dit. J’espère qu’elle n’est pas blessée. Sprite a dit que Serban était un guerrier zombie mort il y a cinq millions d’années. Euh, quoi? Je ne suis pas une experte en zombies, mais les zombies ne sont pas censés avoir l’air d’être en décomposition, faire des drôles de son avec leur bouche et essayer de manger les êtres vivants? Mais peut-être qu’il y a différentes sortes de zombies? Peut-être que des zombies-serpents ça existe?

Je suis allée me promener sur le bateau en me disant que je pourrais peut-être trouver des herbes quelque part, pour que je puisse fabriquer des onguents. Je suis tombée sur Sholien. Il m’a pratiquement traitée d’idiote quand je lui ai dit ce que je cherchais. Il faut bien que j’essaie, non? Il m’a demandé si j’appréciais ma nouvelle «liberté». Il était très sarcastique. Je lui ai répondu que j’étais ici parce que je n’avais nulle part où aller et je me suis éloignée. J’aimerais honnêtement être ailleurs et je sais très bien que rester près de Sholien alors qu’il cherche l’épée n’est pas la chose la plus brillante à faire, mais il y a des gens ici (en tout cas au moins Siann) qui ont besoin de moi.

Comme je ne trouvais pas ce que je voulais, j’ai cherché Siann. Quand je l’ai trouvée, elle était à moitié nue (ses vêtements étaient déchirés) et elle était complètement paniquée. J’ai dû lui courir après pour pouvoir la prendre dans mes bras et la rassurer. Satch m’a donné le bout de tissu vert qu’il portait habituellement pour que je puisse recouvrir Siann. Elle a fini par s’arrêter et j’ai pu la cacher avec le tissu de Satch. Je l’ai prise dans mes bras pour tenter de la rassurer. Elle tremblait et elle pleurait. J’aurais voulu lui demander ce qui s’était passé, mais j’avais peur de la traumatiser encore plus si je le faisais. J’ai donc réparé ses vêtements et je l’ai gardée contre moi. Nous sommes allées nous assoir sur le pont, le plus loin possible des pirates. Avec ce qui se disait autour, j’ai fini par comprendre que quelques pirates avaient essayé de lui faire des trucs louches. Pauvre chouette… Moi aussi j’aurais été dans cet état si ça m’était arrivé, encore plus maintenant qu’avant, comme je n’ai plus personne…

Selmina a apporté une tisane à Siann, qui a eu l’air de se calmer un peu après l’avoir bue. Selmina l’a prise dans ses bras et l’a amenée dans une cabine sur le troisième pont. Je ne voulais pas laisser Siann seule, alors j’ai suivi. Après qu’elle ait été couchée sur le lit, Siann nous a fait un gros hug. Yééé… Elle a fini par s’endormir et Selmina est allée s’assoir dans une chaise pour lire. Comme le lit était plutôt grand et que je commençais à être fatiguée, je me suis couchée à côté de Siann. Je n’ai pas dormi aussi bien depuis bien longtemps. Siann avait l’air d’aller mieux, mais elle n’a pas voulu s’attarder dans la pièce. Je n’ai pas compris pourquoi.

Quand nous sommes sorties dehors, nous avons vu Sholien qui dormait accoté contre le mur. Je ne sais pas ce qu’il faisait là et je ne voulais pas le réveiller pour le lui demander. Il avait assez un mauvais caractère pour nous faire un truc méchant si nous le réveillions pour une raison ou pour une autre. Sur la pointe des pieds, nous nous sommes donc éloignées. Satch a fait un autre truc gentil pour nous deux : il nous a apporté à déjeuner. Ça me confirme ce que je pensais : il a beau avoir assez mauvais caractère, il est quand même gentil.

Tout s’annonçait pour que ce soit une journée tranquille, puis il y a commencé à avoir de l’agitation. Déjà que le bateau bougeait trop à mon goût, ça a commencé à être pire. Nous étions en fait attaqués par un bateau qui se trouvait sous l’eau. Des crochets se sont agrippés aux rebords du bateau et des hommes-poissons ont sauté sur le pont. Nous avons dû nous battre contre eux, mais ils n’étaient pas très tough. Quand ils ont été tous morts, je pensais que c’était fini, mais deux autres hommes-poissons, plus forts que les autres, sont arrivés. Ça devait être les chefs. Nous avons aussi réussi à les battre. Le bateau des hommes-poissons est ensuite parti, mais Sholien a tiré quelque chose dans l’eau et le bateau a explosé. Au moins ils ne reviendront plus…

Il s’est passé quelque chose d’étrange pendant la bataille. J’ai voulu healé Meukashi et j’ai réussi à le faire à distance. J’ai repéré son odeur, j’ai prié et j’ai réussi à la soigner. Ça c’est vraiment cool… Je pense que je vais essayer de m’entraîner à reconnaître l’odeur des autres, comme ça je pourrai aussi les soigner à distance. Mais d’abord, je vais voir si quelqu’un n’a pas besoin de mes soins…

mercredi 14 octobre 2009

I will never forget you

J’ai laissé les autres passer devant pour se battre. Je me demandais bien comment je pouvais les aider. J’ai entendu Sholien dire à un de ses serviteurs que le point faible du chien de pierre était l’eau. J’ai donc envoyé de l’eau directement sur sa tête. Il a eu l’air de se transformer en boue. J’ai laissé les guerriers continuer à se battre et je les ai encouragés du mieux comme je le pouvais avec ma magie. Quand nous avons détruit le chien, un œil est apparu dans la porte et il a recréé le chien. Sholien nous a demandé de détruire le chien et il s’occuperait de l’œil. C’est ce que nous avons fait et après la fille en rose a frappé l’œil en plein milieu et l’a empêché de recréer le chien.

La porte a ensuite été ouverte et j’ai revu pour la première fois l’autel de pierre et l’épée cachée derrière le voile rose pour la première fois depuis des années. Sholien a essayé de traverser le voile, mais il ne pouvait pas. Comme je ne voulais pas avancer, il m’a menacé d’y envoyer Tom, en disant qu’il se désintégrerait. J’avais déjà pris ma décision, alors j’ai demandé 1 minute à Sholien. Il m’a accordé 10 secondes. Je suis allée voir Tom et je lui ai dit une dernière fois que je l’aimais. Et que j’espérais qu’il me pardonne un jour.

Je me suis ensuite tournée vers Sholien et je lui ai dit que je refusais de lui donner l’épée. Il m’a dit qu’il n’était pas si méchant et qu’il n’aurait pas tué mon chum. Il m’a ensuite poussée assez fort dans le dos pour que je traverse le voile de brume rose. Il a aussitôt commencé à disparaître et moi je me suis dépêchée d’en sortir. Je me disais que si je n’y restais pas longtemps, il ne disparaîtrait pas complètement et l’épée serait safe.

Quand je suis sortie, le visage de tout le monde avait changé. Ils regardaient tous fixement en direction de l’autel. Quand je me suis retournée, j’ai eu le choc de ma vie : je me suis vue couchée sur l’autel avec des pieux plantés dans les chevilles et dans les poignets. Puis tout à coup, c’était comme si je me réveillais et je me suis retrouvée sur l’autel. Sholien était furieux. Il a arraché les pieux de mes quatre membres, se fichant de la douleur qu’il me causait, et il m’a soulevée au-dessus du sol en me tenant par le cou. Il a exigé que je lui dise où était l’épée. Je n’en sais rien! C’était elle qui était censée être sur l’autel, pas moi!

Le père Thomas est arrivé. Il a dit à Sholien qu’il était idiot de penser que la prêtresse et l’épée auraient été cachés au même endroit. Sholien m’a lancée par terre pour se tourner vers mon maître. Le loup m’a rattrapée. De toute façon, j’aurais été bien incapable de me tenir debout ou de me déplacer tellement j’avais mal. J’ai commencé à entendre un drôle de bruit qui venait de derrière le loup. Quand j’ai regardé, j’ai failli être malade tellement le spectacle était horrible. Tom avait été transformé en zombie et il était en train de manger Meukashi. Non… Non… Pas mon Tom…

Le père Thomas s’est aussi transformé en zombie. La pixie a dit que c’était un mort-vivant de très haut niveau. Mais ça n’est pas possible… Le père Thomas ne peut pas être un zombie. Qu’est-ce qui se passe…?

Nous sommes partis pendant que Sholien restait pour s’occuper du père Thomas. On m’a appris à ne pas souhaiter de malheur aux autres, mais j’ai presqu’eu envie de souhaiter que Sholien ne revienne pas de ce combat. Quand nous sommes arrivés en haut, l’église était en ruine, comme si elle avait été abandonnée il y a des années. Ça n’est pas possible, je vis ici depuis toujours… Un rapide coup d’œil à mes vêtements m’a permis de me rendre compte qu’ils étaient en lambeaux, comme s’ils dataient d’il y a très longtemps.

La ville était aussi dans un état de délabrement très avancé. Et tout le monde était devenu des zombies! Tous ces gens que je connaissais et que j’aimais s’avançaient maintenant vers nous avec l’intention évidente de nous tuer. Comme il fallait que nous sortions d’ici dans les plus brefs délais, j’ai indiqué aux autres le trou dans le mur que Tom et moi utilisions pour nous sauver. Nous avons dû traverser un petit mur de zombies avant de pouvoir nous en sortir. Le loup n’a pas participé au combat. Il m’a protégée tout le long et il a fait la même chose avec Siann quand elle est tombée inconsciente.

Une fois en sûreté à la lisière de la forêt, la fille en rose et le serviteur de Sholien qui avait surgi de nulle part (et qui me faisait un peu froid dans le dos) m’ont fait des bandages. Toute seule, je me serais vidée au bout de mon sang. Malgré le fait que le sang avait arrêté de couler, je me sentais de plus en plus mal, comme si j’étais vidée de toutes mes forces. C’était comme si j’avais de la fièvre, mais en même temps j’avais très froid. La fille en rose a fait un feu et quelqu’un m’en a rapprochée. Siann s’est très bien occupée de moi. Elle a mis une couverture sur moi pour que je ne gèle pas et elle m’a dit qu’elle était désolée pour ce qui s’était passé. Sa gentillesse et sa compassion ont été comme un baume sur mon cœur. Ça m’a fait beaucoup de bien d’avoir le sentiment que je n’étais pas toute seule, mais ça n’enlevait pas la douleur ni cette immense envie de pleurer que je ressentais. Sprite a dit qu’elle avait entendu parler d’une ville qui avait été maudite après que les dieux aient disparu. Ça devait être celle-là, mais qu’est-ce que je faisais là? Comment j’étais arrivée là? Je ne comprenais rien…

Sholien a fini par revenir. Le loup avait l’air déçu. Sholien a dit que personne ne l’aurait pleuré s’il était mort. J’ai presqu’eu pitié. C’est vraiment triste que quelqu’un se retrouve seul au point que personne ne s’inquiète s’il lui arrivait malheur. Je suppose que c’est mon cas maintenant. Je n’ai plus personne alors qui me pleurera si je meure?

Sholien n’était pas très content de me voir. Il a dit que j’étais inutile et il a demandé à celui qui s’appelle Serban (celui qui me fait froid sans le dos) de me tuer. Euh, est-ce que je peux protester? Je ne veux pas mourir moi… Il a heureusement changé d’avis après que la fille en rose lui ait murmuré quelque chose à l’oreille.

Serban s’est transformé en gros serpent et il est parti à la recherche d’un chariot pour que nous puissions nous rendre à la prochaine ville. Pendant ce temps-là, Sholien a demandé au loup de s‘occuper de moi, de me nourrir, de me laver… Euh, quoi? Je proteste! Pas question que je laisse un autre homme que Tom me toucher! Sholien a dit que ça ne devrait pas me déranger étant donné que je me tapais une goule. Muuu… Tom n’était pas une goule quand… j’étais avec lui. Il était un garçon tout à fait normal. Muuu…

Le serpent est revenu avec le chariot et nous sommes partis. Pendant que nous nous éloignions, j’ai regardé le monastère disparaître de ma vue. J’y avais vécu toute ma vie et là je partais pour ne plus jamais y revenir. Pour rendre la situation encore plus dramatique, j’ai aperçu sur une des tourelles la silhouette d’un zombie avec une armure de paladin. Tom… Muuu… Je l’ai regardé jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un petit point à l’horizon et qu’il finisse par disparaître. Je t’aime Tom et jamais je ne t’oublierai.

Quand nous sommes arrivés à la ville, j’ai momentanément oublié ma douleur. Jamais je n’avais vu de tel endroit. Il y avait beaucoup d’édifices et certains très hauts. À l’autre bout complètement, je pouvais apercevoir une grosse étendue d’eau et ce qui semblait être des bateaux. Pour avoir vu des images dans des livres, je savais qu’il s’agissait de la mer et d’airships.

Nous nous sommes arrêtés dans une auberge, tous les malades étant logés dans la même chambre. Un docteur est venu me soigner. Il a dit que j’allais avoir besoin d’un sponge bath. Quoi? Non, je proteste! Surtout après que l’autre ait demandé au loup de me laver! Heureusement pour moi, ce dernier n’avait aucune envie de me laver. Il est parti en ville avec Siann et c’est Selmina (la fille en rose) qui s’est occupée de moi. Ça me gênait de me faire déshabiller et laver d’un bout à l’autre, mais au moins ce n’était pas par un homme. Après, Sholien est venu me voir. Il m’a observée quelques instants à la recherche d’un signe qui pourrait lui indiquer où était l’épée. Je n’ai rien sur moi qui puisse indiquer où se trouve l’épée. Le seul signe que j’ai c’est mon tatou dans le dos et je n’ai pas l’intention de lui en parler. Il a dit que nous allions partir d’ici quelques jours et que si je n’étais pas rétablie à ce moment-là, il m’abandonnerait ici. Je n’étais pas certaine que partir avec lui soit la meilleure chose à faire, mais je n’avais nulle part d’autre où aller et je ne voulais pas être abandonnée à mon sort ici.

Je me suis mise à prier Strider pour qu’il me heale. Serban est entré dans la chambre pendant que je priais en m’apportant une potion de guérison. Je l’ai ignoré et j’ai continué à prier. Il a donc déposé la potion sur mon ventre et il s’est apprêté à partir. J’ai alors reçu une réponse de Strider me disant que la potion était la réponse à mes prières. Moi je m’attendais à une intervention un peu plus divine. Serban m’a proposé de m’aider à boire, mais j’ai préféré me débrouiller toute seule. La potion m’a redonné le peu de force dont j’avais besoin pour me healer. J’ai cependant manqué de sorts et je ne pourrais soigner mon poignet gauche que le lendemain.

Après le départ de Serban, j’ai enlevé les lambeaux de ma robe de prêtresse pour mettre les habits que Siann m’avait achetés. Elle m’avait même acheté des sous-vêtements et un habit de spare. Une fois changée, je me suis mise à sa recherche pour la remercier. Je l’ai trouvée dans la grange avec le loup. J’en ai profité pour demander à ce dernier comment il s’appelait pour pouvoir le remercier en bonne et due forme de m’avoir aidée. Il s’appelle Satch. Il a l’air d’avoir un sacré caractère, mais il est quand même gentil. Comme j’étais très excitée de me trouver dans un endroit aussi grand, je leur ai demandé s’ils voulaient bien m’accompagner en ville. Sprite et Siann ont accepté et Satch nous a suivies de loin comme pour garder un œil sur nous.

Sprite nous a emmenés un peu partout, même dans un endroit qu’elle appelait les quartiers chauds. Je ne savais pas ce que c’était, mais quand j’ai vu les filles à moitié dévêtues, j’ai compris. Il y a vraiment des filles qui font ce métier-là? Moi je ne pourrais jamais. Je ne veux appartenir qu’à un seul homme, en tout cas c’est ce que je voulais. Maintenant je n’ai plus envie d’appartenir à qui que ce soit…

J’avais besoin de quelques éléments essentiels à part des vêtements, mais comme je n’avais pas d’argent, Siann m’en a prêté. Elle est vraiment très gentille, trop gentille pour rester au service de Sholien de son plein gré. Juste pour elle, j’ai envie de rester. Tant qu’à partir de mon côté dans un monde que je ne connais que par les livres, autant rester et aider cette gentille fille. Peut-être qu’à deux les choses seront moins difficiles? Ce n’est peut-être pas la meilleure décision, mais je ne veux pas rester seule et je ne veux pas la laisser seule non plus. Peut-être que pour la première fois de ma vie je pourrai avoir une amie? Ça serait vraiment agréable de fréquenter quelqu’un qui ne me considère pas comme une prêtresse.

Comme j’avais oublié de m’acheter des rubans et d’autres trucs de fille aussi, nous nous sommes arrêtés à un petit kiosque. En chemin nous avons croisé Selmina, qui montait la garde devant une auberge de luxe. Elle nous a fait comprendre avec ses pétales de rose que Sholien était à l’intérieur en train de décompresser. Avec le caractère qu’il a, il valait mieux ne pas le déranger. Moi je pensais qu’il ne faisait que prendre une sieste, mais une armoire a fait un vol plané à travers une fenêtre pour atterrir devant nous. Alors pour se décompresser, les mages ils détruisent le mobilier des chambres d’auberge de luxe? Drôle de passe-temps…

Quand Sholien a fini par sortir, Satch s’est montré un peu trop impertinent envers lui et ça ne lui a pas plus. Il y a un truc qui a sorti du bras de Satch et qui lui a arraché un œil. C’était vraiment horrible. Pauvre Satch, il ne méritait pas ça. Dès que j’ai vu le truc lui arracher son œil, je suis allée vers lui pour lui porter secours, mais le truc m’a mordu au bras. Ça a fait mal, mais sans plus. Satch ne voulait pas que je l’approche, pour m’occuper de sa blessure, mais j’ai tellement insisté que quand nous sommes revenus à notre auberge, il m’a laissée faire.

La prochaine étape était notre départ de cette ville. Nous sommes donc tous embarqués dans le chariot en direction du port. Les airships étaient beaucoup plus impressionnants de près. On va vraiment embarquer là-dedans? On va vraiment voyager dans un truc qui va voyager au-dessus de toute cette eau? Et si jamais il y avait une tempête? Et si je tombais à l’eau? J’espère qu’il y a des gilets de sauvetage, sinon moi je refuse de grimper!

mardi 29 septembre 2009

Entry 2-Meeting with a great evil

Comme punition, j’ai dû rester debout quelques heures dans la cour, avec un seau d’eau dans chaque main, un bonnet d’âne sur la tête et un écriteau dans mon cou qui disait «J’ai désobéi». Quant à Tom, il devait faire le tour de la cour dix fois sur ses deux mains et recommencer à chaque fois qu’il tombait. Au bout d’une éternité, Meukashi est venue me voir pour me dire que ma punition était levée. Celle de Tom ne l’était pas, car le père Thomas voulait qu’il devienne plus fort pour pouvoir me protéger adéquatement.

En rentrant, je suis tout de suite allée dans la chapelle. Je ressentais un intense besoin de prier pour le salut de mon âme. Peut-être que j’obtiendrais mes réponses dans la prière? Je n’ai pas fait deux pas à l’intérieur de la chapelle qu’une des bonnes sœurs me demandait d’aller chercher de l’eau. Je me sentais si mal par rapport à ce qui s’était passé que j’ai obéi sans protester.

De retour à l’extérieur, il y avait une grande agitation autour de la fontaine. Quand je me suis approchée, tous les enfants se sont écartés devant moi. J’aurais préféré au contraire qu’ils sautent dans mes bras comme ils ont fait avec Meukashi… Sholien était assis sur le bord de la fontaine et dessinait les portraits des enfants, d’où toute cette excitation. Je l’ai salué rapidement et j’ai rempli mes seaux d’eau. Je devais faire bien pitié, car Meukashi est venue me voir pour me proposer de porter mon eau à ma place. J’ai accepté sa suggestion avec joie et je suis allée voir comment se portait Tom.

Il venait justement de terminer sa punition. Je m’en voulais terriblement, mais lui n’en faisait pas grand cas. Il m’a dit que nous allions simplement devoir trouver autre chose pour pouvoir nous sauver la prochaine fois. Après ce qui venait de se passer, moi je n’avais plus du tout envie de faire des escapades en amoureux dans la forêt…

Techniquement, Tom et moi aurions dû aller à la bibliothèque pour étudier, mais je n’avais pas dû tout la tête à ça. Tom a donc placé un mannequin en guise decoy pour que nous puissions aller nous promener (depuis le temps que nous utilisons cette ruse, je me demande comment ça se fait qu’elle marche encore).

Nous sommes allés nous assoir dans les jardins.
-Tu as l’air préoccupée Gabrielle.
-Oui… J’ai tué des gens aujourd’hui.
-Ce n’était pas des gens. C’était de la racaille humaine.
-C’était quand même des gens! Et tuer des gens c’est mal!
-Je suis désolé que tu ais été mise en danger…
(Mon pauvre amour n’avait pas trop l’air de savoir quoi dire pour me réconforter.)
-Mais moi je ne suis pas censée tuer des gens! Est-ce que je suis en train de devenir evil parce que j’ai tué des gens?
-Attends… Detect evil… …
-Muuu…
-… … Non!
-Hé!
Je lui ai donné une petit claque sur l’épaule. Ça t’apprendra à me faire marcher! Tom m’a ensuite fait un gros hug, ce qui a tôt fait de me réconforter. Je t’aime…
-Ça te dirait d’aller faire un tour derrière cet arbre pour que je te fasse oublier ce qui s’est passé? m’a-t-il suggéré.
-(Rougir) Je préférerais aller dans ta chambre où dans la mienne, où on pourrait barrer la porte…
-Tu penses vraiment que le père Thomas n’a pas de clé?
-…
(C’est un fait, mais je me sentirais quand même plus à l’aise dans ma chambre ou la tienne. Mais quand même… Se câliner derrière un arbre… Il y a longtemps que ça ne nous est pas arrivé…)

J’étais sur le point d’accepter sa proposition quand Sholien est arrivé. Je l’ai vu tousser et s’essuyer la bouche. Je ne savais pas qu’il était malade. Peut-être que je pourrais lui préparer une tisane?
-Ça va? lui aie-je demandé.
-Bien sûr! Ce sont mes allergies! Gabrielle, c’est à votre tour!
-(???)…
-Le père Thomas ne vous l’a pas dit? Je dois peindre le portrait de tous les dignitaires du temple.
-…Faire mon portrait à moi?
(Je savais que vous alliez peindre tous les hauts dirigeants, mais me peindre moi? Je suis juste une prêtresse! Je ne suis pas si importante et même si je l’étais, je dois être toute dépeignée et je ne suis pas habillée convenablement…)
-Oui. Où voulez-vous vous installer? Devant cet arbre? Devant cette fontaine? Sur ce banc?
-Je ne connais pas trop les trucs de peintre, alors qu’est-ce qui serait le mieux?
-N’importe où qui mettrait votre beauté en valeur…
-(Rougir) Euh…
(Tom a eu l’air jaloux que Sholien me complimente. Rourou…)
-Pourquoi pas devant cet arbre?
-D’accord.

Je suis allée me coucher sur un banc et Tom s’est installé debout à côté de moi. Pendant une heure et demie, Sholien a peint mon portrait. Le résultat final était très réussi, mais les yeux de Tom étaient complètement noirs.
-Ses yeux sont bizarres…
-Ce n’est pas encore fini. Il reste quelques retouches à faire et une deuxième couche…
-(Ça explique tout) D’accord!
Après son départ, Tom et moi sommes rentrés pour passer… some quality time together. Il a tout à fait réussi à me faire oublier l’attaque que nous avions subie.

Les trois jours suivants se sont déroulés comme d’habitude, c’est-à-dire que je passais mon temps entre étudier et faire des activités de couple avec Tom. J’aurais aimé par-dessus tout aller prendre des marches en forêt, mais le simple fait d’âtre avec lui me satisfaisait. Le troisième jour, Tom a suggéré que nous allions voir les serviteurs de Sholien pour qu’ils me parlent du vaste monde. J’ai trouvé ça tellement génial comme idée que j’ai failli lui sauter au cou. Tom savait à quel point j’étais triste de devoir rester enfermée entre quatre murs tout le temps, alors avoir une idée de ce qu’il y avait au-delà du monastère me ferait du bien.

En chemin, il a cueilli une fleur et il l’a mise dans mes cheveux. Ni lui ni moi n’avions vu ce genre de fleur auparavant. Elle était noire et sentait le café.

La jeune fille, le type aux cheveux roux qui me faisait un peu peur et la fée campaient en-dehors du monastère. Vous savez que nous avons des lits à l’intérieur?

Ma demande les a étonnés. Je leur ai donc expliqué pourquoi je n’avais pas le droit de sortir de la ville (prêtresse, très importante, choisie pour servir le héros, etc.). Le type aux cheveux roux a dit que ce n’était pas naturel d’enfermer quelqu’un entre quatre murs. Peut-être pas, mais je suppose que c’est ce qui arrive quand on est une «élue». J’ai passé les quelques heures suivantes à écouter la fée et le type aux cheveux roux me parler respectivement des grandes villes et des forêts. Quand je suis retournée au monastère, j’avais encore plus envie que mon héros se dépêche d’arriver pour que je puisse partir d’ici et voir le monde.

Le lendemain soir, il y avait un souper avec tous les hauts dirigeants pour remercier Sholien des portraits qu’il avait faits. Je devais y être alors j’ai mis une de mes robes de prêtresse de cérémonie. J’ai laissé dans mes cheveux la fleur que Tom avait cueillie. J’aurais aimé qu’il soit présent au souper, mais il était de corvée de garde.

Je me suis ennuyée à mourir, comptant les minutes qui me séparaient de mes retrouvailles avec lui. Tout ce qui s’est passé d’intéressant ce fut quand Sholien est venu me parler.
-C’est une fleur intéressante… Il y en a beaucoup ces temps-ci.
-Je n’en avais jamais vue, lui aie-je répondu, mais quand nous nous sommes promenés hier, il y en avait partout.
Sholien a pris la fleur pour pouvoir la sentir et c’est à ce moment-là qu’un cri dehors a attiré mon attention. Je suis allée jeter un coup d’œil et j’ai vu un genre de créature faite de plantes qui attaquait les gens. Quand je me suis retournée vers Sholien et les autres, j’ai constaté que ma fleur –que Sholien avait laissé tombée- dégageait de la fumée qui affectait les gens et les transformait en monstres.

Sholien n’a pas perdu de temps et m’a tirée par le bras vers l’extérieur. Moi je ne voulais pas partir, je voulais aider les autres et me battre, mais Sholien ne m’a pas laissée faire. Quand nous sommes arrivés dehors, j’ai cependant réussi à lui échapper et j’ai pu aller tapocher des créatures avec l’aide du type aux cheveux roux. Sholien l’a appelé Lupio. Je me suis demandé si c’était son vrai nom, mais quand je l’ai vu se transformer en loup gigantesque, j’ai compris le pourquoi de «Lupio».

Nous nous sommes débarrasser de nos assaillants et nous avons été rejoints par Tom, qui tenait la jeune fille qui servait Sholien dans ses bras, et par Meukashi. Meukashi a demandé à Sholien de lui redonner sa potion et elle en a pris une gorgée, pendant que je m’occupais de soigner la jeune fille. Sholien m’a ensuite dit que les créatures étaient ici pour l’épée et qu’il fallait aller la chercher avant que toute la ville ne soit détruite. Je lui ai répondu que je ne pouvais pas aller prendre l’épée. Son attitude a alors changé dramatiquement. Il a ordonné à Meukashi d’immobiliser Tom. Même si elle n’en avait pas envie, Meukashi lui a obéi. C’était comme si son corps ne lui obéissait plus. Jamais je n’aurais cru ça de Sholien. Il avait l’air de quelqu’un de gentil. I was so wrong about him…

Sholien m’a ensuite dit que si je n’allais pas chercher l’épée, il allait ordonner à Meukashi d’écraser Tom. Si je lui obéissais, il épargnerait Tom. Comme je ne voulais pas perdre mon amour, j’ai accepté d’emmener tout le monde jusqu’à la salle secrète où il y avait l’épée. Le long du trajet, Meukashi n’a pas arrêté de me dire que je ne devais pas faire ça, que je devrais plutôt sacrifier Tom. Comment peux-tu me demander ça? J’aime Tom de tout mon cœur, je ne supporterais jamais de le perdre. Moi je n’ai pas arrêté de demander à Tom ce que je devais faire, mais le pauvre semblait aussi dépassé que moi par les événements. Quand nous sommes arrivés devant la grande porte qui nous séparait de l’épée, j’ai eu la surprise de voir un grand chien de pierre apparaître devant nous. C’était le gardien de la porte (je l’avais complètement oublié). Nous allions devoir nous en débarrasser avant de pouvoir continuer. I can now only hope that at that moment, everyone will be able to forgive me for what I’m about to do. Nothing good can come out of it...

lundi 21 septembre 2009

Entry 1-Present

Huit années se sont écoulées...

Vali était partie depuis longtemps. Quant à Meukashi, elle avait quitté la ville il y a deux ans pour partir à la recherche de je ne sais trop quoi. J’espérais qu’elle revienne un jour. Elle était après tout ma meilleure amie, ma seule amie…

Et pour ce qui était de Tom… Il était devenu beau, et grand, et brave, et charmant, et merveilleux, et… Je pourrais continuer longtemps comme ça. Je l’aime tellement…

Je ne saurais dire quand exactement les choses ont commencé à changer. Pendant longtemps, il a été mon ami et mon protecteur. Il était toujours dans les parages pour me secourir si j’en avais besoin.

Puis j’ai commencé à le voir différemment. Je me suis mise à détester ça quand il regardait une autre fille ou lui parlait. Et quand il me touchait –juste l’épaule ou le bras- je ne pouvais m’empêcher de rougir. Le pire c’était quand il me souriait. Mon cœur se mettait à battre tellement vite que je pensais qu’il allait exploser. J’ai passé de nombreuses nuits à penser à lui, incapable de dormir.

Je n’avais jamais vécu de situation comme celle-là, alors j’ai mis un peu de temps à comprendre ce que toutes ces réactions voulaient dire. Quand j’ai réalisé que je tenais à lui, beaucoup plus qu’à un simple ami, j’ai eu envie de lui dire, tout de suite.

J’ai couru d’un bout à l’autre du monastère jusqu’à ce que je finisse par le trouver à la chapelle. Jamais je n’avais été aussi nerveuse de toute ma vie.
-Tom, j’ai quelque chose à te dire.
-…Moi aussi j’ai quelque chose à te dire.
-(Huh?) …Toi d’abord.
-Non, toi d’abord.
-Non, toi.
-Non, toi.
-Je suis certaine que ce que tu as à me dire est plus important.
-Moi je suis certain que c’est ce que tu as à me dire est plus important.
-Vas-y.
-Non, toi vas-y.

Je pense que nous avons argumenté durant environ deux minutes sur qui devrait parler en premier. Au bout du compte, nous avons fini par le dire en même temps.
-Alors à trois, on y va.
-Ok. Un… Deux…
-…Trois…
-Je t’aime!
-Je t’aime!
Il y a eu ensuite un petit silence. Est-ce que j’avais bien entendu? Tom venait de me dire qu’il m’aimait?
-…Tom, tu m’aimes?
-…Oui… Je t’aime. Toi, tu… m’aimes aussi?
(Il avait l’air aussi gêné que moi de l’avouer. Mignon…)
-…Oui. Je t’aime vraiment beaucoup…

C’est ainsi que notre histoire a commencé. Des aveux timides qui ont changé ma vie. J’ai adoré devenir sa petite amie. C’est comme si je le voyais pour la première fois. Je le trouvais encore plus beau et génial qu’avant. Et plus merveilleux aussi. J’ai dit que je le trouvais plus merveilleux? Il était encore plus attentionné et protecteur envers moi maintenant que j’étais non seulement sa prêtresse, mais aussi sa copine. Ça ne me dérangeait pas du tout qu’il soit encore plus collé après moi, bien au contraire… Nous avons cependant gardé notre histoire secrète au début, nous contentant de baisers et de caresses volés ici et là. Nous n’étions pas certains qu’il soit permis pour une prêtresse et son paladin de sortir ensemble et nous étions tous les deux trop gênés pour aller le demander au père Thomas.

Ce dernier a quand même fini par l’apprendre, et de la pire façon… Ce matin-là, j’étais en train de prendre mon bain et comme à son habitude, Tom montait la garde devant la porte. Mais cette fois-là, j’avais particulièrement envie de le laisser entrer. Ça m’arrivait souvent depuis quelque temps. J’avais toujours envie d’être collée sur lui et j’avais beaucoup de difficulté à me contrôler.

Quand je suis sortie du bain, je me suis mise à penser à Tom qui m’attendait de l’autre côté de la porte, à ses larges épaules, à ses mains… C’en fut trop pour moi. Sans prendre la peine de me couvrir complètement avec ma serviette, je l’ai appelé. En bon protecteur qu’il était, il est tout de suite entré dans la pièce. Quand il m’a vue à moitié nue, c’en fut trop pour lui. Nous nous sommes jetés dans les bras l’un de l’autre. Il m’a arraché ma serviette et j’ai fait de même avec ses vêtements. Nous nous sommes ensuite laissés glisser sur le sol et nous nous sommes aimés.

Bien après que tout soit terminé, nous étions restés enlacés sur le sol. J’étais si bien que je n’ai pas vu le temps passer. Je ne portais pas attention à ce qui se passait à l’extérieur de la pièce. J’étais comme dans un rêve, mais quand j’ai entendu le père Thomas crier mon nom dans le corridor, je me suis réveillée brutalement. J’ai à peine eu le temps d’agripper la serviette pour couvrir ce qui pouvait être couvert que le père Thomas ouvrait la porte en trombe. Il avait l’air inquiet, comme si j’étais disparue depuis des heures (ce qui était probablement le cas). Il nous a regardés quelques secondes et il a fait demi-tour en marmonnant quelque chose qui ressemblait à «une chance que la prêtresse n’est pas obligée d’être vierge». J’ai plus tard eu droit à un speech en bonne et due forme sur les précautions qu’il fallait prendre dans ce genre de situation. J’ai été horriblement gênée, mais je n’ai plus jamais oublié par la suite de prendre des herbes… ni de verrouiller la porte quand j’étais seule avec Tom.

Ça faisait maintenant un an que je sortais avec Tom et je n’aurais pas pu être plus heureuse. Une journée, nous avons décidé d’aller faire une balade en amoureux dans la forêt. Je n’avais toujours autant pas le droit de sortir, mais ça ne m’empêchait pas de le faire quand même de temps à autre. Tom et moi sommes sortis par la brèche dans le mur que nous utilisions toujours (je ne sais pas s’ils vont se décider un jour à la consolider complètement).

L’ambiance dans la forêt était des plus propices à une promenade en amoureux. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient… J’étais accrochée au bras de Tom et j’aurais voulu que le moment se prolonge indéfiniment.
-J’aimerais qu’on parle de notre avenir, m’a dit Tom.
-Notre avenir?
-Un jour, le héros que tu vas servir va arriver. Ça pourrait être un beau mec…

Paf!

Je lui ai donné un coup de poing sur l’épaule avec tout le pas-de-force que j’avais.
-Ça, c’est pour avoir dit des conneries!
-Mais qu’est-ce qu’on va faire s’il ne veut pas que je suive?
-Je ne vois pas pourquoi ça arriverait. Je suis peut-être censée le servir, mais toi tu es censé me protéger.
-Mais si jamais il ne voulait pas?
-Tom, tu es mon petit ami. Alors s’il ne veut pas que tu viennes avec nous… je l’emmerde!
(Pas question que je laisse mon petit ami pour un héros, peu importe qui il est!)
-…
Tom m’a serrée très fort contre lui. Il avait l’air très ému.
-Tu es la fille la plus merveilleuse du monde, m’a-t-il murmuré.
-Rourou…
-C’est aussi ce qu’on pense! a crié une voix venant de plus loin.

Nous nous sommes retournés en sursaut. Une quinzaine de bandits venaient d’arriver. Ils avaient en tête de m’agresser. Pourquoi…? Pourquoi tous les gens que je rencontre à l’extérieur de la ville veulent me faire du mal? Qu’est-ce que j’ai vraiment de si spécial? Tom voulait que je coure jusqu’au monastère pour chercher de l’aide, mais moi je ne voulais pas le laisser seul. Avant que je ne puisse agir, nous avons été entourés et nous n’avons pas eu le choix de nous battre. Moi je voulais seulement les assommer, mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. J’ai donné un coup avec mon staff, mais au lieu d’assommer le bandit, je l’ai tué. Non… J’ai tué quelqu’un… J’ai tué un être vivant…

J’étais totalement traumatisée et j’avais juste envie de pleurer, mais je n’avais pas le temps de le faire. Les bandits n’arrêtaient pas de se jeter sur nous. Nous étions en mauvaise posture, mais nous avons heureusement reçu de l’aide inattendue. Il y a un homme qui a surgi d’entre les arbres en criant «Je vais te bouffer!» à une fée. Il était suivi d’une jeune fille et d’un autre homme. Le type aux cheveux roux me faisait plutôt peur, mais au moins il nous a aidés. Ils nous ont tous aidés. J’ai même eu le plaisir de revoir Meukashi, qui nous a prêté main forte. J’ai été super heureuse de la revoir. Le type aux cheveux roux a été très impoli envers elle. Il l’a traité de nourriture et il a dit que la nourriture ne parlait pas. Hé! On ne dit pas des choses comme ça à ma meilleure amie! Ce n’est pas sa faute si elle est comme ça! La jeune fille a essayé de m’entraîner plus loin, mais moi je ne voulais pas partir. Mon copain était en train de se battre, je ne pouvais pas le laisser!

Au bout du compte, nous avons gagné. Les quelques bandits survivants se sont sauvés. Moi j’en ai tué deux autres. J’avais envie d’être malade, mais ça devrait attendre à plus tard. Tom était blessé et je devais m’occuper de lui. Je me suis jetée dans ses bras pour le serrer contre moi. J’ai tellement eu peur de te perdre, si tu savais… Je ne sais pas ce que je ferais ans toi…

Je me suis occupée des blessures de Tom et un autre homme est arrivé. Il était tout habillé en noir. Il a dit qu’il s’appelait Sholien et qu’il était là pour faire le portrait des hauts dignitaires du temple. C’était aussi apparemment le maître des gens qui nous avaient aidés Tom et moi. Il m’a demandé si je voulais bien les y conduire.
-Euh… Je veux bien, mais je préférerais qu’on ne sache pas que je suis sortie…
-Ça risque d’être un peu difficile, m’a répondu Sholien.
-Et bien… Si je vous indique le chemin, moi je pourrais revenir par où je suis partie et personne ne se rendra compte que je suis partie…
-…
(Tom n’avait pas l’air convaincu de ce que je disais.)
-L’espoir fait vivre?
-Oui, Gabrielle. Oui…
-…Je vais tellement me faire gronder!
-Et moi? Tu ne crois pas que je vais me faire gronder?
-…
(Je sais mon amour et je suis désolée de tous les ennuis que je t’apporte.)

Je me suis accrochée à son bras et nous sommes repartis tous ensemble au monastère. J’avais l’impression d’aller tout droit vers ma mort. Je n’aurai plus jamais le droit se sortir après ça. Non pas que j’en aurais eu envie, pas après ce qui venait de se passer…
-Désolé, mademoiselle la prêtresse, m’a dit Sholien, mais je crois que vous aller vous faire gronder.
J’ai levé les yeux et j’ai vu aux portes de la ville une foule armée de tout ce qui pouvait être considéré comme une arme et qui semblait prête à partir en forêt pour me chercher. À côté des villageois, il y avait le père Thomas. Quand il nous a vus arriver, il a croisé ses bras et il s’est mis à taper du pied. Je ne l’avais jamais vu aussi furieux. Ça y est, j’en suis bonne pour passer le restant de mes jours enfermée dans ma chambre…

samedi 19 septembre 2009

Entry 1-Past

J’avais neuf ans quand je l’ai rencontré pour la première fois. Cette journée-là, le père Thomas m’avait dit qu’il m’expliquerait enfin pourquoi je n’avais jamais le droit de quitter le monastère, pourquoi j’étais la prêtresse choisie par la première épée pour protéger le héros. J’avais bien le tattoo de Strider dans le dos, ça je pouvais le comprendre, mais toutes ces histoires de destin et d’épée de Lethus étaient beaucoup trop pour moi. Je n’étais qu’une enfant…
Des personnes sont venues au temple pour me rencontrer. Le père Thomas a dit que c’était des dignitaires. Je ne comprenais pas ce que ça voulait dire. Je pouvais seulement me fier à ce que je voyais. Dignitaires = gens intimidants et importants qui portent des habits. Ils étaient étonnés que la prêtresse de Strider soit une fille-chat. Le père Thomas a dit que les voies de Strider étaient impénétrables (ou quelque chose comme ça). Ça non plus je ne l’ai pas compris. Impénétrable ça ne veut pas dire «qui ne peut être pénétré» ou «fermé»? Mais si les voies de Strider sont fermées, comment je peux faire pour être sa prêtresse? Et puis qu’est-ce que ça veut dire les «voies de Strider»?

Avec les gens importants, il y avait une fille de mon âge. Elle s’appelait Vali. Elle avait une grande épée accrochée à sa taille. J’ai été super impressionnée. Comment tu peux lever quelque chose comme ça? Moi je ne suis presque pas capable de soulever mon bâton. Il y avait aussi un garçon un peu plus vieux que moi. Un des monsieurs importants a dit qu’il s’appelait Tom et qu’il était censé me protéger. Tom avait l’air gêné de venir me voir. Peut-être que ce sont mes oreilles ou ma queue qui lui font peur? J’espère que non, sinon ça va être difficile d’être amis. Et si Tom reste ici pour me protéger, j’aimerais beaucoup qu’on devienne amis. Je n’ai pas vraiment d’amis de mon âge…

J’ai suivi le père Thomas et tous les gens importants dans un endroit du monastère où je n’étais jamais allée. Il y avait une épée sur un autel de pierre et elle était entourée de vapeur rose. J’ai trouvé ça super jolie, mais le père Thomas ne voulait pas que j’approche trop. Il a dit que quand le héros se réveillerait, je devrais traverser la vapeur pour prendre l’épée et la lui donner. À ce moment-là, je devrais suivre le héros et le protéger. Mais comment je vais faire pour savoir qui est ce héros? Le père Thomas a dit que je le saurais le moment venu. Je ne comprends pas. Comment je vais faire pour reconnaître mon héros si je ne sais même pas comment il s’appelle ou de quoi il a l’air? Est-ce que je vais devoir le trouver toute seule? Comment je pourrais y arriver? Je vais devoir demander à tout les gens que je rencontrerai si chacun d’entre eux est mon héros? Et si je me fais répondre oui, comment je fais pour savoir si c’est le bon héros? Je vais devoir lui faire passer un test? Ça va être tellement long… Mais si Tom est là, ça va être moins long. Je suis contente de ne plus être toute seule…

Le soir, il y a eu un souper avec tous les gens importants. Vali était assise à côté de moi. Elle a tiré mes oreilles et ma queue. Ça n’a pas fait mal, mais je n’ai pas aimé ça. Elle a dit que c’était la première fois qu’elle rencontrait une fille-chat. Mais les filles-chats ce n’est pas si rare que ça… n’est-ce pas? Il doit bien y avoir d’autres monsieurs chats et madames chats qui ont eu des enfants à part mes parents… Vali a dit qu’il y avait des choses bien pires que d’avoir des oreilles et une queue de chat, genre avoir des ailes de dragon. Je lui ai demandé si elle, elle en avait. Elle m’a répondu que non, mais je ne suis pas certaine qu’elle disait la vérité. Ça ne doit pas être si mal d’avoir des ailes de dragon, non? Moi je trouve ça plutôt cool… même si je ne suis pas sûre à quoi ça ressemble des ailes de dragon. Le peu que je sais sur les dragons, je l’ai lu dans des livres de conte : les dragons sont méchants, ils attaquent le château, enlèvent la princesse et finissent toujours pas être tués par le chevalier ou le prince. Vali ne peut pas être un dragon parce qu’il n’y a pas de château ou de princesse ici.

Vali m’a dit qu’elle venait d’un endroit qui s’appelait l’île aux déesses. Ça se trouvait au nord, au milieu de l’océan. Elle est si chanceuse… Venir d’un endroit qui s’appelle l’île aux déesses et aussi avoir le droit de voyager. Moi je n’ai jamais le droit de sortir de la ville. Le père Thomas dit que je suis trop importante…

Vali m’a demandé si je voulais aller me promener dans la forêt. Je n’étais pas censée y aller, mais je me suis dit que si je n’étais pas toute seule, ça serait correct. Tom n’arrêtait pas de me regarder depuis tout à l’heure et il tournait la tête quand je le regardais. Peut-être que mes oreilles lui font vraiment peur ou alors il est juste gêné de venir me parler… S’il vient avec nous, on pourra apprendre à se connaître et on pourrait devenir amis…? Pendant que Vali et moi on se sauvait discrètement, j’ai accroché Tom par le bras pour qu’il nous suive.

Dans la forêt, c’était assez effrayant. Il faisait noir, les arbres étaient tous croches et j’entendais des bruits que je n’avais jamais entendus avant. J’avais très peur, alors je me suis accrochée au bras de Tom. Il avait l’air d’avoir peur aussi, mais je me sentais quand même rassurée près de lui. Même si on a peur, si on reste ensemble, je crois que ça va être moins pire. Vali nous a traités de lopettes. Je ne connais pas ce mot, mais je crois que ça veut dire peureux. Vali n’avait pas l’air du tout d’avoir peur. Elle marchait en avant de nous et elle ne tremblait pas. Moi je préférais quand même rester derrière avec Tom.

Vali continuait d’avancer quand nous avons entendu un bruit super effrayant, encore plus effrayant que tous les autres. Tom a été super brave et il a lancé sa hache dans la direction d’où venait le bruit. Il y a quelque chose qui est tombé par terre, mais ce n’était pas un monstre. C’était une fille de notre âge qui était très blessée. J’ai voulu la soigner, mais Vali m’a dit de toucher son épée en même temps qu’elle. Je l’ai fait et quand j’ai soigné la fille, toutes ses blessures ont été guéries. Wow… Ça c’est super génial! Jamais je n’avais fait quelque chose comme ça!

J’étais super heureuse, mais il y a un truc bizarre qui s’est produit. Quand la fille a été soignée, elle s’est transformée en vache. Je l’ai regardée avec des grands yeux. J’avais un peu peur, mais surtout, je ne comprenais pas ce qui se passait. Comment quelqu’un peut se transformer en vache? La fille-vache n’avait pas l’air non plus de comprendre pourquoi on la regardait comme ça, mais quand elle s’est rendue compte de ce qu’elle avait l’air, elle s’est mise à crier et elle s’est sauvée… mais elle s’est assommée dans un arbre.

Le père Thomas est arrivé à ce moment-là. Il a dit qu’on allait devoir copier la bible quarante fois. Il était super fâché. Je ne l’avais jamais vu comme ça, mais quand il a vu la fille-vache, il s’est calmé et il a dit que c’était un cas d’altération. Je lui ai demandé ce que c’était de l’altération. Il a dit que c’était de la magie de mage, le pire fléau de l’humanité. Alors les mages ce sont des gens méchants qui font de l’altération? Je ne suis pas sûre de comprendre. Je vais encore devoir regarder dans le dictionnaire…



Le reste va suivre dans un autre post.

vendredi 15 mai 2009

Changement d'apparence

Comme ça ne me tentait pas de créer un nouveau blog pour la prochaine game, j'ai décidé de juste changer l'apparence de celui-ci et de m'en servir pour mon perso dans la prochaine game.

mercredi 29 avril 2009

Raven 75-The end

Finalement, le dernier post de Raven, Juste pour toi Amé. Désolée pour les petites erreurs ou pour les bouts où c'est pas mal condensé. Je ne me souvenais plus de tout comme la game s'est déroulée il y a quelques semaines.


Je me trouvais dans une chambre d’auberge. Ne me demandez pas dans quelle ville, je ne le savais pas. Je voyageais tellement depuis des mois que toutes les villes et toutes les auberges se ressemblaient. Mais cette fois-ci, quelque chose était différent. J’ai jeté un coup d’œil vers le lit et vers le bébé qui dormait. Elle s’était endormie au moment où j’étais entrée en ville. Elle était si belle. Je la regardais et elle me faisait penser à Lotus, sauf que son pouvoir était de la lave au lieu de l’eau. Est-ce que ça se peut une nymphe de lave?

J’attendais que l’employée de l’auberge à qui j’avais demandé de me faire réchauffer du lait revienne. Je suis certaine qu’elle a dû se poser des questions en voyant le biberon en amiante que je lui ai donné, mais mon pourboire a dû la convaincre de se taire. Il ne me restait plus qu’à espérer qu’elle y fasse attention. Avez-vous simplement une idée d’à quel point il est difficile de se faire fabriquer des biberons et autres trucs pour bébé en amiante? Pourquoi a-t-il fallu que je tombe sur une nymphe de lave et non pas un bébé normal? Ça m’importait peu en fait. Elle venait à peine d’entrer dans ma vie et pourtant je l’aimais déjà tellement. Elle était arrivée exactement au moment où j’en avais eu le plus besoin. Saurait-elle jamais qu’elle m’avait sauvé la vie? Une fois qu’elle serait plus grande, je le lui dirais. Je lui raconterais ce qui m’avait amené sur cette route ce jour-là et comment exactement je l’avais trouvée. Mais pour l’instant, je n’avais qu’une seule envie et c’était de la serrer contre moi. Je l’ai prise dans mes bras et son petit corps chaud contre le mien m’a donné encore plus de courage pour continuer.

Dois-je remercier mon passé de cursée ou mon passé de porteuse d’Ifrit pour rester relativement insensible à la chaleur qui se dégageait d’elle? Ça devait aider en tout cas. Mais même si elle m’avait brûlée un peu, je n’aurais pu m’en séparer. Est-ce que toutes les mères se sentent comme ça? Aussi complètes, aussi fortes? Je savais qu’avec elle dans ma vie, je pouvais maintenant penser au passé sans me morfondre et sans penser à la mort. Et c’est ce que j’ai fait…

J’avais passé une excellente nuit, de toutes les façons possibles… Je me trouvais dans un demi-sommeil plutôt agréable quand j’ai senti que les draps étaient tirés vers le bas, me découvrant jusqu’à la taille par la même occasion. Je les ai retirés vers le haut pour que je sois entièrement cachée. Ils ont aussitôt été retirés. J’étais bien décidée à rester au lit plus longtemps, alors je me suis recachée.
-Je ne peux pas rester couchée plus longtemps?
-Mon amour, il faut que tu te lèves, m’a répondu Spartan.
-…
(Rourou… Comment veux-tu que je résiste à ça?)

J’ai pris mon courage à deux mains (pourquoi est-ce que c’est quand on est le plus bien qu’on est obligé de se lever?) et j’ai risqué ma tête hors des couvertures. Spartan semblait frais et dispos. Il devait être debout depuis un moment. Sur un mannequin, il y avait un exemplaire de ma robe rouge, plus schling que jamais, avec l’emblème de l’archimage à l’arrière dans le bas du dos. Sur une petite table, il y avait mon arbalète, qui avait aussi l’air plus schling qu’elle ne l’avait jamais été. J’avais bien envie de leur jeter un coup d’œil de plus près, mais sur la table devant le divan, il y avait un plateau avec de la nourriture dessus. Rien que de la voir, avant même de la sentir, j’en ai eu l’eau à la bouche. Je me suis entourée d’un drap et je suis allée m’assoir pour manger. Mon estomac criait famine, mais Spartan, lui, n’a rien pris. Il avait l’air plutôt préoccupé. C’était compréhensible. Avec le combat qui s’en venait, puis ce qui se passerait après… Il devait avoir beaucoup de pression sur les épaules. J’aimerais tant pouvoir le soulager un peu… J’aimerais tant qu’il y ait plus de gens à nos côtés, que Cédric et les autres voient au-delà de son passé d’evil archimage et réalisent qu’il n’est plus le même homme. If only they could see him the way I do, they would know…
-Je te conseille de te dépêcher, m’a alors dit Spartan, ils arrivent.
-Déjà?
(Ils n’étaient pas censés arriver seulement ce soir?)
-Ce n’est pas ma faute, s’est défendu Spartan. J’essaie de te réveiller depuis une heure.
-…Oh.
(Really? I didn’t notice.)

J’ai avalé le restant de mon déjeuner en quatrième vitesse et je me suis dépêchée de m’habiller. La robe m’allait comme un gant (il faut dire que Spartan connaissait mes mensurations par cœur). J’avais même l’impression qu’elle m’octroyait une protection supplémentaire (due à l’emblème de l’archimage?). Mon arbalète avait aussi l’air d’être plus performante. J’ai vraiment un rourou génial pour qu’il pense à faire tout ça pour moi. Il faudra que je me montre à la hauteur de ses cadeaux et que je performe lors du combat. Je tiens vraiment à lui être utile. Je veux aussi le protéger, autant que lui veut me protéger, même si je le montre moins. Je l’aime tellement et je ne supporterais pas de le perdre.

J’ai pris sa main dans la mienne et nous sommes descendus rejoindre tout le monde, suivis de Mash et de Cara. J’aurais aimé que l’atmosphère soit plus à l’entraide mais «ceux de l’autre camp» semblaient toujours autant anti-Spartan, quelque chose que je ne comprendrai jamais… Nous nous sommes tous rendus à la chapelle. Les sept clés ont été mises dans les encoches se trouvant dans le mur et la porte pour nous rendre jusqu’à Xélotha s’est ouverte. J’aurais aimé que tout se passe simplement et rapidement, mais je ne me sentais pas super à l’aise à cause des échanges entre Cédric et Spartan. Je me suis sentie encore moins bien quand Cédric a sous-entendu que Spartan avait fait des trucs pas nets et que Spartan lui a répondu «Bien sûr! Quel dictateur ne le ferait pas?» Euh, what? Comment ça «dictateur»? Spartan n’est pas un dictateur… Il ne peut pas l’être…

J’ai laissé Spartan me guider de l’autre côté de la porte, mais je l’ai à peine regardé. Pour la première fois, le doute m’assaillait l’esprit. Pour la première fois, j’associais les mots «evil» et «Spartan» dans la même phrase et ce n’était pas pour le nier de toutes mes forces. Pour la première fois, je me disais qu’il y avait une possibilité que Spartan soit evil et j’espérais tant me tromper. Mais s’il n’était pas mauvais, pourquoi avait-il dit qu’il était un dictateur? J’étais relativement perturbée et ce n’était pas du tout le moment. Un adversaire nous barrait le chemin et je devais me concentrer. (La player n’est plus sûre. C’était Sauron, non?) Nico et Éveliss sont finalement restés derrière pour le combattre et nous permettre de poursuivre notre chemin.

Nous avons ensuite dû nous battre contre un squelette de dragon gigantesque qui était possédé par Xélotha. J’aurais pu y rester, car j’ai tour à tour oublié comment me battre et comment me soigner. J’étais totalement helpless. Nous avons réussi à vaincre notre adversaire et tous ceux qui avaient été affectés (surtout moi) sont retournés à leur état normal. Nos compagnons restés derrière sont revenus, mais ils avaient fusionnés ensemble. À voir l’allure de l’elfe, il devait s’appeler Nicoliss. Étrange… Puis comme le dragon était mort, un autre devait prendre sa place, pour maintenir l’école des mages en place. Cyrianne s’est donc sacrifiée et sous sa forme dragon, elle s’est endormie (à jamais?). Elle a pleuré et la dernière chose qu’elle a dite fut «je t’aime Cédric». Ce dernier était bien entendu bouleversé. Je l’étais aussi. Comment ne pas l’être? Leur amour n’aurait jamais dû se terminer de cette façon.

Tout n’était pas terminé. Avec les sept clés, les professeurs de l’école de magie ont été libérés. Ils ont dit qu’il ne pouvait y avoir deux archimages en même temps, aka Spartan et Cédric. Cédric est aussi archimage? C’est parce qu’il est le fils de En? Les deux allaient devoir se battre et celui qui gagnerait deviendrait archimage. Tout le monde semblait savoir quoi faire, ayant déjà décidé de se ranger du côté de Cédric. Même Mash et Cara ont finalement décidé de se battre pour lui. Moi je ne savais plus du tout quoi faire. Avec Spartan qui disait qu’il voulait tuer des gens et détruire le monde, ça n’aidait pas du tout. Deux portes se sont ouvertes et les gens ont commencé à entrer. J’aurais bien voulu me ranger dans le camp des indécis et me contenter d’abord d’observer le combat, mais ça ne m’était pas possible. Si je voulais pénétrer dans l’arène, je devais choisir un camp.

Finalement, il n’est plus resté que Cédric près de moi. Il m’a proposé de m’endormir le temps du combat, pour que je n’aie pas à subir tout ça. C’était bien gentil de sa part, mais j’ai décliné son offre. Ne rien faire aurait été aussi pire que de me battre contre lui. Avant de me quitter, Cédric m’a dit que personne ne m’en voudrait si je choisissais de me battre pour Spartan. Merci mon ami… Il savait à quel point j’étais torturée en ce moment et il devait aussi savoir que malgré mes doutes, j’avais déjà pris ma décision. Quand je suis arrivée à mon tour dans l’arène, tout le monde était en place. J’ai pris Spartan par le bras et je l’ai amené un peu à l’écart.
-Quand tu m’as dit que tu m’aimais, est-ce que tu te foutais de moi? lui aie-je demandé.
-Non.
-Pourquoi tu m’as menti alors?
-Je ne t’ai pas menti.
-Oui. Pourquoi tu m’as demandé de rester près de toi pour t’empêcher de devenir evil alors?
-Parce que c’est vrai.
-…
(Je suppose qu’il veut dire qu’il voudrait que je reste près de lui pour l’empêcher de perdre le contrôle. Et je suppose que techniquement c’est vrai qu’il ne m’a pas menti; il ne m’a jamais dit qu’il était evil ou pas. Mais pourquoi je me pose toutes ces questions? Dès l’instant où il m’a dit que ses sentiments étaient sincères, la balance avait penché en sa faveur.)

-Alors? m’a-t-il demandé.
-…Jamais je ne pourrais me battre contre toi.
-Tu vas rester à mes côtés alors?
-…Oui.
Je suis désolée tout le monde. J’espère que vous pourrez un jour me pardonner, mais je l’aime. Je l’aime même s’il est evil. Je n’ai pas grand espoir de m’en sortir, vu le nombre que vous êtes, mais je préfère mourir pour lui plutôt que de me battre contre lui ou pire de ne rien faire. Spartan a sorti Ifrit et l’a mis à son bras. Il a alors subi une étrange transformation, son apparence prenant celle d’un lézard. Euh… Ses sentiments sont toujours les mêmes, alors je suppose que je m’y habituerais. En autant qu’il n’ait pas l’air de ça quand on fera l’amour… J’ai décidé d’attaquer Cédric. Avec Nicoliss, il était l’une des deux plus grandes menaces. J’ai réussi à lui faire assez de dommages, mais Nicoliss n’arrêtait pas de healer tout le monde à 100%. Quand j’ai décidé de m’attaquer à lui, ça n’a pas changé grand-chose. Ils ont réussi à abattre Spartan. Quand il est tombé par terre, je me suis précipitée à ses côtés. Ses blessures étaient mortelles. Non… Pourquoi c’est toi qui meurt? Ne me quitte pas…
-I’m sorry my love, s’est-il excusé, I couldn’t show you my world…
-…
(Je t’aime… Je t’en supplie, ne me quitte pas…)

Mais il est mort. Et son corps est parti en fumée et le corps du petit Spartan s’est reformé. L’archimage venait de renaître… Celui qui semblait être le prof en chef a dit que ses souvenirs d’archimage avaient été effacés. Tout ce qui lui restait c’était ses souvenirs de fils de pirate. Flinch est arrivé et s’est précipitée auprès de son ami. Ils ont ensuite été emmenés ailleurs pour que Spartan se repose. Moi je n’ai pas attendu qu’on me dise que les non-mages n’étaient pas admis ici pour m’en aller. Plus vite je m’en irais et mieux ça serait. J’étais totalement démolie, autant physiquement que mentalement. J’avais aimé de tout mon cœur et de toute mon âme et j’avais perdu. Mon cœur était brisé et mon âme en mille miettes. Plus jamais je n’aimerais. Cédric m’a rejoint avant que je n’atteigne l’ascenseur qui me ramènerait à la surface. Toujours aussi sweet, il m’a dit que tout n’était pas perdu. Avec une nouvelle éducation, Spartan pourrait changer. Alors si je ne refaisais pas ma vie d’ici une vingtaine d’années, je n’aurais qu’à le contacter pour qu’il me donne des nouvelles de Spartan.
-Je ne pense pas refaire ma vie, plus jamais.
-Il ne faut jamais abandonner.
-…

Ça c’est plus facile à dire qu’à faire. Et puis, pourquoi attendre? Si un jour il retrouvait ses souvenirs d’archimage et qu’il recommençait à vouloir dominer le monde? Je ne pense pas que je pourrais le supporter. Je serais incapable de le perdre une troisième fois. Moi j’en ai assez d’avoir mal. Je vais donc partir et m’éloigner de tout ce qui pourrait me rappeler Spartan. I just want to forget. Je suis remontée à la surface et je suis sortie de la ville sans même regarder où j’allais. J’ai passé les mois suivants à voyager, sans aucun autre but que celui de survivre. J’étais de plus en plus démotivée à continuer. Pourquoi ne mettais-je pas fin à mes jours dans ce cas? Probablement parce que j’étais trop lâche pour le faire moi-même. J’attendais qu’une occasion se présente. Sur les routes, les mauvaises rencontres sont fréquentes, alors peut-être qu’un jour… J’étais justement en train de penser à ça quand je l’ai rencontrée. Je marchais et j’ai entendu des pleurs de bébé. Un peu plus loin, j’ai aperçu un bébé enveloppé dans une couverture, seul. Dès qu’il m’a vue, il a arrêté de pleurer et il s’est mis à gazouiller. J’ai tout de suite été conquise. Je l’ai pris dans mes bras et des petits jets de flammes se sont mis à sortir de ses petites mains qui gigotaient. Un élémentaliste de feu? Ou plutôt une, après un rapide coup d’œil sous les couvertures. Elle ressemble plutôt à une nymphe. Elle me fait penser à Lotus, sauf que son pouvoir est le feu au lieu de l’eau. I guess I’m going to be a mother after all...


Toc, toc.

Des coups frappes à ma porte m’ont fait sortir de ma rêverie. C’était le lait chaud pour ma pitchoune. Comme munie d’un sixième sens, cette dernière s’est réveillée au moment où je refermais la porte et elle a réclamé son repas. Je l’ai prise dans mes bras et je lui ai donné le biberon. J’aurais préféré qu’elle soit ma véritable fille pour que je puisse la nourrir au sein, mais je ne peux pas tout avoir, n’est-ce pas? This is the next best thing. Elle a tout avalé en quelques minutes et elle a recommencé à gazouiller et à gigoter. I love you so much... I don’t know why your parents abandoned you, but in some way, I’m grateful, because it allowed me to meet you. And now that I have you in my life, I wouldn’t trade you for anything in this world. I should start to think about a name. How about...

mercredi 25 mars 2009

Angels

En attendant que j'écrive le dernier post. Je trouve que les paroles s'appliquent bien à sa situation.


dimanche 22 mars 2009

Raven 74 : Séparation et rapprochement

Naïveté et romantisme dans le tapis, je me suis forcée. Enjoy!


Toujours perdue dans mes pensées, je sirotais mon restant de bleurk. Je ne me rappelle même pas avoir repris mon verre. Cette boisson est décidemment trop bonne et addictive. Le dernier match était sur le point de commencer. Spartan m’a doucement enlevé des mains mon verre. Huh? Il m’a fait apporter une valise. Re-huh? À l’intérieur il y avait un sniper et une balle de red steel. Il voulait que j’aille dans une loge isolée plus haut dans les estrades. Mon but serait d’empêcher leur adversaire de gagner. Spartan m’a dit que je saurais quand utiliser mon arme. Il m’a aussi demandé de faire attention à ce que la balle ne ricoche pas et touche mes amis.
-D’accord…
(Merci pour la pression. Déjà que je ne me sens pas super à l’aise d’utiliser un truc en red steel, mais de me faire rappeler que je pourrais toucher mes amis…)
-Mash, veille sur elle comme sur ta propre vie, lui a demandé Spartan.
-Yes milord.

Je n’étais pas certaine que ce que j’allais devoir faire était une bonne idée. J’aurais dû le dire à Spartan, pour qu’on trouve une autre solution, mais il comptait sur moi et je ne voulais pas le décevoir. Il ne me reste plus qu’à espérer que je n’aurai pas à me servir du sniper.

Mash et moi sommes partis dans la loge supposément vide et dans laquelle il y avait présentement deux gobelins qui faisaient le ménage.
-Vous deux, dehors! leur a ordonné Mash.
-Mais on sera punis si on ne finit pas notre ménage…
-Je m’en fous!
Les deux gobelins se sont suicidés et sont partis en fumée.
-Ew!
-Ça fait 25 que je tue aujourd’hui, m’a dit Mash. C’est l’fun!
-C’est surtout perturbant!
-Attends de voir comment ils se reproduisent…
-Euh, épargne-moi, s’il te plaît.
(Le monde des mages est décidemment très perturbant.)

Je me suis installée près du rebord et j’ai assemblé le sniper. Je me suis ensuite placée pour être prête à tirer. J’ai essayé de ne pas le montrer, mais j’étais extrêmement nerveuse. S’il vous plaît, faites que je n’aie pas à me servir de cette arme… Mash s’est installé près de moi, veillant sur moi comme Spartan le lui avait demandé. Sa présence était appréciée, mais pas le moindrement rassurante.

Quand le combat a commencé, ce fut seulement Nico qui s’avança sur le stage. Euh… Ce n’était pas censé être trois personnes contre le boss? J’ai peut-être mal compris. Après tout, je n’ai pas demandé de précisions à Spartan. Il a sans doute assumé que j’avais compris qu’il voulait dire que c’était un adversaire contre le boss jusqu’à concurrence de trois et non pas trois contre un. J’espère que Cédric et les autres ne m’en voudront pas. J’espère qu’ils vont bien s’en tirer…

Nico s’est très bien débrouillé, mais il s’est fait pitcher d’un bord et de l’autre du stage et il a fini par perdre le combat. Au moins il est encore vivant… Ensuite, ce fut au tour d’Edward. Connaissant sa tendance à ne pas toucher ses adversaires et à blesser ses alliés, j’ai un peu craint pour sa vie. Mais pour mon plus grand étonnement (et celui de tout le monde), il a gagné. Il a tué le boss en faisant un move super cool et il l’a coupé en deux. Tout le monde en a été bouche bée.
-J’aurais plutôt parié sur Cédric, a dit Mash.
-Si j’avais parié, lui aie-je répondu, moi aussi.
-Finalement, tu n’auras pas besoin de ça.
Il m’a repris le sniper.
-Tant mieux!
(Je ne voulais pas me servir de red steel.)

Nous sommes retournés dans notre loge.
-Ça c’est passé beaucoup mieux que ce que je pensais, nous a dit Spartan.
-Oui, moi aussi, lui aie-je répondu.
-Tu n’as pas eu besoin de te servir du sniper.
-Tant mieux.
-Je l’aurais fait moi-même, a-t-il continué, mais pour tout ce qui est de tirer, je suis nul.
-Moi je me débrouille, mais le sniper ce n’est pas mon point fort.
-Oui, je sais ce qu’est ton point fort…
(À son ton et au regard qu’il m’a lancé, j’ai tout de suite su de quoi il parlait et je me suis mise à rougir.)
-Je te hais, ta gueule.
(Tu sais que ça me gêne de parler de ce genre de choses en public… en tout cas quand je suis sobre.)

N’ayant plus rien à faire ici, nous sommes retournés au château. J’étais heureuse de partir enfin, car d’une part j’étais fatiguée (le soleil était levé et j’étais debout depuis la veille) et de l’autre, j’allais pouvoir passer un peu de temps seule avec mon rourou. Je ne pensais pas nécessairement à «ça», mais surtout au fait d’être seule avec lui dans une pièce. Le combat final approchait et c’était peut-être les derniers moments que l’on passait ensemble. Nous sommes arrivés les premiers, mais nous avons été suivis de près par les autres. Spartan a redit à quel point il était surpris qu’ils aient gagné, puis il a ajouté qu’il avait parié pour leur adversaire. Nico lui a répliqué en le frappant. Ma première réaction a été d’envoyer Nico promener. Pour qui il se prenait de frapper mon rourou? Ensuite j’ai pensé : Spartan avait parié contre eux? Euh… Je lui ai posé la question et il m’a répondu que c’était juste une façon de parler, il n’avait pas d’argent à parier. J’aurais dû y penser tout de suite. Il plaisantait, c’est tout. C’était peut-être un peu de mauvais goût, mais c’était juste une plaisanterie. Quand Cédric est arrivé, il s’est dirigé d’un pas décidé vers la chapelle (c’est vrai, j’avais oublié de lui dire que Cyrianne était là, oups), mais dès qu’il nous a aperçus, il a fait demi-tour.
-Est-ce que tu l’as touchée? a-t-il demandé à Spartan d’un ton agressif, parlant bien évidemment de Cyrianne.
-Euh, what?
(Ça c’était moi. Qu’est-ce que tu racontes Cédric? Pourquoi l’aurait-il touchée? Comment peux-tu penser ainsi le pire de lui?)
-Bien sûr que non! lui a répondu Spartan. Mon cœur n’appartient qu’à elle!
Il m’a regardée et m’a serrée contre lui avec un de ses bras. Rourou…
-Et ton corps? a demandé Cédric.
-Euh, what?
(Ça c’était encore moi. Comment peux-tu oser dire une telle chose? Spartan est avec moi, il n’irait pas voir ailleurs! Il faudrait que tu reviennes du fait qu’il a été evil dans une autre vie. Il n’est plus comme ça maintenant!)
-Tu ne lui as pas parlé de ton ancienne vie? lui a demandé Cédric. Ça c’est malhonnête!
Cédric est ensuite parti vers la chapelle. S’il craignait une telle réaction de ma part, c’est sûr qu’il ne m’en a pas parlé. Je devrais d’ailleurs peut-être lui en glisser un mot. Il a nié déjà à deux reprises d’avoir ses souvenirs de quand il était un evil archimage. Je pense que je vais lui demander une bonne fois pour toute ce qu’il en est. Je crois avoir amplement prouvé qu’il pouvait compter sur moi quoi qu’il se passe, non?

Spartan nous a ramenés à sa chambre, sa vraie chambre, celle où la maid folle avait défoncé la fenêtre (qui était maintenant miraculeusement réparée).
-Un gros combat nous attend demain, m’a dit Spartan.
-C’est vrai…
-Je préférerais que tu restes derrière.
-J’utilise une arbalète, alors c’est sûr que je vais rester derrière.
-Je ne supporterais pas de te perdre encore.
-(Rourou, mais…) Euh, encore?
-C’est une façon de parler.
-D’accord… Spartan, je peux te poser une question?
-Bien sûr.
-Est-ce que tu te souviens de tes anciennes vies?
-…Oui. J’ai tous mes souvenirs, tous.
(Mon pauvre rourou, ça doit être tellement dur pour toi. Tu as tellement dû avoir peur que je te rejette à cause de ça.)
-Est-ce que je suis un clone?
-Tu es la fille légitime d’un clone.
-…What?
(Comment ça, je suis la fille d’un clone? Je me souviens de ma mère et elle n’était pas une copie conforme de moi. Enfin je crois… Est-ce que ça veut dire que j’ai été adoptée?)
-Tu es la fille légitime d’un clone.
-Euh… Tu pourrais élaborer là-dessus?
-Écoute, je promets de tout t’expliquer quand tout sera fini. Je préférerais ne pas m’embarquer dans des sujets compliqués ce soir.
-Je comprends. Moi je préférerais oublier ce qui s’est dit dehors…

-So… You want to do it?
-Euh... Spartan, je t’adore, vraiment beaucoup. Mais est-ce que tu pourrais être un peu plus romantique?
-Écoute, je suis debout depuis 18 heures et je n’ai presque pas dormi la nuit passée, alors le romantisme…
-S’il te plaît…
(Je comprenais tout à fait qu’il soit épuisé, je l’étais aussi. Et oui, j’avais aussi envie de «le faire», mais pas de cette façon. J’aurais l’impression d’être un objet et je détestais me sentir comme ça. Je l’avais assez été quand j’étais avec Dante. Plus jamais.)
Spartan a dû sentir à quel point c’était important pour moi, car au lieu de me sauter dessus, il s’est approché de moi, jusqu’à ce que son visage soit à quelques centimètres du mien et que je n’aie d’autre choix que de lever mes yeux pour continuer à le regarder. Il a passé une main autour de ma taille pour me serrer contre lui et il a caressé mon visage de l’autre.
-Je t’aime.
-(Rourou)…
-Je t’ai aimée toute ma vie, depuis la première fois où je t’ai rencontrée… Non, depuis bien avant ça, je crois…
-Spartan…
-Jamais je n’aurais pu souhaiter, même dans mes rêves les plus fous, trouver quelqu’un de plus parfait. Tu seras une reine et une épouse magnifique.
-…I love you…
-I know…
-You didn’t have to say that much. You had me from «I love you». You had me from «I love you»...

-Je sais, mais je t’ai blessée...
-Ça va, n’y pense plus.
-Non. Je t’ai fait souffrir, je l’ai vue dans tes yeux et c’est impardonnable.
-…C’est juste que je déteste me faire traiter comme un objet. I’ve had that enough with my ex-boyfriend.
-He was an idiot.
-How did you figure that out?
-He let you go, so of course he’s an idiot.
(Some things don’t change. He said the same thing when I saw him in the future.)
-But I’m not complaining,
a-t-il continué, because now, I have you all to myself.
-Yes... All to yourself...
Spartan, tu crois vraiment que je ferai une bonne reine?
-Bien sûr.
-Mais je ne connais rien à ça. Si je me plantais? Ou si je te faisais honte?
-You won’t.
-Mais il doit y avoir des tas de filles plus belles, plus nobles ou plus…
-Vraiment? Moi je n’en ai vu aucune autre que toi…
-…Je t’ai dit que je t’aimais aujourd’hui?
-Au moins deux fois.
-Et bien ça en fait trois : je t’aime.
-Je t’aime aussi…

Tout ce qui avait besoin d’être dit ayant été dit, nous avons laissé nos instincts prendre le dessus. Nous nous sommes embrassés, tout en nous déshabillant mutuellement. J’ai eu droit aux regards affamés de Spartan et à ses remarques très flatteuses sur l’effet que mes sous-vêtements avaient sur mon corps. Plus je me suis retrouvée nue et plus ses commentaires se faisaient élogieux. Je n’étais pas sûre de les mériter, mais je l’ai laissé faire. Sous ses mains et sous ses mots, je me suis sentie la plus belle et la plus désirable des femmes, pour la première fois depuis si longtemps. Toute la nuit, ou plutôt toute la journée, il a célébré ses sentiments pour moi : l’amour, le désir, la passion… Quand je me suis endormie au creux de ses bras, j’étais comblée, complète, comme je ne l’avais jamais été. Je savais qu’une grande bataille nous attendait, mais ça ne m’inquiétait plus. Nous allions vaincre Xélotha et après, j’aurais mon happy ending avec l’homme de mes rêves.

vendredi 6 mars 2009

Raven 73 : L’art d’être complètement décrissée de la vie

Nous avons traversé le quartier des riches avant d’arriver à destination. Je pense que je n’avais jamais vu autant de luxe de toute ma vie. Spartan m’a aidée à descendre du carrosse. Rourou… J’aurais aimé que le trajet ne se termine pas tout de suite pour que je puisse rester collée sur toi plus longtemps. Quand je suis sortie, on m’a interpelée. C’était Éveliss, qui se trouvait avec le reste du groupe. Quand je lui ai rendu son salut, il a voulu venir me voir, mais un des gardes ne l’a pas laissé faire. Je ne voulais pas qu’il ait des problèmes à cause de moi, alors j’ai voulu régler l’affaire.
-Je reviens, aie-je dit à Spartan.
-Non, m’a-t-il répondu.
Euh… Pourquoi tu ne veux pas que j’aille les voir? Ce sont mes amis.

J’ai ouvert la bouche pour le lui demander, mais la voix de Cédric dans ma tête m’en a distraite. Il m’a dit qu’ils étaient ici pour le combat. Combat? Quel combat? Je vais assister à un combat? C’est pour ça que Spartan m’a emmenée ici? Je m’attendais à un spectacle quelconque, pas à regarder mes amis se battre. Est-ce que je ne devrais pas être avec eux?
-Raven, faites attention, m’a demandé Cédric.
-Faire attention? Pourquoi je devrais faire attention?
-Just watch your back.
-Ok…
(Je ne comprends pas du tout. Pourquoi je devrais faire attention? Spartan est avec moi alors je ne risque rien. Étrange…)
-Tu as l’air troublée, m’a dit Spartan. Ça va?
-Oui, ça va…
-Viens, je vais te guider à nos places.

Il a placé sa main dans mon dos et m’a doucement poussée vers l’intérieur de la bâtisse. J’aurais bien aimé demander quelques précisions à Cédric, mais je n’en ai pas eu le temps. Spartan m’a emmenée jusqu’à une loge hyper luxueuse, que nous partagions avec un certain… Bloten Borduac et son fils. J’ai cru comprendre que c’était lui qui avait engagé Cédric et compagnie à combattre pour lui. S’ils gagnaient, il se ferait beaucoup d’argent.
-Je dois dire monseigneur que votre compagne est éblouissante, a-t-il dit à Spartan. C’est assurément l’un des plus beaux bijoux que j’ai vus ce soir.
-…«Bijou»? aie-je répété tout bas.
-C’est un compliment, m’a murmuré Spartan. Fais semblant d’être contente, même si ce n’est pas le cas.
-D’accord… Merci du compliment.
-Je vous en prie.
(J’avais compris que c’était un compliment, mais je n’ai pas aimé le fait qu’il me compare à un objet. Si ça avait été Spartan, je n’aurais pas eu la même réaction, j’aurais très probablement apprécié, mais lui je ne le connais pas.)

Les combattants semblaient être divisés en deux groupes, ceux qui se battaient pour Bloten et les autres. J’ai vu mon lot de choses bizarres au cours de ma vie, mais ce soir ça a été le summum. Les combattants étaient tous plus étranges les uns que les autres. J’ai vu un postier et un laitier se battre ensemble! Les plus normaux étaient encore Cédric et les autres. J’étais un peu inquiète pour eux, mais comme ils semblaient bien s’en tirer, j’ai arrêté de m’en faire.
-Mais est-ce que je ne devrais pas être en train de me battre avec eux? aie-je demandé à Spartan.
-Je ne suis pas assez fou pour te laisser risquer ta vie, m’a-t-il répondu.
-(Merci, je t’adore) Je suppose… Je n’ai pas mon stock de toute façon…
Juste après, j’ai entendu le bruit de quelque chose qui était déposé derrière ma chaise.
-C’est ton stock, m’a murmuré Mash.
-Merci…
Comme ça, je vais pouvoir être préparée au cas où mes amis auraient besoin de moi.

Ils n’ont cependant pas eu besoin de moi une seule fois. J’ai donc dû me contenter de regarder le spectacle. Mais je ne m’en plaignais pas vraiment. Ça me permettait de passer du temps avec mon rourou.
-Les combats se déroulent mieux que ce que je pensais, m’a-t-il dit. Ils ne devraient pas avoir de difficulté à récupérer la dernière clé. Et nous pourrons finalement être ensemble. Je suis heureux.
-(Rourou) Moi aussi…
J’ai pris sa main et je l’ai regardé avec les yeux remplis de cœur en pixels. Je t’adore, tu le sais ça?
-Je pense que je vais être malade, a dit Mash en nous regardant.
Ben quoi? Quel mal y a-t-il à dire des trucs romantiques? Moi ça me fait tout chaud au cœur, ça ne me donne pas envie d’être malade. Et ça semble aussi être le cas pour mon rourou, alors je ne pourrais pas demander mieux.

J’ai retourné mon attention vers le combat. Nico se battait contre un truc en armure et il a gagné en même pas deux rounds. Le sang a juté partout, ce n’était pas beau du tout à voir. Mais l’adversaire de Nico était toujours vivant : c’était un gnome dans une grande armure vide.
-Intéressant ton ami, m’a dit Spartan, très intéressant…
-Oui, mais moi j’ai surtout remarqué le «sploutch».
-C’est normal que ça fasse ça avec un mobile suit.
-C’était quand même dégueu!
(J’aurais pu terminer mon existence en me passant de cette expérience tout à fait pas constructive, mais au moins Nico a gagné.)
-Tu veux quelque chose à boire? m’a demandé mon rourou. Mash?
-Yes milord?
-Qu’est-ce que tu voudrais? m’a-t-il redemandé.
-Euh…
-Je sais ce qui lui plairait milord, lui a dit Mash. Je reviens.

Quand il est revenu, il tenait dans ses mains un verre de bleurk hysmaladien.
-Ouais! Du bleurk!
Ça fait tellement longtemps que je n’en ai pas bu que je ne m’en rappelais même plus. Je n’ai même pas eu le temps de prendre une gorgée que les paris ont commencé à se faire sur combien de temps jusqu’à ce que le bleurk me mette ko. Je suis immunisée au bleurk, alors ça ne sert à rien que vous pariez. Au moins Spartan ne s’en est pas mêlé. J’ai donc dégusté mon verre de bleurk en le regardant, pleins de sparkles et de cœur en pixels dans les yeux, tout en faisant mine de ne pas entendre les murmures ou les regards des autres personnes dans la loge. Je ne vais ni devenir aveugle et ni mourir, alors trouvez-vous une autre occupation.

Je pensais que Spartan observait le combat, mais il était plutôt en train de me regarder.
-Pourquoi tu n’irais pas porter ça à tes amis? m’a-t-il suggéré en sortant une bouteille contenant un liquide qui semblait bleu. Tu pourras aussi leur dire que le dernier combat va être à trois contre trois.
-Euh, pourquoi c’est bleu?
-C’est du champagne de mage.
-D’accord… Et il n’y aura aucun danger si moi j’en bois?
-Bien sûr que non!
-Ok, je vais y aller alors!
J’ai pris la bouteille et je suis partie vers les quartiers des combattants, Mash sur mes talons, où je suis rapidement tombée sur mes amis. Edward pensais que j’étais peut-être venue me joindre à eux pour les combats. Je suis en longue robe de soirée et je porte des talons hauts. Quel genre de combat veux-tu que j’offre?

Il a ensuite demandé ce que je faisais là. Cédric a dû s’y reprendre à 3 ou 4 reprises pour qu’il comprenne que «elle est avec l’archimage» ne voulait pas dire «elle l’espionne», mais bien «elle est avec lui». Mash, lui, ne s’est pas gêné pour dire que Spartan l’avait envoyé pour les espionner. Euh… Tu espionnes pour Spartan ou tu espionnes Spartan pour eux? Est-ce qu’on peut te faire confiance?

Quand Cédric a vu la bouteille bleue et qu’il a su que ça venait de Spartan, il l’a tout de suite refusée… ce qui n’a pas empêché un des deux elfes tatas de l’ouvrir et de boire. C’était en fin de compte un champagne d’apparence bien ordinaire. Ce n’était que la bouteille qui était bleue. Cédric m’a quand même chargé du même message pour Spartan : ils n’étaient pas du tout intéressés à ce que Spartan soit leur allié et qu’ils ne voulaient rien recevoir qui venait de lui. Mais… Mais…
-Pourquoi? lui aie-je demandé d’une petite voix.
-Si je vous donne des raisons, allez-vous les croire? m’a-t-il demandé.
-…Non, probablement pas…
(Mais pourquoi tu ne veux pas être son allié? Il ne t’a rien fait…)

Les paroles de Cédric m’ont profondément blessée, même si ce n’était pas moi qui étais directement visée. Dieu sait que j’adorais Spartan et je ne comprenais pas du tout pourquoi Cédric ne l’appréciait pas.
-Mais elle, c’est quoi son rôle dans le plan de l’archimage? a demandé Edward à Cédric.
-Aucun. Peut-être qu’il tient vraiment à elle, ou peut-être qu’il s’en sert…
Hey! He does care about me, alright? Pourquoi sembles-tu tenir absolument à lui prêter des intentions malveillantes? Je me sentais de plus en plus mal et j’avais l’impression de ne plus être du tout à ma place. J’ai à peine pris le temps de passer le message de Spartan, comme quoi le dernier combat consisterait en les trois gagnants de chaque équipe, puis je suis partie, le moral complètement à terre. Je ne comprends pas…

Quand j’ai retrouvé Spartan, je devais être dans un piteux état.
-Alors, qu’est-ce qui s’est passé? m’a demandé Spartan.
-Ils complotent contre vous, lui a répondu Mash.
-Je m’en doutais.
-…
(Mais pourquoi ils font ça? Pourquoi…? Pourquoi…?)
-Je te l’avais dit, m’a dit Spartan. Cédric est de mauvaise foi.
-…Je ne comprends pas pourquoi il ne t’aime pas…
(Tu es un homme merveilleux, alors pourquoi qui que ce soit ne t’aimerait pas?)
-Mon visage ne lui revient pas!
-…Sans doute…
Alors c’est pour ça qu’il ne t’aime pas? Parce que tu es la réincarnation de l’archimage? Mais ça ne veut pas dire que tu es comme lui, right? Et tu n’as rien fait à Cédric, alors…

J’ai regardé d’un œil très distrait le restant des combats et j’ai à peine écouté ce que Spartan me disait. C’est presque le temps du dernier combat? Oui, c’est excellent… J’aurais prendre un deuxième verre de bleurk comme Spartan me l’avait offert. Ça m’aurait permis d’oublier tout ça. Je donnerais n’importe quoi en ce moment pour ne pas avoir entendu les paroles de Cédric. Je ne comprends pas… Non, je ne comprends pas du tout…