lundi 21 septembre 2009

Entry 1-Present

Huit années se sont écoulées...

Vali était partie depuis longtemps. Quant à Meukashi, elle avait quitté la ville il y a deux ans pour partir à la recherche de je ne sais trop quoi. J’espérais qu’elle revienne un jour. Elle était après tout ma meilleure amie, ma seule amie…

Et pour ce qui était de Tom… Il était devenu beau, et grand, et brave, et charmant, et merveilleux, et… Je pourrais continuer longtemps comme ça. Je l’aime tellement…

Je ne saurais dire quand exactement les choses ont commencé à changer. Pendant longtemps, il a été mon ami et mon protecteur. Il était toujours dans les parages pour me secourir si j’en avais besoin.

Puis j’ai commencé à le voir différemment. Je me suis mise à détester ça quand il regardait une autre fille ou lui parlait. Et quand il me touchait –juste l’épaule ou le bras- je ne pouvais m’empêcher de rougir. Le pire c’était quand il me souriait. Mon cœur se mettait à battre tellement vite que je pensais qu’il allait exploser. J’ai passé de nombreuses nuits à penser à lui, incapable de dormir.

Je n’avais jamais vécu de situation comme celle-là, alors j’ai mis un peu de temps à comprendre ce que toutes ces réactions voulaient dire. Quand j’ai réalisé que je tenais à lui, beaucoup plus qu’à un simple ami, j’ai eu envie de lui dire, tout de suite.

J’ai couru d’un bout à l’autre du monastère jusqu’à ce que je finisse par le trouver à la chapelle. Jamais je n’avais été aussi nerveuse de toute ma vie.
-Tom, j’ai quelque chose à te dire.
-…Moi aussi j’ai quelque chose à te dire.
-(Huh?) …Toi d’abord.
-Non, toi d’abord.
-Non, toi.
-Non, toi.
-Je suis certaine que ce que tu as à me dire est plus important.
-Moi je suis certain que c’est ce que tu as à me dire est plus important.
-Vas-y.
-Non, toi vas-y.

Je pense que nous avons argumenté durant environ deux minutes sur qui devrait parler en premier. Au bout du compte, nous avons fini par le dire en même temps.
-Alors à trois, on y va.
-Ok. Un… Deux…
-…Trois…
-Je t’aime!
-Je t’aime!
Il y a eu ensuite un petit silence. Est-ce que j’avais bien entendu? Tom venait de me dire qu’il m’aimait?
-…Tom, tu m’aimes?
-…Oui… Je t’aime. Toi, tu… m’aimes aussi?
(Il avait l’air aussi gêné que moi de l’avouer. Mignon…)
-…Oui. Je t’aime vraiment beaucoup…

C’est ainsi que notre histoire a commencé. Des aveux timides qui ont changé ma vie. J’ai adoré devenir sa petite amie. C’est comme si je le voyais pour la première fois. Je le trouvais encore plus beau et génial qu’avant. Et plus merveilleux aussi. J’ai dit que je le trouvais plus merveilleux? Il était encore plus attentionné et protecteur envers moi maintenant que j’étais non seulement sa prêtresse, mais aussi sa copine. Ça ne me dérangeait pas du tout qu’il soit encore plus collé après moi, bien au contraire… Nous avons cependant gardé notre histoire secrète au début, nous contentant de baisers et de caresses volés ici et là. Nous n’étions pas certains qu’il soit permis pour une prêtresse et son paladin de sortir ensemble et nous étions tous les deux trop gênés pour aller le demander au père Thomas.

Ce dernier a quand même fini par l’apprendre, et de la pire façon… Ce matin-là, j’étais en train de prendre mon bain et comme à son habitude, Tom montait la garde devant la porte. Mais cette fois-là, j’avais particulièrement envie de le laisser entrer. Ça m’arrivait souvent depuis quelque temps. J’avais toujours envie d’être collée sur lui et j’avais beaucoup de difficulté à me contrôler.

Quand je suis sortie du bain, je me suis mise à penser à Tom qui m’attendait de l’autre côté de la porte, à ses larges épaules, à ses mains… C’en fut trop pour moi. Sans prendre la peine de me couvrir complètement avec ma serviette, je l’ai appelé. En bon protecteur qu’il était, il est tout de suite entré dans la pièce. Quand il m’a vue à moitié nue, c’en fut trop pour lui. Nous nous sommes jetés dans les bras l’un de l’autre. Il m’a arraché ma serviette et j’ai fait de même avec ses vêtements. Nous nous sommes ensuite laissés glisser sur le sol et nous nous sommes aimés.

Bien après que tout soit terminé, nous étions restés enlacés sur le sol. J’étais si bien que je n’ai pas vu le temps passer. Je ne portais pas attention à ce qui se passait à l’extérieur de la pièce. J’étais comme dans un rêve, mais quand j’ai entendu le père Thomas crier mon nom dans le corridor, je me suis réveillée brutalement. J’ai à peine eu le temps d’agripper la serviette pour couvrir ce qui pouvait être couvert que le père Thomas ouvrait la porte en trombe. Il avait l’air inquiet, comme si j’étais disparue depuis des heures (ce qui était probablement le cas). Il nous a regardés quelques secondes et il a fait demi-tour en marmonnant quelque chose qui ressemblait à «une chance que la prêtresse n’est pas obligée d’être vierge». J’ai plus tard eu droit à un speech en bonne et due forme sur les précautions qu’il fallait prendre dans ce genre de situation. J’ai été horriblement gênée, mais je n’ai plus jamais oublié par la suite de prendre des herbes… ni de verrouiller la porte quand j’étais seule avec Tom.

Ça faisait maintenant un an que je sortais avec Tom et je n’aurais pas pu être plus heureuse. Une journée, nous avons décidé d’aller faire une balade en amoureux dans la forêt. Je n’avais toujours autant pas le droit de sortir, mais ça ne m’empêchait pas de le faire quand même de temps à autre. Tom et moi sommes sortis par la brèche dans le mur que nous utilisions toujours (je ne sais pas s’ils vont se décider un jour à la consolider complètement).

L’ambiance dans la forêt était des plus propices à une promenade en amoureux. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient… J’étais accrochée au bras de Tom et j’aurais voulu que le moment se prolonge indéfiniment.
-J’aimerais qu’on parle de notre avenir, m’a dit Tom.
-Notre avenir?
-Un jour, le héros que tu vas servir va arriver. Ça pourrait être un beau mec…

Paf!

Je lui ai donné un coup de poing sur l’épaule avec tout le pas-de-force que j’avais.
-Ça, c’est pour avoir dit des conneries!
-Mais qu’est-ce qu’on va faire s’il ne veut pas que je suive?
-Je ne vois pas pourquoi ça arriverait. Je suis peut-être censée le servir, mais toi tu es censé me protéger.
-Mais si jamais il ne voulait pas?
-Tom, tu es mon petit ami. Alors s’il ne veut pas que tu viennes avec nous… je l’emmerde!
(Pas question que je laisse mon petit ami pour un héros, peu importe qui il est!)
-…
Tom m’a serrée très fort contre lui. Il avait l’air très ému.
-Tu es la fille la plus merveilleuse du monde, m’a-t-il murmuré.
-Rourou…
-C’est aussi ce qu’on pense! a crié une voix venant de plus loin.

Nous nous sommes retournés en sursaut. Une quinzaine de bandits venaient d’arriver. Ils avaient en tête de m’agresser. Pourquoi…? Pourquoi tous les gens que je rencontre à l’extérieur de la ville veulent me faire du mal? Qu’est-ce que j’ai vraiment de si spécial? Tom voulait que je coure jusqu’au monastère pour chercher de l’aide, mais moi je ne voulais pas le laisser seul. Avant que je ne puisse agir, nous avons été entourés et nous n’avons pas eu le choix de nous battre. Moi je voulais seulement les assommer, mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. J’ai donné un coup avec mon staff, mais au lieu d’assommer le bandit, je l’ai tué. Non… J’ai tué quelqu’un… J’ai tué un être vivant…

J’étais totalement traumatisée et j’avais juste envie de pleurer, mais je n’avais pas le temps de le faire. Les bandits n’arrêtaient pas de se jeter sur nous. Nous étions en mauvaise posture, mais nous avons heureusement reçu de l’aide inattendue. Il y a un homme qui a surgi d’entre les arbres en criant «Je vais te bouffer!» à une fée. Il était suivi d’une jeune fille et d’un autre homme. Le type aux cheveux roux me faisait plutôt peur, mais au moins il nous a aidés. Ils nous ont tous aidés. J’ai même eu le plaisir de revoir Meukashi, qui nous a prêté main forte. J’ai été super heureuse de la revoir. Le type aux cheveux roux a été très impoli envers elle. Il l’a traité de nourriture et il a dit que la nourriture ne parlait pas. Hé! On ne dit pas des choses comme ça à ma meilleure amie! Ce n’est pas sa faute si elle est comme ça! La jeune fille a essayé de m’entraîner plus loin, mais moi je ne voulais pas partir. Mon copain était en train de se battre, je ne pouvais pas le laisser!

Au bout du compte, nous avons gagné. Les quelques bandits survivants se sont sauvés. Moi j’en ai tué deux autres. J’avais envie d’être malade, mais ça devrait attendre à plus tard. Tom était blessé et je devais m’occuper de lui. Je me suis jetée dans ses bras pour le serrer contre moi. J’ai tellement eu peur de te perdre, si tu savais… Je ne sais pas ce que je ferais ans toi…

Je me suis occupée des blessures de Tom et un autre homme est arrivé. Il était tout habillé en noir. Il a dit qu’il s’appelait Sholien et qu’il était là pour faire le portrait des hauts dignitaires du temple. C’était aussi apparemment le maître des gens qui nous avaient aidés Tom et moi. Il m’a demandé si je voulais bien les y conduire.
-Euh… Je veux bien, mais je préférerais qu’on ne sache pas que je suis sortie…
-Ça risque d’être un peu difficile, m’a répondu Sholien.
-Et bien… Si je vous indique le chemin, moi je pourrais revenir par où je suis partie et personne ne se rendra compte que je suis partie…
-…
(Tom n’avait pas l’air convaincu de ce que je disais.)
-L’espoir fait vivre?
-Oui, Gabrielle. Oui…
-…Je vais tellement me faire gronder!
-Et moi? Tu ne crois pas que je vais me faire gronder?
-…
(Je sais mon amour et je suis désolée de tous les ennuis que je t’apporte.)

Je me suis accrochée à son bras et nous sommes repartis tous ensemble au monastère. J’avais l’impression d’aller tout droit vers ma mort. Je n’aurai plus jamais le droit se sortir après ça. Non pas que j’en aurais eu envie, pas après ce qui venait de se passer…
-Désolé, mademoiselle la prêtresse, m’a dit Sholien, mais je crois que vous aller vous faire gronder.
J’ai levé les yeux et j’ai vu aux portes de la ville une foule armée de tout ce qui pouvait être considéré comme une arme et qui semblait prête à partir en forêt pour me chercher. À côté des villageois, il y avait le père Thomas. Quand il nous a vus arriver, il a croisé ses bras et il s’est mis à taper du pied. Je ne l’avais jamais vu aussi furieux. Ça y est, j’en suis bonne pour passer le restant de mes jours enfermée dans ma chambre…

2 fleurs:

Quentin a dit…

Bouhahahahaah!!!!

Mais Tom est pas encore mort. Ca se corse.

Lyra a dit…

Pas encore, mais je lui laisse 5 minutes après la bataille contre le gardien de la porte! lol