mardi 29 septembre 2009

Entry 2-Meeting with a great evil

Comme punition, j’ai dû rester debout quelques heures dans la cour, avec un seau d’eau dans chaque main, un bonnet d’âne sur la tête et un écriteau dans mon cou qui disait «J’ai désobéi». Quant à Tom, il devait faire le tour de la cour dix fois sur ses deux mains et recommencer à chaque fois qu’il tombait. Au bout d’une éternité, Meukashi est venue me voir pour me dire que ma punition était levée. Celle de Tom ne l’était pas, car le père Thomas voulait qu’il devienne plus fort pour pouvoir me protéger adéquatement.

En rentrant, je suis tout de suite allée dans la chapelle. Je ressentais un intense besoin de prier pour le salut de mon âme. Peut-être que j’obtiendrais mes réponses dans la prière? Je n’ai pas fait deux pas à l’intérieur de la chapelle qu’une des bonnes sœurs me demandait d’aller chercher de l’eau. Je me sentais si mal par rapport à ce qui s’était passé que j’ai obéi sans protester.

De retour à l’extérieur, il y avait une grande agitation autour de la fontaine. Quand je me suis approchée, tous les enfants se sont écartés devant moi. J’aurais préféré au contraire qu’ils sautent dans mes bras comme ils ont fait avec Meukashi… Sholien était assis sur le bord de la fontaine et dessinait les portraits des enfants, d’où toute cette excitation. Je l’ai salué rapidement et j’ai rempli mes seaux d’eau. Je devais faire bien pitié, car Meukashi est venue me voir pour me proposer de porter mon eau à ma place. J’ai accepté sa suggestion avec joie et je suis allée voir comment se portait Tom.

Il venait justement de terminer sa punition. Je m’en voulais terriblement, mais lui n’en faisait pas grand cas. Il m’a dit que nous allions simplement devoir trouver autre chose pour pouvoir nous sauver la prochaine fois. Après ce qui venait de se passer, moi je n’avais plus du tout envie de faire des escapades en amoureux dans la forêt…

Techniquement, Tom et moi aurions dû aller à la bibliothèque pour étudier, mais je n’avais pas dû tout la tête à ça. Tom a donc placé un mannequin en guise decoy pour que nous puissions aller nous promener (depuis le temps que nous utilisons cette ruse, je me demande comment ça se fait qu’elle marche encore).

Nous sommes allés nous assoir dans les jardins.
-Tu as l’air préoccupée Gabrielle.
-Oui… J’ai tué des gens aujourd’hui.
-Ce n’était pas des gens. C’était de la racaille humaine.
-C’était quand même des gens! Et tuer des gens c’est mal!
-Je suis désolé que tu ais été mise en danger…
(Mon pauvre amour n’avait pas trop l’air de savoir quoi dire pour me réconforter.)
-Mais moi je ne suis pas censée tuer des gens! Est-ce que je suis en train de devenir evil parce que j’ai tué des gens?
-Attends… Detect evil… …
-Muuu…
-… … Non!
-Hé!
Je lui ai donné une petit claque sur l’épaule. Ça t’apprendra à me faire marcher! Tom m’a ensuite fait un gros hug, ce qui a tôt fait de me réconforter. Je t’aime…
-Ça te dirait d’aller faire un tour derrière cet arbre pour que je te fasse oublier ce qui s’est passé? m’a-t-il suggéré.
-(Rougir) Je préférerais aller dans ta chambre où dans la mienne, où on pourrait barrer la porte…
-Tu penses vraiment que le père Thomas n’a pas de clé?
-…
(C’est un fait, mais je me sentirais quand même plus à l’aise dans ma chambre ou la tienne. Mais quand même… Se câliner derrière un arbre… Il y a longtemps que ça ne nous est pas arrivé…)

J’étais sur le point d’accepter sa proposition quand Sholien est arrivé. Je l’ai vu tousser et s’essuyer la bouche. Je ne savais pas qu’il était malade. Peut-être que je pourrais lui préparer une tisane?
-Ça va? lui aie-je demandé.
-Bien sûr! Ce sont mes allergies! Gabrielle, c’est à votre tour!
-(???)…
-Le père Thomas ne vous l’a pas dit? Je dois peindre le portrait de tous les dignitaires du temple.
-…Faire mon portrait à moi?
(Je savais que vous alliez peindre tous les hauts dirigeants, mais me peindre moi? Je suis juste une prêtresse! Je ne suis pas si importante et même si je l’étais, je dois être toute dépeignée et je ne suis pas habillée convenablement…)
-Oui. Où voulez-vous vous installer? Devant cet arbre? Devant cette fontaine? Sur ce banc?
-Je ne connais pas trop les trucs de peintre, alors qu’est-ce qui serait le mieux?
-N’importe où qui mettrait votre beauté en valeur…
-(Rougir) Euh…
(Tom a eu l’air jaloux que Sholien me complimente. Rourou…)
-Pourquoi pas devant cet arbre?
-D’accord.

Je suis allée me coucher sur un banc et Tom s’est installé debout à côté de moi. Pendant une heure et demie, Sholien a peint mon portrait. Le résultat final était très réussi, mais les yeux de Tom étaient complètement noirs.
-Ses yeux sont bizarres…
-Ce n’est pas encore fini. Il reste quelques retouches à faire et une deuxième couche…
-(Ça explique tout) D’accord!
Après son départ, Tom et moi sommes rentrés pour passer… some quality time together. Il a tout à fait réussi à me faire oublier l’attaque que nous avions subie.

Les trois jours suivants se sont déroulés comme d’habitude, c’est-à-dire que je passais mon temps entre étudier et faire des activités de couple avec Tom. J’aurais aimé par-dessus tout aller prendre des marches en forêt, mais le simple fait d’âtre avec lui me satisfaisait. Le troisième jour, Tom a suggéré que nous allions voir les serviteurs de Sholien pour qu’ils me parlent du vaste monde. J’ai trouvé ça tellement génial comme idée que j’ai failli lui sauter au cou. Tom savait à quel point j’étais triste de devoir rester enfermée entre quatre murs tout le temps, alors avoir une idée de ce qu’il y avait au-delà du monastère me ferait du bien.

En chemin, il a cueilli une fleur et il l’a mise dans mes cheveux. Ni lui ni moi n’avions vu ce genre de fleur auparavant. Elle était noire et sentait le café.

La jeune fille, le type aux cheveux roux qui me faisait un peu peur et la fée campaient en-dehors du monastère. Vous savez que nous avons des lits à l’intérieur?

Ma demande les a étonnés. Je leur ai donc expliqué pourquoi je n’avais pas le droit de sortir de la ville (prêtresse, très importante, choisie pour servir le héros, etc.). Le type aux cheveux roux a dit que ce n’était pas naturel d’enfermer quelqu’un entre quatre murs. Peut-être pas, mais je suppose que c’est ce qui arrive quand on est une «élue». J’ai passé les quelques heures suivantes à écouter la fée et le type aux cheveux roux me parler respectivement des grandes villes et des forêts. Quand je suis retournée au monastère, j’avais encore plus envie que mon héros se dépêche d’arriver pour que je puisse partir d’ici et voir le monde.

Le lendemain soir, il y avait un souper avec tous les hauts dirigeants pour remercier Sholien des portraits qu’il avait faits. Je devais y être alors j’ai mis une de mes robes de prêtresse de cérémonie. J’ai laissé dans mes cheveux la fleur que Tom avait cueillie. J’aurais aimé qu’il soit présent au souper, mais il était de corvée de garde.

Je me suis ennuyée à mourir, comptant les minutes qui me séparaient de mes retrouvailles avec lui. Tout ce qui s’est passé d’intéressant ce fut quand Sholien est venu me parler.
-C’est une fleur intéressante… Il y en a beaucoup ces temps-ci.
-Je n’en avais jamais vue, lui aie-je répondu, mais quand nous nous sommes promenés hier, il y en avait partout.
Sholien a pris la fleur pour pouvoir la sentir et c’est à ce moment-là qu’un cri dehors a attiré mon attention. Je suis allée jeter un coup d’œil et j’ai vu un genre de créature faite de plantes qui attaquait les gens. Quand je me suis retournée vers Sholien et les autres, j’ai constaté que ma fleur –que Sholien avait laissé tombée- dégageait de la fumée qui affectait les gens et les transformait en monstres.

Sholien n’a pas perdu de temps et m’a tirée par le bras vers l’extérieur. Moi je ne voulais pas partir, je voulais aider les autres et me battre, mais Sholien ne m’a pas laissée faire. Quand nous sommes arrivés dehors, j’ai cependant réussi à lui échapper et j’ai pu aller tapocher des créatures avec l’aide du type aux cheveux roux. Sholien l’a appelé Lupio. Je me suis demandé si c’était son vrai nom, mais quand je l’ai vu se transformer en loup gigantesque, j’ai compris le pourquoi de «Lupio».

Nous nous sommes débarrasser de nos assaillants et nous avons été rejoints par Tom, qui tenait la jeune fille qui servait Sholien dans ses bras, et par Meukashi. Meukashi a demandé à Sholien de lui redonner sa potion et elle en a pris une gorgée, pendant que je m’occupais de soigner la jeune fille. Sholien m’a ensuite dit que les créatures étaient ici pour l’épée et qu’il fallait aller la chercher avant que toute la ville ne soit détruite. Je lui ai répondu que je ne pouvais pas aller prendre l’épée. Son attitude a alors changé dramatiquement. Il a ordonné à Meukashi d’immobiliser Tom. Même si elle n’en avait pas envie, Meukashi lui a obéi. C’était comme si son corps ne lui obéissait plus. Jamais je n’aurais cru ça de Sholien. Il avait l’air de quelqu’un de gentil. I was so wrong about him…

Sholien m’a ensuite dit que si je n’allais pas chercher l’épée, il allait ordonner à Meukashi d’écraser Tom. Si je lui obéissais, il épargnerait Tom. Comme je ne voulais pas perdre mon amour, j’ai accepté d’emmener tout le monde jusqu’à la salle secrète où il y avait l’épée. Le long du trajet, Meukashi n’a pas arrêté de me dire que je ne devais pas faire ça, que je devrais plutôt sacrifier Tom. Comment peux-tu me demander ça? J’aime Tom de tout mon cœur, je ne supporterais jamais de le perdre. Moi je n’ai pas arrêté de demander à Tom ce que je devais faire, mais le pauvre semblait aussi dépassé que moi par les événements. Quand nous sommes arrivés devant la grande porte qui nous séparait de l’épée, j’ai eu la surprise de voir un grand chien de pierre apparaître devant nous. C’était le gardien de la porte (je l’avais complètement oublié). Nous allions devoir nous en débarrasser avant de pouvoir continuer. I can now only hope that at that moment, everyone will be able to forgive me for what I’m about to do. Nothing good can come out of it...

lundi 21 septembre 2009

Entry 1-Present

Huit années se sont écoulées...

Vali était partie depuis longtemps. Quant à Meukashi, elle avait quitté la ville il y a deux ans pour partir à la recherche de je ne sais trop quoi. J’espérais qu’elle revienne un jour. Elle était après tout ma meilleure amie, ma seule amie…

Et pour ce qui était de Tom… Il était devenu beau, et grand, et brave, et charmant, et merveilleux, et… Je pourrais continuer longtemps comme ça. Je l’aime tellement…

Je ne saurais dire quand exactement les choses ont commencé à changer. Pendant longtemps, il a été mon ami et mon protecteur. Il était toujours dans les parages pour me secourir si j’en avais besoin.

Puis j’ai commencé à le voir différemment. Je me suis mise à détester ça quand il regardait une autre fille ou lui parlait. Et quand il me touchait –juste l’épaule ou le bras- je ne pouvais m’empêcher de rougir. Le pire c’était quand il me souriait. Mon cœur se mettait à battre tellement vite que je pensais qu’il allait exploser. J’ai passé de nombreuses nuits à penser à lui, incapable de dormir.

Je n’avais jamais vécu de situation comme celle-là, alors j’ai mis un peu de temps à comprendre ce que toutes ces réactions voulaient dire. Quand j’ai réalisé que je tenais à lui, beaucoup plus qu’à un simple ami, j’ai eu envie de lui dire, tout de suite.

J’ai couru d’un bout à l’autre du monastère jusqu’à ce que je finisse par le trouver à la chapelle. Jamais je n’avais été aussi nerveuse de toute ma vie.
-Tom, j’ai quelque chose à te dire.
-…Moi aussi j’ai quelque chose à te dire.
-(Huh?) …Toi d’abord.
-Non, toi d’abord.
-Non, toi.
-Non, toi.
-Je suis certaine que ce que tu as à me dire est plus important.
-Moi je suis certain que c’est ce que tu as à me dire est plus important.
-Vas-y.
-Non, toi vas-y.

Je pense que nous avons argumenté durant environ deux minutes sur qui devrait parler en premier. Au bout du compte, nous avons fini par le dire en même temps.
-Alors à trois, on y va.
-Ok. Un… Deux…
-…Trois…
-Je t’aime!
-Je t’aime!
Il y a eu ensuite un petit silence. Est-ce que j’avais bien entendu? Tom venait de me dire qu’il m’aimait?
-…Tom, tu m’aimes?
-…Oui… Je t’aime. Toi, tu… m’aimes aussi?
(Il avait l’air aussi gêné que moi de l’avouer. Mignon…)
-…Oui. Je t’aime vraiment beaucoup…

C’est ainsi que notre histoire a commencé. Des aveux timides qui ont changé ma vie. J’ai adoré devenir sa petite amie. C’est comme si je le voyais pour la première fois. Je le trouvais encore plus beau et génial qu’avant. Et plus merveilleux aussi. J’ai dit que je le trouvais plus merveilleux? Il était encore plus attentionné et protecteur envers moi maintenant que j’étais non seulement sa prêtresse, mais aussi sa copine. Ça ne me dérangeait pas du tout qu’il soit encore plus collé après moi, bien au contraire… Nous avons cependant gardé notre histoire secrète au début, nous contentant de baisers et de caresses volés ici et là. Nous n’étions pas certains qu’il soit permis pour une prêtresse et son paladin de sortir ensemble et nous étions tous les deux trop gênés pour aller le demander au père Thomas.

Ce dernier a quand même fini par l’apprendre, et de la pire façon… Ce matin-là, j’étais en train de prendre mon bain et comme à son habitude, Tom montait la garde devant la porte. Mais cette fois-là, j’avais particulièrement envie de le laisser entrer. Ça m’arrivait souvent depuis quelque temps. J’avais toujours envie d’être collée sur lui et j’avais beaucoup de difficulté à me contrôler.

Quand je suis sortie du bain, je me suis mise à penser à Tom qui m’attendait de l’autre côté de la porte, à ses larges épaules, à ses mains… C’en fut trop pour moi. Sans prendre la peine de me couvrir complètement avec ma serviette, je l’ai appelé. En bon protecteur qu’il était, il est tout de suite entré dans la pièce. Quand il m’a vue à moitié nue, c’en fut trop pour lui. Nous nous sommes jetés dans les bras l’un de l’autre. Il m’a arraché ma serviette et j’ai fait de même avec ses vêtements. Nous nous sommes ensuite laissés glisser sur le sol et nous nous sommes aimés.

Bien après que tout soit terminé, nous étions restés enlacés sur le sol. J’étais si bien que je n’ai pas vu le temps passer. Je ne portais pas attention à ce qui se passait à l’extérieur de la pièce. J’étais comme dans un rêve, mais quand j’ai entendu le père Thomas crier mon nom dans le corridor, je me suis réveillée brutalement. J’ai à peine eu le temps d’agripper la serviette pour couvrir ce qui pouvait être couvert que le père Thomas ouvrait la porte en trombe. Il avait l’air inquiet, comme si j’étais disparue depuis des heures (ce qui était probablement le cas). Il nous a regardés quelques secondes et il a fait demi-tour en marmonnant quelque chose qui ressemblait à «une chance que la prêtresse n’est pas obligée d’être vierge». J’ai plus tard eu droit à un speech en bonne et due forme sur les précautions qu’il fallait prendre dans ce genre de situation. J’ai été horriblement gênée, mais je n’ai plus jamais oublié par la suite de prendre des herbes… ni de verrouiller la porte quand j’étais seule avec Tom.

Ça faisait maintenant un an que je sortais avec Tom et je n’aurais pas pu être plus heureuse. Une journée, nous avons décidé d’aller faire une balade en amoureux dans la forêt. Je n’avais toujours autant pas le droit de sortir, mais ça ne m’empêchait pas de le faire quand même de temps à autre. Tom et moi sommes sortis par la brèche dans le mur que nous utilisions toujours (je ne sais pas s’ils vont se décider un jour à la consolider complètement).

L’ambiance dans la forêt était des plus propices à une promenade en amoureux. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient… J’étais accrochée au bras de Tom et j’aurais voulu que le moment se prolonge indéfiniment.
-J’aimerais qu’on parle de notre avenir, m’a dit Tom.
-Notre avenir?
-Un jour, le héros que tu vas servir va arriver. Ça pourrait être un beau mec…

Paf!

Je lui ai donné un coup de poing sur l’épaule avec tout le pas-de-force que j’avais.
-Ça, c’est pour avoir dit des conneries!
-Mais qu’est-ce qu’on va faire s’il ne veut pas que je suive?
-Je ne vois pas pourquoi ça arriverait. Je suis peut-être censée le servir, mais toi tu es censé me protéger.
-Mais si jamais il ne voulait pas?
-Tom, tu es mon petit ami. Alors s’il ne veut pas que tu viennes avec nous… je l’emmerde!
(Pas question que je laisse mon petit ami pour un héros, peu importe qui il est!)
-…
Tom m’a serrée très fort contre lui. Il avait l’air très ému.
-Tu es la fille la plus merveilleuse du monde, m’a-t-il murmuré.
-Rourou…
-C’est aussi ce qu’on pense! a crié une voix venant de plus loin.

Nous nous sommes retournés en sursaut. Une quinzaine de bandits venaient d’arriver. Ils avaient en tête de m’agresser. Pourquoi…? Pourquoi tous les gens que je rencontre à l’extérieur de la ville veulent me faire du mal? Qu’est-ce que j’ai vraiment de si spécial? Tom voulait que je coure jusqu’au monastère pour chercher de l’aide, mais moi je ne voulais pas le laisser seul. Avant que je ne puisse agir, nous avons été entourés et nous n’avons pas eu le choix de nous battre. Moi je voulais seulement les assommer, mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. J’ai donné un coup avec mon staff, mais au lieu d’assommer le bandit, je l’ai tué. Non… J’ai tué quelqu’un… J’ai tué un être vivant…

J’étais totalement traumatisée et j’avais juste envie de pleurer, mais je n’avais pas le temps de le faire. Les bandits n’arrêtaient pas de se jeter sur nous. Nous étions en mauvaise posture, mais nous avons heureusement reçu de l’aide inattendue. Il y a un homme qui a surgi d’entre les arbres en criant «Je vais te bouffer!» à une fée. Il était suivi d’une jeune fille et d’un autre homme. Le type aux cheveux roux me faisait plutôt peur, mais au moins il nous a aidés. Ils nous ont tous aidés. J’ai même eu le plaisir de revoir Meukashi, qui nous a prêté main forte. J’ai été super heureuse de la revoir. Le type aux cheveux roux a été très impoli envers elle. Il l’a traité de nourriture et il a dit que la nourriture ne parlait pas. Hé! On ne dit pas des choses comme ça à ma meilleure amie! Ce n’est pas sa faute si elle est comme ça! La jeune fille a essayé de m’entraîner plus loin, mais moi je ne voulais pas partir. Mon copain était en train de se battre, je ne pouvais pas le laisser!

Au bout du compte, nous avons gagné. Les quelques bandits survivants se sont sauvés. Moi j’en ai tué deux autres. J’avais envie d’être malade, mais ça devrait attendre à plus tard. Tom était blessé et je devais m’occuper de lui. Je me suis jetée dans ses bras pour le serrer contre moi. J’ai tellement eu peur de te perdre, si tu savais… Je ne sais pas ce que je ferais ans toi…

Je me suis occupée des blessures de Tom et un autre homme est arrivé. Il était tout habillé en noir. Il a dit qu’il s’appelait Sholien et qu’il était là pour faire le portrait des hauts dignitaires du temple. C’était aussi apparemment le maître des gens qui nous avaient aidés Tom et moi. Il m’a demandé si je voulais bien les y conduire.
-Euh… Je veux bien, mais je préférerais qu’on ne sache pas que je suis sortie…
-Ça risque d’être un peu difficile, m’a répondu Sholien.
-Et bien… Si je vous indique le chemin, moi je pourrais revenir par où je suis partie et personne ne se rendra compte que je suis partie…
-…
(Tom n’avait pas l’air convaincu de ce que je disais.)
-L’espoir fait vivre?
-Oui, Gabrielle. Oui…
-…Je vais tellement me faire gronder!
-Et moi? Tu ne crois pas que je vais me faire gronder?
-…
(Je sais mon amour et je suis désolée de tous les ennuis que je t’apporte.)

Je me suis accrochée à son bras et nous sommes repartis tous ensemble au monastère. J’avais l’impression d’aller tout droit vers ma mort. Je n’aurai plus jamais le droit se sortir après ça. Non pas que j’en aurais eu envie, pas après ce qui venait de se passer…
-Désolé, mademoiselle la prêtresse, m’a dit Sholien, mais je crois que vous aller vous faire gronder.
J’ai levé les yeux et j’ai vu aux portes de la ville une foule armée de tout ce qui pouvait être considéré comme une arme et qui semblait prête à partir en forêt pour me chercher. À côté des villageois, il y avait le père Thomas. Quand il nous a vus arriver, il a croisé ses bras et il s’est mis à taper du pied. Je ne l’avais jamais vu aussi furieux. Ça y est, j’en suis bonne pour passer le restant de mes jours enfermée dans ma chambre…

samedi 19 septembre 2009

Entry 1-Past

J’avais neuf ans quand je l’ai rencontré pour la première fois. Cette journée-là, le père Thomas m’avait dit qu’il m’expliquerait enfin pourquoi je n’avais jamais le droit de quitter le monastère, pourquoi j’étais la prêtresse choisie par la première épée pour protéger le héros. J’avais bien le tattoo de Strider dans le dos, ça je pouvais le comprendre, mais toutes ces histoires de destin et d’épée de Lethus étaient beaucoup trop pour moi. Je n’étais qu’une enfant…
Des personnes sont venues au temple pour me rencontrer. Le père Thomas a dit que c’était des dignitaires. Je ne comprenais pas ce que ça voulait dire. Je pouvais seulement me fier à ce que je voyais. Dignitaires = gens intimidants et importants qui portent des habits. Ils étaient étonnés que la prêtresse de Strider soit une fille-chat. Le père Thomas a dit que les voies de Strider étaient impénétrables (ou quelque chose comme ça). Ça non plus je ne l’ai pas compris. Impénétrable ça ne veut pas dire «qui ne peut être pénétré» ou «fermé»? Mais si les voies de Strider sont fermées, comment je peux faire pour être sa prêtresse? Et puis qu’est-ce que ça veut dire les «voies de Strider»?

Avec les gens importants, il y avait une fille de mon âge. Elle s’appelait Vali. Elle avait une grande épée accrochée à sa taille. J’ai été super impressionnée. Comment tu peux lever quelque chose comme ça? Moi je ne suis presque pas capable de soulever mon bâton. Il y avait aussi un garçon un peu plus vieux que moi. Un des monsieurs importants a dit qu’il s’appelait Tom et qu’il était censé me protéger. Tom avait l’air gêné de venir me voir. Peut-être que ce sont mes oreilles ou ma queue qui lui font peur? J’espère que non, sinon ça va être difficile d’être amis. Et si Tom reste ici pour me protéger, j’aimerais beaucoup qu’on devienne amis. Je n’ai pas vraiment d’amis de mon âge…

J’ai suivi le père Thomas et tous les gens importants dans un endroit du monastère où je n’étais jamais allée. Il y avait une épée sur un autel de pierre et elle était entourée de vapeur rose. J’ai trouvé ça super jolie, mais le père Thomas ne voulait pas que j’approche trop. Il a dit que quand le héros se réveillerait, je devrais traverser la vapeur pour prendre l’épée et la lui donner. À ce moment-là, je devrais suivre le héros et le protéger. Mais comment je vais faire pour savoir qui est ce héros? Le père Thomas a dit que je le saurais le moment venu. Je ne comprends pas. Comment je vais faire pour reconnaître mon héros si je ne sais même pas comment il s’appelle ou de quoi il a l’air? Est-ce que je vais devoir le trouver toute seule? Comment je pourrais y arriver? Je vais devoir demander à tout les gens que je rencontrerai si chacun d’entre eux est mon héros? Et si je me fais répondre oui, comment je fais pour savoir si c’est le bon héros? Je vais devoir lui faire passer un test? Ça va être tellement long… Mais si Tom est là, ça va être moins long. Je suis contente de ne plus être toute seule…

Le soir, il y a eu un souper avec tous les gens importants. Vali était assise à côté de moi. Elle a tiré mes oreilles et ma queue. Ça n’a pas fait mal, mais je n’ai pas aimé ça. Elle a dit que c’était la première fois qu’elle rencontrait une fille-chat. Mais les filles-chats ce n’est pas si rare que ça… n’est-ce pas? Il doit bien y avoir d’autres monsieurs chats et madames chats qui ont eu des enfants à part mes parents… Vali a dit qu’il y avait des choses bien pires que d’avoir des oreilles et une queue de chat, genre avoir des ailes de dragon. Je lui ai demandé si elle, elle en avait. Elle m’a répondu que non, mais je ne suis pas certaine qu’elle disait la vérité. Ça ne doit pas être si mal d’avoir des ailes de dragon, non? Moi je trouve ça plutôt cool… même si je ne suis pas sûre à quoi ça ressemble des ailes de dragon. Le peu que je sais sur les dragons, je l’ai lu dans des livres de conte : les dragons sont méchants, ils attaquent le château, enlèvent la princesse et finissent toujours pas être tués par le chevalier ou le prince. Vali ne peut pas être un dragon parce qu’il n’y a pas de château ou de princesse ici.

Vali m’a dit qu’elle venait d’un endroit qui s’appelait l’île aux déesses. Ça se trouvait au nord, au milieu de l’océan. Elle est si chanceuse… Venir d’un endroit qui s’appelle l’île aux déesses et aussi avoir le droit de voyager. Moi je n’ai jamais le droit de sortir de la ville. Le père Thomas dit que je suis trop importante…

Vali m’a demandé si je voulais aller me promener dans la forêt. Je n’étais pas censée y aller, mais je me suis dit que si je n’étais pas toute seule, ça serait correct. Tom n’arrêtait pas de me regarder depuis tout à l’heure et il tournait la tête quand je le regardais. Peut-être que mes oreilles lui font vraiment peur ou alors il est juste gêné de venir me parler… S’il vient avec nous, on pourra apprendre à se connaître et on pourrait devenir amis…? Pendant que Vali et moi on se sauvait discrètement, j’ai accroché Tom par le bras pour qu’il nous suive.

Dans la forêt, c’était assez effrayant. Il faisait noir, les arbres étaient tous croches et j’entendais des bruits que je n’avais jamais entendus avant. J’avais très peur, alors je me suis accrochée au bras de Tom. Il avait l’air d’avoir peur aussi, mais je me sentais quand même rassurée près de lui. Même si on a peur, si on reste ensemble, je crois que ça va être moins pire. Vali nous a traités de lopettes. Je ne connais pas ce mot, mais je crois que ça veut dire peureux. Vali n’avait pas l’air du tout d’avoir peur. Elle marchait en avant de nous et elle ne tremblait pas. Moi je préférais quand même rester derrière avec Tom.

Vali continuait d’avancer quand nous avons entendu un bruit super effrayant, encore plus effrayant que tous les autres. Tom a été super brave et il a lancé sa hache dans la direction d’où venait le bruit. Il y a quelque chose qui est tombé par terre, mais ce n’était pas un monstre. C’était une fille de notre âge qui était très blessée. J’ai voulu la soigner, mais Vali m’a dit de toucher son épée en même temps qu’elle. Je l’ai fait et quand j’ai soigné la fille, toutes ses blessures ont été guéries. Wow… Ça c’est super génial! Jamais je n’avais fait quelque chose comme ça!

J’étais super heureuse, mais il y a un truc bizarre qui s’est produit. Quand la fille a été soignée, elle s’est transformée en vache. Je l’ai regardée avec des grands yeux. J’avais un peu peur, mais surtout, je ne comprenais pas ce qui se passait. Comment quelqu’un peut se transformer en vache? La fille-vache n’avait pas l’air non plus de comprendre pourquoi on la regardait comme ça, mais quand elle s’est rendue compte de ce qu’elle avait l’air, elle s’est mise à crier et elle s’est sauvée… mais elle s’est assommée dans un arbre.

Le père Thomas est arrivé à ce moment-là. Il a dit qu’on allait devoir copier la bible quarante fois. Il était super fâché. Je ne l’avais jamais vu comme ça, mais quand il a vu la fille-vache, il s’est calmé et il a dit que c’était un cas d’altération. Je lui ai demandé ce que c’était de l’altération. Il a dit que c’était de la magie de mage, le pire fléau de l’humanité. Alors les mages ce sont des gens méchants qui font de l’altération? Je ne suis pas sûre de comprendre. Je vais encore devoir regarder dans le dictionnaire…



Le reste va suivre dans un autre post.