mardi 29 avril 2008

Raven 59: Je ne suis pas certaine d’avoir pris la bonne décision

J'ai fusionné les deux dernières games.

L’homme en armure se tenait devant moi et il ne disait rien. Euh…
-Est-ce que je peux t’aider?
-Follow me.
-…Huh?
-Follow me.
-...Et pourquoi je ferais ça?
-…
Il m’a regardé comme s’il ne comprenait pas le sens de mes paroles.
-Follow me.
-…Je suis désolée, mais je n’ai pas pour habitude de suivre les gens que je ne connais pas.
Si j’étais le moindrement curieuse, je ne dis pas, mais ce n’est pas le cas. J’ai quand même un minimum de sagesse et ce minimum me dit que ça ne serait pas une bonne idée de suivre un parfait inconnu dont je ne vois même pas le visage. Je ne suis pas suicidaire à ce point-là.

Quand il a vu que je ne le suivrais pas de mon plein gré, il a empoigné mon top dans le dos et il m’a soulevé dans les airs comme si je n’étais pas plus lourde qu’une plume. Il est ensuite devenu invisible et il a sauté sur un toit. Euh… C’est parce que moi je suis toujours visible… Je ne sais pas si ton but était d’être subtil, mais comme ça, c’est complètement raté, je te l’annonce tout de suite. Surtout qu’en m’emmenant dieu sait où, il a sauté sur le toit d’un chariot et il l’a salement amoché. J’ai à peine eu le temps de m’excuser auprès du conducteur que nous étions repartis. Je me demande ce que les gens vont penser en me voyant «sauter» d’un endroit à l’autre comme ça. Oh mon dieu! Une elfe qui vole! Ou ils vont tout simplement croire qu’ils hallucinent.

On s’est arrêtés devant l’auberge où j’avais oublié… je veux dire laissé le gars au chapeau. Le type en noir a simplement pointé une fenêtre. C’était celle de la chambre où le gars était.
-Si j’y vais, tu vas me laisser tranquille après?
-…
Vaut mieux m’en débarrasser tout de suite. J’ai fait un pas vers l’auberge et j’ai vu un carrosse arriver. J’ai attendu que ses occupants en descendent et entrent dans l’auberge et je m’y suis dirigée à mon tour. Deux hommes m’ont arrêtée à l’entrée.
-Désolé mademoiselle, mais l’auberge est fermée pour une heure.
-(Damn) C’est que… J’ai une chambre avec… un ami.
-Serait-ce un homme avec un chapeau?
-(Je la sens mal celle-là aussi)…Peut-être…
-Hé! Ce n’est pas une elfe qu’on cherche, qui a brûlé une partie de la ville? Avec un gant rouge?
-Oui! Elle a un gant rouge, elle?
J’ai caché mon bras pas très subtilement derrière mon dos quand ils se sont retournés vers moi.
-Montre ton bras, m’ont-ils demandé.
Je leur ai montré mon bras gauche, tout en leur faisant un beau sourire. Ça va peut-être détourner leur attention.

Ça les a juste rendus un peu plus suspicieux, mais avant qu’ils ne demandent à voir mon bras droit, un mouvement dans la rue les a distraits et j’en ai profité pour me sauver. Je suis allée me cacher dans l’ombre sur le côté de l’auberge. Quand j’ai eu l’impression que le chemin était plus sûr, j’ai grimpé sur le mur de l’auberge jusqu’à la hauteur de la fenêtre. Euh… Depuis quand je sais grimper comme ça? Il me semble que la dernière fois que j’ai escaladé un mur, ça n’a pas été aussi facile. Le rebord de ciment était cependant très mince et j’ai dû faire très attention à ne pas tomber. Dans la chambre, j’ai entendu la femme du carrosse demander au gars au chapeau (Kouchrenada qu’il s’appelle) d’aller chercher une kelpie pour elle. Elle a dit qu’une kelpie s’habillait avec des algues et rendait les hommes aveugles quand elle les enlevait. Ça ne peut être que la kelpie qui est avec nous. La femme lui a donné une carte et elle est partie. J’ai attendu sagement sur mon rebord que le carrosse soit parti et j’ai jeté un coup d’œil dans la chambre. Le gars au chapeau, Kouchtoidonlà machin-truc, n’était pas en vue. La fenêtre était plutôt épaisse alors j’ai dû utiliser mon super kit d’outils de voleurs (qui me vient de… quelque part) pour l’ouvrir. Je suis entrée à l’intérieur en vitesse et j’ai ramassé la carte que la femme avait laissée. Ça disait «Fuzz Buzz Theater». Huh? Peu importe! J’ai mis la carte dans mes affaires et je suis ressortie, descendant dans la ruelle pour ne pas me faire remarquer. Je ne pouvais pas laisser la kelpie se faire attraper. Elle avait l’air trop gentille et ces gens qui voulaient l’avoir avaient juste l’air louches.

J’ai décidé de rester dans les allées sombres pour que les gardes ou qui que ce soit d’autre ne me voit pas. J’étais partie pour la gloire quand j’ai senti quelqu’un poser sa main se poser sur mon épaule et me retourner brutalement dans sa direction. Je me suis fait plaquer contre le mur et j’ai vu un poing s’avancer vers mon visage à une vitesse folle. Ça va faire mal… J’ai fermé les yeux pour ne pas voir l’impact, mais le «boum» tant attendu s’est fait juste à côté de mon oreille et pas sur ma tête. Huh?
-Ok. Tu as entendu quoi? m’a-t-on demandé.
J’ai rouvert lentement les yeux et j’ai vu un homme devant moi. Il était habillé en costume et avait ses cheveux mauves plaqués contre sa tête. Il était plutôt mignon, mais un seul coup d’œil m’a suffit pour me rendre compte qu’il n’était pas mon genre. Moi j’aime les gentils garçons et lui, il a l’air d’être tout sauf un gentil garçon. Et puis ça sert à quoi que je dise ça de toute façon? Avec ma curse, je ne peux même pas avoir de relation. Et puis après ce qui s’est passé la dernière fois, quand j’ai tué… Je ne veux plus m’impliquer de trop près. Je me connais : je vais ouvrir mon cœur à 200% et une fois que je serai attachée, je finirai par perdre cet être aimé. Je ne veux plus que ça arrive.


-Je n’ai pas entendu grand-chose, lui aie-je répondu. Ils cherchent une kelpie.
-Et moi je crois que tu en sais plus que ce que tu dis. Tu sais où est la kelpie.
-…Non. Je n’ai jamais vu de kelpie de ma vie. Je sais juste que ça porte des algues et que ça rend les hommes aveugles quand elle les enlève.
-Je pense que tu n’as pas compris. Si tu ne me dis pas ce que tu sais, je vais transformer ton visage en… autre chose.
Je n’ai pas aimé ses menaces pas du tout voilées et surtout la façon dont il avait de me détailler de haut en bas. Si je n’avais pas été pressée d’aller retrouver les autres, je l’aurais volontiers tapoché.
-Est-ce que je suis censée avoir l’air d’avoir peur? lui aie-je demandé.
-Oui.
-Ok. Attends un instant… Muuu… C’est mieux?
-Oui.
-Bien. Maintenant, si tu veux bien m’excuser…
J’ai tassé son bras et je me suis préparé à partir.
-Une minute. Et si je t’engageais…?
-…Non.

Je lui ai complètement tourné le dos et je suis partie. Je n’ai pas hâté le pas tout de suite (je ne voulais pas avoir l’air suspecte), mais dès que j’ai tourné le coin du building, je me suis dépêchée. Il ne fallait pas que je laisse ce crétin en puissance ou qui que soit d’autre s’en prendre à la kelpie. Elle n’allait pas durer longtemps entre leurs mains. Plus je me rapprochais du but et plus je marchais rapidement, mais à quelques coins de rue de ma destination finale, j’ai senti une présence près de moi, une présence qui semblait m’observer avec attention.
-…Tu peux descendre! Je sais que tu es là!
Comme je m’y attendais, le p’tit con aux cheveux mauves est apparu.
-Je pensais que j’étais subtil, m’a-t-il dit.
-Non, tu étais vraiment pathétique.
-Alors, si tu ne sais pas où est la kelpie, ça ne va pas te déranger que je te suive?
-…Non.
J’ai continué à marcher comme si de rien n’était. Et merde… Je vais faire comment pour m’en débarrasser? Je ne peux pas le mener à la kelpie, alors je dois trouver quelque chose… Je peux peut-être faire semblant de me rendre à quelque part, genre un bar et ensuite essayé de m’éclipser subtilement? Mais si ça ne marche pas, je vais devoir me battre. Ça risque de ne pas être beau. J’ai une arbalète sans munition et une épée. Je ne sais même pas m’en servir!

Heureusement pour moi, mon suiveux était beaucoup plus intéressé par les filles qu’il apercevait dans la rue que par moi.
-Mmmm… Je pourrais peut-être lui mettre des algues, a-t-il remarqué. Ça pourrait faire pareil…
-…
Mais t’es con! Tu penses vraiment que ton boss ne s’apercevra de rien? J’ai profité de mon inattention pour sauter sur un toit et me sauver. Je pensais bien l’avoir semé, mais pour plus de sureté, j’ai pris quelques détours. J’ai réussi à retrouver le dortoir des filles, mais… Dans quelle chambre elles/il sont? Je n’en avais aucune idée, alors j’ai fait les chambres du dortoir une par une, cognant à chaque porte. J’ai réveillé plus d’une personne et j’ai reçu mon lot d’insultes, mais j’ai fini par trouver la bonne porte.

Toc, toc.

-C’est pourquoi? m’a demandé une voix familière.
-Tu es la fille aux cheveux mauves? Ouvre la porte!
Elle a fini par le faire, mais elle n’avait pas l’air plus contente que ça de ma présence. Quand je lui ai raconté ce qui c’était passé (comme quoi plusieurs personnes en voulaient à la kelpie), elle n’a pas trouvé ça très important. Qu’est-ce que ça peut bien me faire? Bien… Je sais que je ne la connais pas, mais elle est trop gentille pour qu’on laisse des gens sans scrupule lui faire du mal, non?
-Tu trouves ça important, Lotus? lui a demandé la fille aux cheveux mauves.
(Alors le nom de la kelpie c’est Lotus?)
-Ben, ce n’est pas nouveau! a répondu cette dernière.
-…
(Et bien, excusez-moi de m’inquiéter!)

Comme tout le monde était réveillé, nous avons décidé de retourner à la planque pour voir comment allait Spartan. Il allait bien, mais il ne semblait avoir conservé aucun souvenir de ce qui s’était passé pour qu’il se remette de ses blessures. Mash n’avait pas l’air d’avoir de scrupules à lui raconter, mais Aaris et moi nous étions très gênés d’aborder le sujet. C’est juste un kid de 10-12 ans! Il est beaucoup trop jeune pour qu’on parle de ce genre de choses avec lui! Et il était beaucoup trop jeune pour… faire ce genre de choses en premier lieu! Comme tout le monde se portait bien, il fallait décider ce que nous faisions. Spartan a dit qu’il devait retourner au château, parce que c’est là qu’il vivait et qu’il étudiait. Comme ça faisait une semaine qu’il était parti, les gens du château risquaient de s’inquiéter. Ni Aaris ni moi ne pensions que c’était une bonne idée de le laisser y aller, mais si nous ne pouvions pas l’en empêcher, nous ne pouvions pas non plus le laisser partir seul. Je ne peux pas parler pour Aaris, mais moi, si je lui avais vraiment sauvé la vie (et je ne doutais pas que ça soit le cas), je ne pourrais plus me regarder dans un miroir si je le laissais courir droit à la mort sans avoir tenté de le protéger. Mais est-ce que je devrais vraiment rester? Si jamais j’étais possédée encore? Ou si ma curse se déclenchait? Je pourrais faire du mal à Spartan et à Aaris. Je veux protéger le kid, mais si je… J’espère que tout se passera bien, parce que je ne crois pas que je serais capable de me remettre du choc d’avoir causé la mort d’un enfant.

Lotus et Kazumi, elles, ne voulaient pas rester en ville. Nous avons donc décidé de les accompagner jusqu’aux portes de la ville. Spartan nous a accompagnés. Quant à Mash et Cara, Cédric ne voulait pas de leur aide. Ça fait bizarre d’entendre un mage parler contre les mages. Ça le fut encore plus quand j’ai su qu’Aaris s’appelait en fait Cédric Yuga et qu’il était le fils du mage le plus détesté au monde, En. Celui-là même qui m’avait cursée. Il aurait été facile pour moi de le détester pour les crimes de son père, mais Aaris/Cédric était beaucoup trop sweet pour qu’on lui en veule de quoi que ce soit. Le seul crime qu’il pouvait avoir commis était d’être trop gentil.

Nous n’avons pas eu de problème à nous rendre jusqu’aux murailles de la ville, mais quand nous y sommes arrivés, il y avait des gens qui «inspectaient» les femmes qui passaient. Ils cherchaient de toute évidence la kelpie. Ils étaient trop bien organisés pour que nous réussissions à passer outre. Nous avons donc dû nous battre contre… des mimes!? Je crois que je peux affirmer sans me tromper que tout le monde présent pensait que nous n’en ferions qu’une bouchée, mais ils furent un peu plus coriaces que ce que nous pensions. Ils attaquaient avec… rien(?), mais ils faisaient quand même mal. Plusieurs fois, je me suis fait tirer par une corde et j’ai revolé plus loin après que le mime m’ait frappée avec un truc invisible. Quand le chemin fut éclairci, Kazumi et Lotus sont sorties.

Nous avons dû nous dépêché de fuir, car d’autres mimes arrivaient de tout bord tout côté. Nous avons finalement eu la vie sauve grâce à Mash et Cara, qui ont fait apparaître une porte dans un mur de brique pour que nous nous y échappions. Nous sommes ensuite allés dans un bar pour nous remettre de nos émotions. C’est là que nous avons appris, par Spartan, que tuer le faux archimage ne réglerait pas grand-chose, parce que la ville était divisée en plusieurs clans. En autant que je puisse tuer au moins un mage, count me in!

Nous étions en train de siroter nos breuvages quand nous avons assisté à une scène aussi cute que triste. Un elfe essayait de déclarer ses sentiments à sa compagne, une femme-chat, mais cette dernière était trop soûle pour comprendre de quoi il parlait. Elle semblait penser qu’il parlait d’une autre fille. Tout piteux, l’elfe est sorti prendre l’air. Son amie en a profité pour prendre la poudre d’escampette. Quand il est revenu, il l’a bien entendu cherchée des yeux.
-Elle est partie par-là, lui aie-je dit.
-Merci!
-Et la prochaine fois, attend qu’elle ne soit plus soûle pour lui parler.
-Merci! Tu es gentille!
-De rien.
(Si au moins une personne dans cette ville peut trouver le bonheur.)

Comme Spartan l’avait mentionné plus tôt, la ville était divisée en clans. Il nous a proposé de nous emmener à un endroit où nous pourrions savoir à quoi nous attendre. Pour éviter d’attirer l’attention, il fut décidé que Cédric et moi serions mari et femme et que les trois autres seraient nos enfants. Euh… Mash me semble un peu vieux pour être notre fils… Quant au fait que j’étais une elfe et que nos «enfants» n’étaient pas des demi-elfes, nous n’aurions qu’à dire qu’ils avaient été adoptés ou que j’étais la seconde femme de Cédric. Nous n’avons cependant pas eu à donner d’explication. Un 10 po au portier et le tour fut joué. À l’endroit en question, c’était indiqué «Pier 22», mais je n’avais aucune idée de ce qui nous attendait à l’intérieur.

Nous avons retrouvé là Eveliss, l’elfe que nous avions brièvement croisé au bar. Lui n’a pas eu besoin de donner d’argent pour entrer. Apparemment, il est un genre de célébrité, un «tueur de titans» qu’ils ont dit. À l’intérieur, il y avait une arène avec des grillages tout autour et des estrades pour les spectateurs. La fille-chat Meruru était venue ici pour combattre. Nous l’avons vue terrasser un type du nom de Crusher Hogan en environ une minute. Pathétique… Son adversaire suivant fut plus coriace. Il s’agissait d’un des chefs de clans dont Spartan nous avait parlés. Je ne me souviens pas de son nom, mais il semblait couvert d’une carapace rouge très dure. Meruru s’est fait littéralement lessivée et le type en carapace n’avait pas une égratignure.

Spartan a dit qu’il y en avait six (je crois) autres comme lui. Six autres? Muuu… Nous avons laissé Mash s’occuper de Spartan et de Cara et nous sommes allés rejoindre Eveliss qui était déjà parti aller porter secours à sa dulcinée. Il l’a déposée en sureté sur une civière et s’est mis en position de combat. Euh… Je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée… Pas toi aussi Cédric? Il semblait bien que je ne pouvais rien dire ou faire pour les faire changer d’avis. Je suis donc restée près de Meruru et j’ai pansé ses blessures. Je n’étais pas suicidaire au point de vouloir me joindre aux deux autres, je n’en avais aucune envie en fait, mais je savais au fond de moi que je serais bien incapable de ne pas agir si la situation devenait critique.


2 fleurs:

Eos / Michael a dit…

c'est mignon, tu as devant toi ton cher Spartan, mais malheureusement tu ne peux même pas te rappeler que tu l'as aimé, en fait non, c'est plutôt triste comme situation

Lyra a dit…

Muuuuu..........