mercredi 3 septembre 2008

Raven 64 : That kid is way too sweet

-Tu as une préférence de resto? aie-je demandé à Mash.
-Végétarien.
-Tu es végétarien?
-Non, mais j’aime bien le végétarien!
-…Ok!
(Tu rêves d’avoir une famille, tu aimes les restos végétariens… Tu ne cesses de me surprendre.)
Nous nous sommes arrêtés à l’échoppe d’un marchand de nouilles.
-Est-ce que tu vas te pousser?
-…Et bien, tu as été assez convaincant hier, quand tu as dit qu’on devait être ici pour une raison.

Nous avons mangé quelques instants en silence.
-Au fait… Merci pour hier.
-De rien. Ça a été un plaisir de t’aider.
-Et c’est toi qui dis être evil?
-…Je voulais dire… Ça a été un plaisir de profiter d’une elfe plantureuse!

(Depuis quand je suis plantureuse?)
-Je compte sur toi pour dire à Cédric que j’ai bien agi avec toi!
-Tu m’as quand même tripoté la cuisse!
-C’était pour chercher ta marque!
-C’était sur l’épaule, pas la cuisse!
-Personne n’a dit que les marques ne bougeaient pas!
-…
(On va dire…)
-Et je voulais vérifier si c’était vrai que les elfes ne portaient pas de petites culottes!
-Ça c’est une idée préconçue!
-C’est aussi une idée préconçue que les elfes dansent toute nue à la pleine lune?
-Ça ce n’est pas vrai!
-Tu ne pourrais pas dire que c’est vrai, juste pour moi?
(Les yeux de chiens battus, ça ne marche avec moi!)
-…Non!
-Et dire qu’Aeryn avait l’air de le faire…
-C’est qui Aeryn?
-Je ne sais pas.
-Ok…
(Continue à vivre dans ton monde avec tes amis imaginaires.)

J’ai préféré ne pas insister sur le sujet, alors j’ai continué à manger.
-Alors, est-ce que tu vas te pousser?
-…Je ne sais pas… Je n’ai juste pas envie de me faire posséder encore…
-Je peux peut-être faire quelque chose pour ça, a dit une voix.
C’était Spartan. J’ai gardé mon calme, mais à l’intérieur de moi, je sautais de joie. La dernière fois que je l’avais vu, nous étions morts. Et là il était devant moi et il semblait se porter comme un charme. Happy! Happy!
-Spartan? Tu n’es pas mort?
-J’étais mort?
-Oui…
-Je me rappelle seulement de m’être réveillé dans une ruelle.
-Il y a peut-être des choses que tu ne devrais pas dire à un kid, m’a dit Mash, tout bas.
-…J’étais morte aussi! J’étais même une zombie!
-…
Mash et Spartan m’ont regardée bizarrement. Quoi? Je ne suis pas folle! J’étais vraiment morte! Et puis peu importe! L’important c’est que je ne suis plus morte et toi non plus. Tu es juste un kid et tu as encore beaucoup de choses à voir avant de mourir. Et tu ne méritais surtout pas de mourir à cause qu’un elfe crétin et stupide a essayé de te décrocher du mur en te secouant!

-Je peux peut-être faire quelque chose pour ton gant, a redit Spartan. Je peux?
Je ne voyais pas trop ce qu’il pourrait faire, mais je lui ai tendu mon gant. Il l’a pris dans ses mains et l’a inspecté de tout bord tout côté.
-Mmmm… Mash, met-lui un sac sur la tête!
-Quoi? Hé! Pourquoi vous êtes toujours tous…?
(…aussi méchants avec moi? Un qui m’arrache la mâchoire et qui veut ensuite m’assommer, un autre qui veut me mettre un sac sur la tête pour «x» raison… Je proteste…)
-D’accord, s’est résigné Spartan.
Il a ensuite envoyé de la fumée sur mon gant. Je n’ai pas ressenti de douleur, mais j’ai entendu… C’était comme si ma chair se détachait sous le gant et… C’était dégueulasse, ok? C’était vraiment atroce comme bruit, mais une fascination morbide m’empêchait de détourner mon regard. Quand Spartan a enlevé le gant, il ne restait en-dessous qu’une main en os et des lambeaux de chair.
-Euh… Je pense que je préférais le gant! J’aimais plus le gant!
Nous sommes tous les trois restés de marbre, mais le pauvre vendeur de nouilles s’est évanoui. Pauvre p’tit.

Spartan a ensuite embrassé ma main (yark) et elle s’est refait comme par magie (jeu de mot poche). Elle était telle que je m’en souvenais et même mieux : plus aucune cicatrice, la peau douce… Même mes doigts me semblaient parfaits.
-Whoa… Je n’ai plus le gant… Je vous aime!
J’ai été pris d’un trop plein ‘amour et j’ai huggé Spartan. Il m’a huggée aussi, sa tête se trouvant directement entre mes deux seins. Euh… C’est un kid, il ne doit pas s’en rendre compte.
-Comment t’as fait ça le kid? Lui a demandé Mash. Il y a trois jours, tu ne savais même pas comment enlever la tension?!
-Je suppose que j’apprends vite… Ne t’en fais pas, d’ici quelques années, tu devrais y arriver aussi.
-…Moi je vais aller chercher Cédric! s’est exclamé Mash avant de partir.
(Ok… Je crois que quelqu’un est jaloux.)
-Merci beaucoup Spartan, je t’en dois une.
-Mais non. Tu m’as sauvé la vie, alors c’était normal que je fasse quelque chose.
(Tout de même… Ça devrait être à moi de te protéger et non l’inverse. Tu as seulement douze ans et tu ne devrais pas avoir à faire ce genre de choses. Malgré ce que tu dis, je me sens redevable. Alors maintenant que je ne suis plus possédée ou cursée, je crois que je n’ai plus de raison de partir. Je vais donc rester et essayer de te protéger encore.)
-J’aimerais m’en souvenir, lui aie-je répondu.
-Je suis certain que ça va arriver.
-J’espère…
-Tu as des nouvelles de Flinch?
-Euh… Je suis certaine qu’elle va bien…
(Elle a été transformée en zombie.)
-J’espère qu’elle va bien, c’est ma très chère amie… Pas aussi chère que toi bien sûr.
(Trop cute! Frotte-frotte les cheveux.)
-Tu veux aller la chercher?
-Ok!

Main dans la main, nous sommes partis chercher Flinch.
-Tu ne voulais pas retourner au château Spartan?
-Je préfère rester avec toi.
(Trop cute! Frotte-frotte les cheveux.)
-Mais tu ne voulais pas étudier, ou un truc du genre?
-Ça peut attendre.
Ça a été agréable de me faire dire qu’il préférait rester avec moi. Après dix ans passés toute seule, ça fait du bien d’avoir une présence amicale à mes côtés. Surtout que maintenant, je n’ai plus à me forcer de rester éloignée des gens par peur de les curser. Comme Flinch n’était nulle part en vue, nous avons décidé d’aller faire un tour chez elle.
-Elle a changé de planque, aie-je révélé à Spartan.
-N’importe quoi est sans doute mieux que son entrepôt miteux.
-C’est beaucoup mieux!

Quand nous sommes arrivés au quartier en question, il y avait pleins de chilleux qui avaient l’air prêts à se battre. Ils refusaient de nous laisser passer et quand je leur ai demandé ce qui se passait, ils ont répondu quelque chose comme quoi ils voulaient prendre le contrôle des quartiers qui n’avaient plus de chef. Et fait étrange, ils avaient tous l’air de s’appeler «Je sais tout et je vais à la fac». Euh… Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée que la ville soit sous le contrôle de personnes comme ça. Ils ont aussi parlé de Saïpa, le chef de ce district et du fait qu’il était en train d’extraire l’habileté à lire le futur d’une fille. Ils ont cependant refusé de me dire où il se trouvait. Comme je ne voulais pas qu’il arrive quelque chose à «mon kid» (J’ai les oreilles pointues et pas lui, bande de crétins! Ça ne peut pas être mon kid!) j’ai décidé de m’éloigner et de faire le tour de la clôture qui entourait le quartier. Elle semblait très facile à escalader, alors je finirais bien par trouver un endroit sans chilleux où je pourrais m’introduire.

Un peu plus loin de l'entrée, j'ai repéré un endroit plutôt discret où il ne semblait pas y avoir de chilleux en vue. Ça devrait faire l'affaire ici.
-Tu peux monter sur mon dos? aie-je demandé à Spartan.
-Ok!
Il est donc monté sur mon dos et quand j'ai été sûre qu'il était solidement accroché à mon cou et à ma taille, j'ai escaladé la grille. Ce fut un véritable jeu d'enfant, mais quand j'ai atterri par terre, j'ai entendu des voix se diriger vers nous. J'ai agrippé Spartan par la main et je l'ai entraîné vers une ruelle. Vu le nombre qu'ils étaient, ils valaient mieux ne pas se retrouver face à eux. Nous courrions, mais les voix nous suivaient toujours. Il faudrait que nous nous cachions. J'ai regardé autour de nous, mais il n'y avait aucune cachette assez grande pour nous cacher tous les deux: une vieille boîte de carton, une poubelle... Merde! Des containers à ordures, vous n'avez pas ça?

Le temps que je réfléchisse et une ombre a commencé à s'avancer vers nous. Ils avaient l'air nombreux, mais l'ombre s'est avancée dans la lumière... il y avait juste un chilleux. Whou... J'ai peur... En fait pas du tout. Un seul adversaire, ça ne peut pas être bien dur à battre, non? Il fallait quand même que je fasse attention, avec Spartan qui se trouvait avec moi. J'ai essayé de dire au chilleux que nous habitions ici, mais il ne voulait rien entendre. C'était un autre «Je sais tout et je vais à la fac».
-Comment je m'appelle?
-Raven.
-Et lui?
-Spartan.
-(Il sait vraiment tout?) C'est quoi ton point faible?
-Je ne suis pas si con que ça!
Bon... Puisque je n'avais pas le choix de me battre, j'ai poussé Spartan derrière moi. Pas question que je mette inutilement sa vie en danger.

Je crois que je n’ai jamais connu un combat aussi étrange. Le chilleux a bu une boisson qui a semblé lui donner plus d’énergie, mais il en a trop pris et j’ai reçu en pleine tronche du vomi acide. Yark! Il n’était pas aussi facile à tuer que ce que je pensais, mais ce qui me dérangeait surtout c’était ses attaques. Qui attaquerait avec du vomis ou de la fumée empoisonnée? C’était vraiment trop dégueu.
-Tu veux que je t’aide? m’a demandé Spartan.
(Je n’avais pas très envie qu’il s’en mêle, mais force m’était de constater que sans feu, c’était beaucoup plus difficile de me battre. Mais je ne voulais pas qu’il risque sa vie pour moi…)
-…Seulement si tu me promets de ne pas trop utiliser ta fumée!
-Je ne vais pas utiliser ma fumée du tout!
-D’accord…
Je me demandais bien ce qu’un mage de douze ans pourrait faire sans sa fumée…

Spartan a sorti un slingshot et l’a utilisé pour tirer une bille (?) qui a atteint le gars au visage avant de retomber par terre. Je m’attendais à quelque chose d’un peu plus impressionnant. Le chilleux aussi.
-Tu pensais vraiment que ça me ferait quelque chose? lui a-t-il demandé.
Spartan n’a pas pris la peine de répondre. Une plante carnivore a surgi de derrière «Je sais tout et je vais à la fac» et l’a dévoré. Whoa… Alors c’était ça la bille? …Cool. J’ai repris la main de Spartan dans la mienne et je l’ai traîné à travers les rues, essayant d’éviter les artères principales tout en nous dirigeant vers la planque de Flinch. À un moment donné, nous sommes revenus à l’endroit où nous nous étions retrouvés face à face avec tous ces chilleux. Les chilleux étaient encore tous là… mais ils avaient l’air morts et des petites plantes blanches étaient en train de les dévorer. Ew.
-C’est toi qui a fait ça? aie-je demandé à Spartan.
-Jamais je ne ferais quelque chose d’aussi horrible.
-…Tant mieux. Et bien, qui que ce soit, merci!

En continuant dans la rue, nous avons fini par tomber sur Nico, ou plutôt sur neuf Nico qui étaient en train de se battre contre autant de chilleux. Spartan et moi n’en croyions pas nos yeux. Heureusement, quand l’attaque s’est terminée, le neuf Nico se sont regroupés en un seul. Les chilleux avaient laissé derrière eux plusieurs dizaines de po. J’ai voulu m’en emparer, mais ça n’a pas fait l’affaire de Nico.
-C’est à moi!
-Je ne vois pas ton nom écrit dessus!
-C’est moi qui les a battus!
-Je ne vois quand même pas ton nom écrit dessus!
Voir que j’allais faire marche arrière parce qu’il le voulait! Je me suis donc quand même approchée des pièces, mais Nico m’a retenue avec son pouvoir de psychique. Je n’ai pas eu d’autre choix que de prendre mon mal en patience le temps qu’il ramasse l’argent.
-Tu peux me faire descendre maintenant?
-Désolé! Je t’avais oubliée!
(P’tit con!)

Nico nous a ensuite appris que Cédric était en train de se battre contre le fameux Saïpa, le maître de ce district. La fille qui était en train de se faire extraire son habileté à lire le futur était Jessica, l’étudiante qui s’était occupée de Mash quand il avait utilisé trop de fumée. Comme de fait, nous avons vu Mash passer à cet instant avec Jessica dans ses bras. Cédric était donc seul. Je voulais aller aider, mais il était hors de question que je laisse Spartan seul. Mais d’un autre côté, il pouvait s débrouiller seul et il voulait continuer de chercher Flinch. Je suppose que je pourrais bien le laisser seul…
-Tu ne devrais peut-être pas laisser un enfant seul dans un environnement comme ça, m’a dit Nico.
-(I changed my mind!) Tu sais, l’elfe con mais pas si con que ça n’a peut-être pas tort. Je devrais peut-être rester avec toi…
-Mais non, ça va aller!
-Tu es certain?
-Oui!
Il s’est rapproché de moi et a pris mes deux mains dans les siennes. De ses yeux de chibi tout mignon, il m’a fixée. Trop cute!
-Fais attention à toi, ma-t-il demandé.
-Toi aussi.

Il est ensuite parti de son côté. Cet enfant est trop adorable.
-Tu es mieux de ne pas mourir encore! lui aie-je crié tandis qu’il s’éloignait.
-Mais non! Une fois par mois ça suffit!
(Please don’t make jokes about this, I really don’t want you to die again.)
Nico et moi sommes ensuite entrés dans l’antre de Saïpa. Nous avons descendu les escaliers jusqu’au sous-sol où nous avons fini par trouver Cédric. Il était en train de se battre contre un… genre de boule avec des pics tout autour pendant qu’une jolie fille aux cheveux gris le regardait de loin. Ok… Fuck la fille! Je ne sais pas qui elle est et je m’en fous. Tant qu’elle n’attaque pas Cédric… Je me suis pitchée dans la pièce et Nico est resté derrière.
-Raven sortez! m’a demandé Cédric.
-Euh… non!
Je me suis cependant bien vite rendue compte que mes chances pour toucher étaient très minces pour ne pas dire nulles. Je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir bien longtemps. Cédric m’a prise par la main et m’a tirée hors de la pièce. Saïpa était un peu trop pour lui aussi je crois. Quand nous sommes retournés auprès des deux autres, Nico était couché par terre et son corps était tout déformé. La fille aux cheveux gris était debout à côté de lui et elle le regardait tout simplement. J’en ai tout de suite conclu que c’était elle qui avait… fait quelque chose à ce pauvre Nico. J’ai pointé mon arbalète sur elle, mais Cédric a fait dévier mon tir. Je m’en fous que tu crois la connaître! Tu vois? Nico lui-même vient de dire qu’elle était responsable de son état!

J’aurais bien voulu régler son compte à cette fille, mais ça devrait attendre. La boule de pics-pics était en train de défoncer la porte derrière nous. Nous avons donc pris nos jambes à notre cou et nous nous sommes sauvés. Direction la planque de Flinch. Tout le monde y compris Flinch-zombie était là. Seulement Spartan semblait manquer à l’appel. S’est même jointe à nous, venant de dieu sait où, Morana la mère de Cara. Cédric et Mash avaient l’air de la considérer comme puissante parce qu’ils se sont agenouillés devant elle. Moi je me foutais qu’elle soit puissante. Je ne m’agenouille devant personne. Cara s’est chargée des présentations. Moi je suis «l’elfe qui avait un gant rouge». Ça sonne plutôt bien, non? Cette réunion de famille des plus impromptues m’intéressait tellement que j’ai décidé de retourner dehors pour chercher Spartan. Je ne pense pas que je lui ai dit où était la nouvelle demeure de son amie alors il risque de nous chercher longtemps si je ne vais pas à sa rencontre.