mercredi 9 avril 2008

Raven 58: Pervers, malades mentaux, amnésiques et compagnie

J’étais maintenant seule avec Spartan. Je crois que je devrais en profiter pour lui demander plus de détails sur la rencontre que nous avons eue et dont je n’ai aucun souvenir.
-Spartan, tu as bien dit que tu me connaissais?
-Oui.
-Tu pourrais me raconter en détails?
-J’étais pirate. En fait je le suis toujours. Un jour, j’ai craché de la fumée et ils ont voulu me pendre. C’est là que vous êtes venue me sauver, avec un gars blond qui s’appelait Merek. J’avais peur de lui à ce moment-là, vous vous souvenez?
-Non.
-Ensuite vous m’avez envoyé sur un bateau. Le capitaine a voulu me tuer.
-Quoi? Il est donc ben méchant!
-Ça doit être à cause du gars que j’ai tué au smoke shop. Ce n’était pas ma faute.
-…
(Je le sais bien que ce n’était pas ta faute. Tu ne tuerais pas quelqu’un délibérément.)
-Le capitaine semblait vous tenir en haute estime, m’a dit Spartan.
-Pourquoi tu dis ça?
-Il a dit «Si ce n’était pas Raven qui t’avait emmené, tu serais déjà au fond de l’eau».
-Ok…
- Après, je suis venu ici. Vous ne vous souvenez vraiment pas?
-Non, je suis désolée.
-Ce n’est peut-être pas vous alors.
-…

Les chances qu’il y ait une autre Raven semblable en tous points avec moi quelque part de part le monde étaient nulles. C’était sûr qu’il s’agissait bien de moi, mais je ne m’en souvenais pas du tout. Tout ce qui se passait ici était tellement étrange. J’allais me faire jeter en prison et je me retrouve dans une ville où je ne suis jamais allée. J’espère juste que je ne ferai pas brûler qui que ce soit. La dernière fois où j’ai été près de quelqu’un, j’ai tué mon fiancé, tous mes collègues de ma guilde et toute la ville.
That was the worst day of my life. I felt horrible, I wanted to die too. I don’t ever want to feel that way again. I don’t want people to die because of me.
-Vous pourriez me donner du jus de canneberge? M’a demandé Spartan. Il paraît que c’est bon pour faire remonter le niveau sanguin.
-…Ok.
Il y avait sur une table une cruche de jus et un bol tout craqué, qui faisait office de verre. Je n’étais quand même pas pour le faire boire là-dedans, alors j’ai fouillé dans mon sac et j’y ai trouvé une gourde. J’ai vidé l’eau qu’il y avait dedans et j’y ai mis un peu de jus de canneberge. Le plus délicatement possible, j’ai soulevé la tête de Spartan et je l’ai fait boire. Ce simple mouvement a semblé l’épuiser. Pauvre chou.
-Je peux faire autre chose pour toi? lui aie-je demandé. Tu as faim peut-être?
-Non, ça va aller.
-Tu es certain?
-Oui. Si les veines de mes yeux n’avaient pas éclaté, je pourrais peut-être faire quelque chose. C’est à l’homme de protéger.
S’il avait été plus vieux, je l’aurais sans doute traité de macho. Mais à son âge, je trouvais ça tout simplement mignon, qu’il me dise qu’il voulait me protéger.
-Ne t’en fais pas, lui aie-je répondu. Je suis une grande fille.
-Mais s’il vous arrivait quelque chose? Ou à Flinch?
-Je suis capable de me débrouiller, alors laisse la femme te protéger.
Je me suis assise à côté du lit et j’ai déposé à côté de moi mon arbalète… pas de carreaux? Quessé ça? Je n’ai pas de carreaux? Ça va vraiment faire peur aux intrus si jamais il y en a. Ouh… Elle nous menace avec une arbalète sans carreaux… Sinon, j’ai toujours… cette vieille épée toute scrounch(?), ces dagues ou cette épée courte(?). Qu’est-ce que je fous avec des épées? Et d’où il sort ce sniper? Je ne sais même pas me servir de ça!

Tant qu’à y être, j’ai fouillé dans mon sac pour voir tout ce que j’avais. J’avais beaucoup plus d’argent que dans mon souvenir, pleins de vêtements (qu’est-ce que je fais avec autant de robes?), un kit de couture, du tissu, un kit de premiers soins… J’avais pleins de truc inutiles, mais ce qui m’a étonnée le plus, ce furent les lettres que j’ai trouvées. Sur deux napkins, il y avait ce qui semblait être les pages d’un journal écrit par un homme. Je n’ai pas su tout de suite de qui il s’agissait, mais il me connaissait, car mon nom y était mentionné. Il a parlé du gant que j’avais (comment il peut savoir ça?) et qui avait reviré fou, créant un globe de feu autour de moi. Je suis donc condamnée à faire du feu et à tuer pleins de gens? Il a écrit qu’il avait passé au travers du globe de feu pour me sauver. Il a aussi parlé d’une fillette qui avait une étrange connexion avec lui et une émeraude et qui était morte quand il avait traversé le mur de feu. Trop triste…

Sur la deuxième napkin, il mentionnait un cercle démonique de bleurk (?), d’un type qui s’appelait Nicolas et d’un autre qui s’appelait Cédric et d’une elfe (moi) qui s’était soûlée la gueule d’aplomb. J’étais apparemment si soûle que je me suis déshabillée sans protester quand il me l’a demandé. Il m’a ensuite… fait des choses, mais il s’est arrêté au beau milieu. Il a écrit qu’il ne pouvait pas me faire ça alors qu’il m’avait déjà fait tant de mal. Ok… Alors on est sortis ensemble et ça s’est mal terminé? Et c’est quoi cette histoire «d’amoureux du futur»? J’ai un amoureux dans le futur?

La troisième lettre était écrite sur une feuille et d’après le style. Il était évident que c’était le même homme qui l’avait écrite. Cette lettre-ci était vraiment mignonne. Il me parlait de lui-même et comment on s’était rencontrés (on se serait rencontrés en prison?). Mais ce que j’ai trouvé le plus mignon, c’est quand il a écrit «Tu doit savoir Raven que ma vie fut bien courte mais bien plus remplie depuis que je te connais». C’est donc ben cute! Et à l’intérieur de la lettre, il y avait une bague rouge. Pas fancy, mais quand même belle. Et d’après l’inscription à l’intérieur, elle était à l’épreuve du feu. Il avait pris la peine de me trouver une bague anti-feu? C’est donc ben attentionné. Pourquoi on s’est laissés alors? Il n’a pas l’air d’avoir un caractère facile, mais je n’ai aucune indication du pourquoi et du comment. Et si on n’était plus ensemble, pourquoi je me suis soûlée et jetée dans ses bras? Peut-être que j’éprouvais toujours quelque chose pour lui? Il faudrait que je le trouve pour lui demander. Avec un peu de chance, il est aussi dans cette ville. Mais ça va être difficile de trouver un homme avec seulement un nom.
-Spartan, quand on s’est vus, est-ce que je t’ai parlé d’un type qui s’appelait Dante?
-Non.
-Ok…
-C’est votre copain?
-Je ne sais pas… Peut-être…
-Il ne devait pas être important si vous l’avez oublié!
Es-tu en train de me faire une crise de jalousie? Mignon. Je semble en avoir oublié un bon bout, alors ce n’est pas étonnant que je ne me souvienne pas de lui.

J’ai laissé Spartan s’endormir et j’ai monté la garde, attendant qu’Aaris revienne avec les renforts. La nuit est tombée et il n’était toujours pas revenu. Quant à moi, le sommeil me gagnait. Quand j’ai senti ma tête pencher vers l’avant, je me suis donné quelques petites claques sur le visage pour me garder éveillée. Je ne dois pas m’endormir, il faut que je protège Spartan. Snif. Snif. C’est quoi cette odeur de brûlé? Et merde! Pas encore! Je n’ai même pas eu le temps de m’éloigner de Spartan que j’ai remarqué que c’était mon gant qui brûlait. J’ai soufflé dessus pour l’éteindre, mais ça n’a pas marché. Au moment où je commençais à paniquer, j’ai entendu un rire très creepy dans ma tête. Il était si creepy que j’en ai eu la chair de poule. Quessé ça? Oh non! Je crois que je suis possédée!

J'ai fermé mes yeux un instant, pour reprendre mes esprits, espérant que le rire diparaîtrait de lui-même. Quand je les ai rouverts, je me trouvais en pleine rue, des gens courant de panique dans tous les sens. Un café et les clients qui y avaient été attablés brûlaient. Oh non... Pas encore... Pourquoi...? Tout ce que je veux c'est avoir une petite vie tranquille. alors pourquoi ce genre de choses finit toujours par arriver? Je dois être evil, c'est sûrement ça. Ow! Je me suis agrippée le ventre à deux mains, une douleur m'ayant subitement traversée. J'ai baissé les yeux. Mon linge était un peu cramé, mais je n'ai vu aucune blessure, ça faisait juste mal. Quand j'ai relevé le regard, j'ai vu une énorme boule de feu qui descendait vers la ville. Oh shit... J'ai voulu me mettre à l'abri, mais la boule de feu s'est dispersée, comme un feu d'artifice. Fiou.

Quand j'ai finalement retrouvé mon calme, j'ai vu un homme qui se tenait devant moi. Plutôt mignon, il semblait bien évidemment un guerrier. Et il était aussi un peu amoché. Oups. Je crois que c'est moi qui ai fait ça. Seigneur! C'est un vrai cauchemar! Pourquoi ce genre de choses m’arrive? Je voudrais juste me caser et vivre sans histoire! Et là je suis cursée et j’ai un gant qui flambe tout autour de moi! Ce n'est pas juste...
-Euh... Il s'est passé quoi ici? aie-je demandé à l'inconnu.
Il n’a pas eu le temps de me répondre, l’arrivée des gardes empêchant toute discussion.
-Allez! Trouvez celle qui a fait ça! criaient-ils.
-Oups.
-Allons dans la ruelle! m’a dit l’inconnu.
Nous sommes allés nous cacher dans une ruelle adjacente. Nous désirions tous les deux avoir des explications sur ce qui s’était passé, alors nous avons décidé d’aller nous réfugier dans une auberge. Mieux valait garder le profil le plus bas possible jusqu’à ce que les choses se calment.

Il n’y avait heureusement pas grand-monde dans l’auberge que nous avons choisie.
-Bonjour! Qu’est-ce que je peux faire pour vous? nous a demandé l’aubergiste.
-Une chambre s’il vous plaît, a demandé mon compagnon.
-Euh…
(Je ne sais pas à quoi tu penses, mais ce n’est pas parce que je me sens coupable de t’avoir blessé que je vais coucher avec toi. Je ne suis pas ce genre de fille.)
-Il vaut mieux éviter de se faire remarquer, m’a dit mon compagnon.
-Euh…
(Et être dans la même chambre va aider comment?)
-Voilà la clé! nous a dit l’aubergiste. C’est ma dernière chambre!
-C’est possible d’avoir deux lits? lui aie-je demandé.
-Il y a toujours deux lits! Nous recevons souvent des familles!
(Excellent. Parce qu’il n’est pas question que je dorme dans le même lit qu’un homme que je ne connais pas.)
-Vous voulez que je vous fasse monter de l’eau chaude et des pansements, pour vos blessures? nous a demandé l’aubergiste.
-Oui, s’il vous plaît.
Nous sommes ensuite montés dans notre chambre. Je n’ai pas eu le temps de m’enquérir des intentions de mon compagnon, car il s’est endormi aussitôt qu’il s’est étendu sur son lit. Un peu de repos ne me ferait pas de tort, mais j’étais très inquiète pour Spartan. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que je l’avais peut-être blessé ou pire, lorsque je m’étais transformée en pyromane incontrôlable. C’est décidé. Je vais retourner à sa cachette. Mais je ne suis pas une sans cœur. Dès que l’eau chaude et les bandages furent rendus dans la chambre, j’ai pensé les blessures du beau au bois dormant. Pour qu’il ne se pose pas de question, je lui ai laissé un mot : Je suis partie m’assurer que mes amis vont bien. Je reviens dès que possible. D’accord, j’aurais dû écrire «les personnes que je ne connais pas vraiment dont un kid qui dit qu’il me connaît mais de qui je n’ai aucun souvenir», mais je n’avais pas envie d’entrer dans les détails.

J’ai ensuite couru hors de l’auberge, très inquiète que j’étais pour Spartan. J’ai évité les grandes rues, zigzagant dans les ruelles. En repassant près de… l’endroit du sinistre, j’ai vu de drôles de types qui créaient des chaudières d’eau dans les airs avec des pinceaux et faisaient déverser cette eau sur les flammes. Ok… Est-ce que c’est moi ou tous les habitants de cette ville sont étranges? Des gardes patrouillaient toujours, alors j’ai décidé de sauter sur le toit d’un immeuble pour être certaine de ne pas me faire remarquer. Je n’avais pas envie de redescendre, ça me rallongerait, mais qu’est-ce que je pouvais faire d’autre? Je suppose que je pourrais essayer de sauter d’un toit à l’autre? En espérant que je ne me casserais pas les deux jambes… En arrivant sur le bord du toit, je ne peux pas expliquer comment, j’ai su que je serais capable de sauter. J’ai pris mon élan et j’ai atterri sans problème sur l’autre toit. J’ai fait le restant du chemin de cette façon. J’étais presqu’arrivée quand j’ai aperçu en contrebas Aaris et Flinch qui revenaient vers la planque avec les deux mages et deux autres personnes. J’ai hâté le pas.

Quand je suis arrivée, j’ai poussé un énorme soupir de soulagement. Il y avait bien des traces de brûlé ici et là, mais l’aspect général de l’endroit n’avait pas changé. Quant à Spartan, il n’était plus dans son lit : il était debout, un peu plus loin, une flaque de sang étant visible sous lui. Et merde! J’ai couru vers lui.
-Spartan! Ça va?
-Oui… J’ai éteint le feu avec une couverture…
Il avait beau prétendre le contraire, l’expression de son visage trahissait une grande souffrance. Je me suis dit qu’il serait sans doute mieux dans son lit, alors je l’ai pris dans mes bras pour l’y ramener.
-Ow!
-Désolée! Désolée!
-Ça va…
Je l’ai déposé le plus délicatement possible sur le lit. Je suis désolée Spartan, si désolée. J’avais si peur que quelque chose de ce genre se reproduise. C’est pour ça que je me suis tenue le plus éloignée possible des gens au cours des dix dernières années. J’aurais dû écouter mon intuition et partir dès que je suis arrivée. Mais je suis restée, et j’ai encore tué pleins de gens. Et j’ai failli te tuer toi. Je dois être evil, il n’y a pas d’autre explication. Les gens good ne font pas ce genre de choses.


Quand Aaris et compagnie sont revenus, j’ai eu droit à une belle engueulade de la part de Flinch. Elle m’a reproché de ne pas avoir protégé Spartan, alors que c’est ce que j’avais dit que je ferais. Je suis désolée, je n’ai aucune excuse. J’aurais dû savoir que j’aurais à le protéger contre moi-même. C’est pour ça que j’ai voulu me tenir loin des gens toutes ces années. Maybe I should go then… Je n’ai pas eu le temps de m’apitoyer sur mon sort, car les événements qui ont suivi ont été des plus captivants (et perturbants aussi). Deux filles étaient revenues avec Aaris : une aux cheveux mauves avec un caractère de chien et une habillée avec seulement des algues placées aux endroits stratégiques. Les deux filles, ainsi que Mash, Cara, Aaris et moi-même n’avions aucune idée de ce que nous faisions ici. La fille aux cheveux mauves a parlé d’un Armageddon (?) quand Mash lui a demandé où elle était avant d’être ici. La fille aux algues était dans sa forêt, Aaris voyageait et moi j’allais me faire jeter en prison. Quoiqu’il en soit, il y avait définitivement un lien entre nous tous, au-delà de notre amnésie collective. La fille aux algues avait dans ses affaires deux poupées : une d’Aaris et une de la fille aux cheveux mauves. Ce que ces poupées faisaient là, je ne le sais pas, mais on pouvait supposer que la fille aux algues les connaissait. Quant à moi, j’avais un étrange lien avec la fille aux cheveux mauves.
-Hé! C’est mon gant ça! s’est-elle exclamée en voyant le gant que j’avais au bras. Qu’est-ce que tu fais avec?
-Je ne sais pas…
-Est-ce que tu l’as pris à un type aux cheveux blonds?
-Non.
-Plutôt mignon?
-Non. Je l’ai volé à un mage et là je ne peux plus l’enlever.

Quand j'ai mentionné que j’avais été possédée et que c’était moi qui était à l’origine du feu qui avait abîmé l’endroit, elle s’est étonnée, car elle croyait que c’était peut-être elle qui en était la cause. Alors elle fait aussi du feu? Comme elle a l’air de connaître le gant, je pourrais peut-être lui demander de m’aider à le contrôler…

Un autre problème nous préoccupait à part notre perte de mémoire : les blessures de Spartan. Aaaris avait ramené Mash et Cara pour qu’ils nous aident à régler ça. Si j’avais su ce qui suivrait, je ne suis pas sûre que je serais revenue ici. Mash a dit que la seule façon de faire disparaître les blessures dues à une trop grande utilisation de fumée était… était… d’avoir des rapports. Oui, ce genre de rapports. Cara a dit, avec grand enthousiasme, qu’elle allait montrer à Flinch ce qu’il fallait faire. Aaris a été aussi scandalisé que moi et je ne pense pas que ce soit dû au fait qu’il soit puceau. Spartan et Flinch ont quoi, 10-12 ans? C’est beaucoup trop jeune pour avoir une expérience de ce genre! Surtout dans des circonstances pareilles! Franchement! C’est quoi le but de faire ça si ce n’est pas avec quelqu’un qu’on aime? Et pourquoi les mages ne peuvent pas avoir un moyen plus conventionnel pour relâcher la tension? Les mages sont vraiment juste des gens evil, et pervers, et…!! Sauf peut-être Aaris, mais c’est l’exception qui confirme la règle. Quand Cara est partie dans l’autre pièce avec Flinch, Mash a fermé la porte et a mis de la musique pour que nous n’entendions pas… ce que nous risquions d’entendre. Je n’arrive pas à croire qu’il faut qu’on laisse deux kids de cet âge se faire corrompre comme ça.

J’aurais donné n’importe quoi pour être ailleurs, alors quand la fille aux cheveux mauves a dit qu’elle voulait retourner là où elle restait, je me suis empressée de me porter volontaire pour l’accompagner. Aaris et la fille aux algues sont aussi venus. Nous avons marché jusqu’à un endroit avec une pancarte qui disait «dortoir des filles». Aaris s’est transformée en fille et elles sont toutes entrées. J’ai préféré attendre dehors, me disant qu’elles n’en avaient pas pour longtemps de toute façon. Je pourrais profiter de l’occasion pour essayer d’apercevoir quelqu’un qui aurait l’air aussi perdu que nous tous. Par un heureux hasard, peut-être que mon copain (ou ex-copain) se trouvait ici. Les filles ne revenaient pas et quand j’ai entendu les voix s’élever et le bruit de verres s’entrechoquant, j’ai su qu’elles n’étaient pas prêtes de ressortir. Elles avaient l’air de s’amuser et je dois avouer que les soirées entre filles me manquaient, mais il était préférable que je reste là où j’étais. Sinon, je finirais sans doute par les faire cramer elles aussi. Je suis donc retournée vers la planque. À cette heure tardive, il n’y avait presque plus personne dehors. Je ne trouverais donc personne d’amnésique ce soir. J’ai été déçue. J’aurais bien aimé tomber sur mon copain (ou ex-copain). Rien ne me dit qu’il est ici, mais ça m’aurait fait du bien de le voir, de voir n’importe qui en fait. Je me sentais très seule en ce moment. Tiens… Des pas derrière moi… À cette heure, je n’avais pas un très bon feeling. Je me suis lentement retournée et j’ai vu, sortant de la pénombre, un homme vêtu d’une armure noire de la tête aux pieds.
-Euh… Salut, lui aie-je dit.

Je ne sais pas pourquoi, mais je la sens mal celle-là. Je crois que je vais avoir des problèmes…