samedi 22 décembre 2007

Raven 50: Le En qui vola Noël

Cédric est parti dans une chambre avec Ermalaïonne et les enfants avaient été reconduits à la nursery. Moi je ne savais plus trop quoi faire, ma présence ici n’ayant plus l’air d’être requise. La seule chose qui me venait en tête, c’était d’aller en ville pour trouver un cadeau de Noël pour Fiona, car étrangement, on semblait être passés de l’été à l’hiver en quelques heures. Par les fenêtres, on pouvait même apercevoir de petits flocons de neige tomber. Il fallait cependant que j’avertisse quelqu’un du groupe, car partir en ville sans que qui que ce soit ne le sache ne serait pas très brillant. Je me suis promenée dans le château jusqu’à ce que j’entende la voix de Cédric venir de derrière une porte.

Toc, toc.

-J’espère que ce n’est pas le gars de la chambre! a dit Cédric.
(Hein?)
Il a ouvert la porte.
-Euh… non, je ne suis pas le gars de la chambre.
-Bonjour Raven.
-Salut.
Ermalaïonne n’a rien dit. Elle est restée où elle était et m’a regardée de façon assez croche.
-Euh… Désolée… J’arrive peut-être à un mauvais moment…?
-Non, ça va.
-Les enfants sont dans la pouponnière. Je vais aller en ville, alors je voulais juste avertir quelqu’un.
La nourrice est passée devant la chambre à cet instant.
-Ne vous en faites pas madame! m’a-t-elle dit. Je vais m’occuper des enfants de monsieur! Pas de problème!
J’ai reçu un de ces evil stares de la part d’Ermalaïonne que je me suis sentie petites dans mes shorts, si je puis dire.
-Euh… je crois que je vais y aller…

J’ai marché le plus rapidement possible hors de la vue d’Ermalaïonne avant qu’elle ne me pète une crise de jalousie et je suis sortie du château. Dante me suivait de près, mais je l’ai à peine remarqué.
-Il est 5h30! a crié un garde. La ville tourne!
-Ah shit.
J’avais oublié ce léger détail. Retrouver le château risque d’être difficile maintenant. J’ai fini par trouver un magasin qui semblait vendre des articles pour petites filles.
-Des vêtements pour petite fille? m’a demandé le vendeur, en voyant que je les examinais.
-Non, des jouets.
J’ai alors vu les plus étranges jouets que j’aie jamais vus. C’était des jouets altérés : un teddy bear qui détruisait tous les autres jouets. Une poupée qui pitchait de l’acide, une barbie Britney Spears (yark)…
-Vous n’auriez pas des jouets… pas altérés?
-Non. Notre stock est vraiment pourri!
-…Vous auriez des boucles d’oreilles alors?
-Oui! Celles-ci sont faites en peau de serpent!
Les boucles d’oreilles se sont mises à bouger. Euh…
-Mais je ne suis pas sûr que le serpent était mort!
-Ok…
(Je pense que je vais devoir aller voir ailleurs. Je n’ai pas envie que Fiona meure à cause de moi.)
-Vous êtes certaine que vous ne voulez pas de ce swearing bear?
Il m’a montré un ours en peluche qui sacrait quand on appuyait sur son ventre. Il disait entre autre : Fuck you! P’tit con! Salope! Va te faire enc****! Jamais je n’aurais donné un truc du genre à Fiona, mais je l’ai trouvé tellement génial que j’ai décidé de l’acheter. Je pourrais peut-être le donner à Dante?
-Combien pour l’ours?
-5 pa!
Je l’ai payé et je suis sortie du magasin. C’est vraiment trop cool comme jouet! Crétin fini! Ça j’aime bien. T’as le cerveau aussi vide que celui d’un elfe! Ça je n’aime pas, mais ça devrait plaire à Dante. J’ai visité rapidement d’autres magasins, mais tous avaient seulement des jouets modifiés. Bon… Je crois que je n’ai pas le de retourner au château les mains vides. J’espère que Fiona ne sera pas trop déçue.
-On a fini de visiter des foutus magasins de merde? m’a demandé Dante, mécontent.
-On a juste fait un magasin! Et oui, on a fini!
-Pourquoi tu veux absolument lui trouver quelque chose?
-(Tu n’as vraiment rien dans le crâne?) Parce que ça va lui faire plaisir!
Il a ramassé une roche par terre et me l’a montrée.
-Tu n’as qu’à lui donner un de ces jouets avec quoi on s’amuse nous, les humains!
-…Non!
T’es vraiment con! Je ne vais pas lui donner une roche!
-C’est quoi «l’esprit de Noël» de toute façon? m’a-t-il demandé. C’est un esprit qui visite le monde à Noël pour montrer la passé, le présent et le futur?
-…Oui! C’est ça!
Ça ne vaut pas la peine que je t’explique, tu ne comprendrais pas de toute façon.

C’est fou à quel point ce type me met hors de moi. Il ne fait qu’ouvrir la bouche et ça me met tellement en colère que j’ai une envie intense de le tapocher. C’est comme ce qui arriva ensuite. Nous sommes passés devant un stand de marrons et Dante en a pris un.
-Tiens, un marron!
-Monsieur, il faut payer, lui a timidement demandé le vendeur.
-Ta gueule!
Il a donné un coup de pied sur le stand, qui s’est écroulé par terre.
-Mon stand! Je vais vivre toute ma famille avec ça!
-Ta gueule! lui a dit Dante.
Il a commencé à le tabasser, jusqu’à ce qu’il tombe par terre.
-Arrête!
Je me suis penchée sur le type et j’ai essayé de le réveiller.
-Qu’est-ce que ça peut bien te faire? m’a demandé Dante. Tu es une voleuse, non?
-…Ça ne fait rien!
(Ce n’est pas parce que je suis une voleuse que je n’ai pas de conscience!)
Le vendeur a fini par se relever et il a pris ses jambes à son cou.
-Tu vois? m’a dit Dante. Ça ne devait pas être si important que ça pour lui!
(P’tit con! Ce n’est pas une raison!)

J’étais tellement en colère que j’ai préféré ne rien dire de plus et j’ai continué de marcher en évitant de le regarder. Il vaut mieux que je fasse comme s’il n’était pas là, sinon je vais vraiment péter une coche et il ne vaut vraiment pas la peine que je me mette dans cet état pour lui. Au moins, j’ai pu me moquer de lui un peu en lui mettant sur la tête des bois de rênes avec des grelots après. Pfft! C’est trop drôle! J’ai ensuite continué de toutes mes forces d’essayer de me calmer quand j’ai été distraite par la boucle de ma ceinture qui a commencé à clignoter et à faire bip-bip. Une petite image de Millénia est apparue devant moi. Hein? Depuis quand j’ai une ceinture? Surtout une ceinture qui peut faire ça?
-Crimson Knights! J’ai besoin de vous! a dit la voix de Millénia.
-Euh… Ok…
Je sais bien que j’ai dit une fois «Crimson Knights», pour être payée, mais je ne savais pas que j’avais été enrôlée officiellement. Je n’ai pas eu le temps de me retourner vers Dante pour l’agripper que j’ai disparu. Il a beau me taper royalement sur les nerfs, j’ai pitié de lui de penser qu’il va devoir faire tout ce chemin pour me rejoindre.

Je suis réapparue dans la maison de Millénia. Tout le groupe y était aussi. Millénia nous a dit que nous devions nous rendre au Pôle Nord pour enquêter sur des problèmes que subissait la fabrique de jouets du Père Noël. Ça a mis Kazumi dans tous ses états et elle n’arrêtait pas de dire que le Père Noël était un violeur. Une petite lobotomie, ça ne te tenterait pas? Ça me fera quelque chose de plus à ajouter à mon cv. Tout le monde a fini par acquiescer et Millénia a fait apparaître un portail devant nous. Nous sommes entrés et nous sommes réapparus dans un endroit avec de la neige à perte de vue. Si on se fie au poteau rouge et blanc qui dit «Pôle Nord», je dirais que nous sommes au bon endroit. Nous avons avancé et nous sommes tombés sur une silhouette toute vêtue de rouge, assise sur un bloc de glace. La silhouette s’est retournée vers nous et nous avons constaté que c’était un jeune homme plutôt mignon avec les cheveux blancs. Il nous a dit qu’il était le Père Noël, 26e du nom. Le Père Noël, ce n’est pas censé d’être un vieux monsieur avec une barbe et un gros ventre?

Dès que Kazumi a su qui il était, elle a voulu se jeter sur lui pour le tuer. Sans l’intervention du groupe (ne me comptez pas là-dedans : pas question que je me mêle de quoi que ce soit la concernant), elle aurait réussi. Le Père Noël n’a pas paru étonné d’apprendre qui elle était. Apparemment, la mère de Kazumi avait tué le précédent Père Noël. Craziness runs in the family I guess. Il nous a dit que sa fabrique était tombée sous le contrôle d’une compagnie qui s’appelait Cabalko Inc. La personne qui était derrière tout ça était quelqu’un de chez nous. Il s’appelait Cédric (hein?), mais aussi En. Pourquoi il ne faut pas s’étonner que ce soit En qui soit derrière tout ça?
-Oui, moi aussi je suis un junior, a dit Cédric à Edward.
-Bouhaha! Junior! s’est moqué ce dernier.
Le Père Noël nous a dit de faire attention au Cabalko Bot, au Little drummer boy et au Nutcracker. Il ne pouvait pas nous aider à part en nous donnant des potions de Noël vertes et rouges. Est-ce que j’ai vraiment envie de savoir ce que ça fait?

Nous avons continué vers la fabrique et la résistance à l’entrée fut bien petite. À l’intérieur, il y avait des elfes (Ouai, des elfes!) vêtus des classiques costumes des helpers du Père Noël (Jamais je ne m’habillerai comme ça!) qui faisaient leur travail dans un état second. C’est à cet endroit que nous avons rencontré notre premier adversaire : le Cabalko Bot. Le combat fut un véritable massacre, en notre faveur. Si c’est tout ce qu’En a à offrir, ça ne vaut pas la peine qu’on ait fait tout ce chemin! Quand nous sommes sortis, nous nous sommes dirigés vers une tour. En s’y trouvait sans doute. Pendant le trajet, nous nous sommes naturellement séparés : les filles marchant d’un côté et les gars de l’autre, comme si une volonté supérieure appelée DM voulait que ça se passe comme ça. Nous nous rapprochions du but quand le sol s’est dérobé sous nos pieds et nous sommes tombées sous terre, les hommes restant au-dessus. Nous avons bien failli y laisser notre peau, car des pics de glace faillirent nous transpercer durant notre chute. Si je n’avais pas fait fondre le mien, je serais aujourd’hui partie intégrante du Pôle Nord.

Edward nous a rapidement rejointes (il a dit qu’il voulait s’assurer que nous allions bien, mais Kazumi l’a accusé de lâcheté) et nous avons rencontré notre dernier adversaire : le Little drummer boy. Les hommes qui étaient restés en haut ont affronté le Nutcracker (ouch). Le Little… le Petit criss avec son tambour créait des démons en ombre quand il tapait avec ses baguettes. Cédric est venu nous rejoindre (Théodore et l’homme-lézard étaient restés en haut, car ils étaient… indisposés pour l’instant) et il s’en est seulement pris aux ombres, pour nous laisser le plaisir de nous battre. Thanks friend. La bataille a été un peu plus longue qu’avec le robot, mais aussi facile. Nous avons pu voir ce que faisait les potions vertes et rouges que le Père Noël nous avaient données. Edward en a pris deux et une barbe et un gros ventre lui sont apparus. Il semblait aussi très rempli de l’esprit de Noël. Je suis certaine que ça va aider! Nous avons réussi à remonter à la surface et quand tout le monde fut de nouveau en état, nous avons continué notre chemin.

Ça c’est bien passé, à part que le Père Noël n’arrêtait pas de flirter avec Lotus. Quand il a finalement compris (après que Cédric lui ait dit au moins trois fois qu’elle était prise), il s tourné son attention vers moi.
-Si tu couches avec moi, tu vas mourir, lui aie-je dit. Alors va voir ailleurs!
J’ai vu Cédric rougir et se détourner. Quoi? C’est vrai! Tout en haut de la tour, nous sommes finalement tombés sur l’instigateur de tous ces problèmes, En. Cédric a bien essayé de le convaincre d’arrêter tout ça en lui disant qu’il avait du bien en lui (et d’autres bullshit de ce genre. En, du bien lui? Yeah, right!). Quelque chose a fini par mettre la puce à l’oreille de Cédric.
-Vous n’êtes pas vraiment En, n’est-ce pas? lui a-t-il demandé.
-Non! Je suis moitié En, moitié Frosty!
Frosty? C’est le nom d’un bonhomme de neige, non? Il n’en fallait pas plus pour que tous ceux qui avaient du feu à leur disposition l’attaquent et il est mort pratiquement instantanément.

Ça a sonné la fin de notre mission et nous sommes retournés à la capitale, encore par teleport. Nous y avons fêté Noël. Nous avions tous un cadeau sous l’arbre (J’ai un cadeau de Noël? Je ne me rappelle pas de la dernière fois que ça m’est arrivé.), gracieuseté du Père Noël en personne. Il s’agissait de figurines des Crimson Knights à notre effigie, qui parlaient quand on appuyait sur leur ventre. Lotus était plus que contente de son cadeau, mais les autres avaient l’air d’avoir envie d’étrangler le Père Noël. Quoi? Je l’aime bien ma figurine. Elle avait l’air de dire juste des trucs mignons du genre : Je veux pleins d’enfants! Je t’aime! Veux-tu m’épouser? Bon. Elle disait aussi : Espèce de crétin fini! Je vais te tuer! Mais c’était quand même juste des choses qui s’appliquaient à moi et que j’avais déjà dit ou que je pourrais très bien dire. Je pourrais peut-être la donner à Fiona? Je n’ai pas réussi à lui trouver quelque chose en ville alors ça, ça pourrait faire l’affaire. J’espère que ça lui plaira…

jeudi 20 décembre 2007

Raven 49: La journée des retours

J'ai fait du mieux que j'ai pu! La game date d'il y a deux semaines et comme je l'ai déjà mentionné au moins une fois, à mon grand âge, ma mémoire est légèrement déficiente. Enjoy.

J’ai trouvé le magasin d’habiletés très facilement. Il ressemblait à n’importe quelle autre shop, avec un homme en arrière d’un comptoir.
-Bonjour! J’aurais besoin d’habiletés!
-Bien sûr! De quoi avez-vous besoin? Nous avons un taux de réussite de 99,9%!
-…Et il se passe quoi le 0,1% quand ça ne marche pas?
-Ça marche toujours!
-Et pourquoi ce n’est pas à 100% alors?
-Parce que… Parce que… Vous voulez quoi?
-Saut, acrobatie, premiers soins, danse et chant.
-Je pensais que les elfes dansaient toutes nues à la pleine lune?
-…Non… C’est pour ça que je veux apprendre à danser, pour pouvoir danser toute nue à la pleine lune!
(Pourquoi les gens ont des idées aussi idiotes à propos des elfes? Ce n’est pas parce que j’ai des oreilles pointues que je suis complètement cinglée!)
-500 po!
-Quoi? 500 po? Il n’y a pas moyen que ça coûte moins cher?
-Non!
Merde. Je vais devoir aller voler… je veux dire me procurer des trucs en toute légalité pour regarnir mon portefeuille.

Pour ce faire, je devrais aller en ville et donc ramener les deux rayons de soleil à la pouponnière. Je n’ai pas eu le temps de faire demi-tour que j’ai vu Mika, la mère de Cyrianne, arriver.
-Bonjour.
-Bonjour.
-Désolée, me suis-je excusée. Je sais que je les monopolise.
-Ça va. Je suis trop occupée de toute façon.
Nous avons toutes les deux tourné notre regard vers les deux bébés qui dormaient collés l’un contre l’autre.
-Ils sont tellement mignons!
(Ça c’était moi.)
-C’est vrai, a approuvé Mika.
-…Vous ne sauriez pas s’il y aurait quelqu’un qui pourrait me prêter 500 po et qui l’oublierait ensuite?
-Pourquoi?
-Parce que j’ai besoin d’habiletés.
- Donne-les-lui, a-t-elle ordonné au vendeur.
-Mais madame…
-Si quelqu’un te fais des problèmes, tu me l’envoies.
-Bien madame.
(Jamais je n’aurais osé le demander.)
-Merci beaucoup.
-De rien.

Le vendeur m’a demandé de m’allonger sur une table et il m’a attachée avec tellement de straps que je ne pouvais plus bouger. J’ai un mauvais feeling.
-Euh… Est-ce que je peux changer d’avis?
-Trop tard! m’a répondu le vendeur.
J’ai senti une piqûre dans mon cou et j’ai eu l’impression que je m’endormais. J’ai rêvé que je sautais d’un toit à un autre sans problème, que je tombais mais que j’arrivais à me relever comme si de rien était, que je dansais dans les bras d’un bel inconnu (je n’ai pas eu de difficulté à imaginer qu’il s’agissait d’un certain jeune homme blond que je connaissais) et aussi que je chantais avec une voix digne d’une barde. Je me suis ensuite réveillée. Le vendeur m’a détachée et m’a demandé de chanter, pour voir si ça avait fonctionné.
-Non! Je ne vais pas chanter!
Il a insisté, mais a finalement dû se faire une raison. Pas question que je chante sans avoir une bonne raison. Quand je me suis levée, il m’a fait une jambette. Je n’ai eu aucun problème à me relever avec style. Je suppose que ça veut dire que ça a marché.

Je suis allée retrouver Mika, qui était assise sur un banc. Elle regardait les jumeaux, qui lui faisaient des sourires à faire craquer n’importe qui.
-Ils sont tellement trop mignons!
-Merci de vous en occuper, m’a dit Mika.
-Ça me fait plaisir. J’ai promis à Cyrianne de m’en occuper s’il arrivait quelque chose à elle ou Cédric.
Mika a semblé bien triste en entendant le nom de sa fille.
-Ne vous en faites pas, je suis sûre qu’elle va bien.
-J’espère…
Quelqu’un est venu la chercher à ce moment et je me suis retrouvée seule avec les enfants. J’ai décidé d’aller me promener avec eux et au moment où je passais près de la porte d’entrée, j’ai entendu des voix s’élever. L’une d’elles me semblait assez familière.

Je suis allée voir ce qui se passait et il s’agissait effectivement d’Edward. Il était avec Mierta, la mère de Caliane. Elle semblait très en colère et demandait à voir sa fille. Caliane est ici? Il y avait aussi avec eux un type avec deux ailes blanches dans le dos qui avait l’air un peu trop zen à mon goût. Il a dit qu’il s’appelait Yonsi et qu’il était islandais. Islandais? C’est quoi un islandais?
-C’est une race, m’a-t-il répondu. Il y a des gens blancs, noirs, jaunes, rouges et verts dans mon monde.
-Ok…
(Est-ce que c’est vrai ou est-ce qu’il divague à cause de l’herbe à 1D4 qu’il a fumée?)
Ma journée n’avait pas fini d’être riche en émotions. Les portes d’entrée se sont rouvertes et un homme est entré. Il semblait mouillé/crasseux de la tête aux pieds et ses cheveux mauves lui tombaient sur le visage.
-Dante?
Yonsi s’est pitché dessus, mais Dante n’avait pas l’air de le connaître. Il y a un Dante aussi dans le monde de Yonsi. Ce dernier a été plutôt perturbé de la perte de mémoire de Dante et j’ai dû lui répéter au moins cinq fois que Dante était amnésique pour que l’information se rende jusqu’à son cerveau. La drogue c’est mal, voyez?

Dante s’est dirigé droit sur moi et il avait l’air plutôt… très fâché.
-Dante, qu’est-ce que tu fais ici?
-Interroge ton cœur. Je suis certain que tu vas t’en rappeler.
-(…Fiona!)…Oups.
-Oups?! C’est tout ce que tu trouves à dire?! Je suis parti à la nage pour te suivre et j’y serais encore si un bateau ne m’avait pas ramassé!
-Je suis désolée!
J’ai eu beau m’excuser et essayé de lui expliquer pourquoi j’étais partie aussi précipitamment, il semblait bien décidé à rester fâché.
-Et en plus, je n’ai même pas pu me taper la paysanne horny que j’ai rencontrée!
-…Pourquoi tu ne l’as pas fait?
-Je ne pouvais pas! Il fallait que je marche jusqu’ici!
(…Pauvre chou. Pate, pate.)
Dante avait vraiment l’air de vouloir m’étrangler, mais l’emprise de Fiona l’en empêchait je crois.

Il n’avait pas le choix de rester avec moi, alors il m’a suivie partout. Edward, Mierta et l’ange gelé sont allés voir Caliane et moi je suis allée aux cuisines pour grignoter quelque chose. J’ai pris une salade, Dante un steak et comme les pitchous semblaient agités, je me suis dit qu’il était temps de les nourrir. Sitôt qu’ils ont eu leur bouteille, ils l’ont calée en un rien de temps.
-Trop cute!
(Ça c’est encore moi.)
-Tu n’es pas censée faire ça avec tes seins? m’a demandé Dante.
-Je ne suis pas leur mère, alors je ne peux pas.
-Ok.
Dante m’en voulais toujours, mais il a éventuellement fini par se calmer.
-Je veux récupérer l’émeraude de la fillette, m’a-t-il dit. Je veux avoir le libre arbitre.
-…Pas de problème. Je vais t’aider.
-Bien.
(J’avais déjà prévu de le faire dès mon retour sur l’île. S’il y a quelqu’un qui peut comprendre à quel point c’est désagréable de se faire contrôler, c’est bien moi. Je ne tiens plus à Dante, mais ça ne veut pas dire que je ne l’aiderai pas sur ce point.

Le restant de l’après-midi aurait pu se passer dans un calme relatif, mais une autre connaissance a ressurgi au château : Cédric. Je crois que je n’aurais pas été plus étonnée si on m’avait dit qu’En était gentil. Il était accompagné de Cara (aka Coffre à outils) et Mash (aka Bobettes de cuir). Dès qu’il a vu ses enfants, il les a sortis du berceau et les a serrés contre lui. J’en ai profité pour m’approcher discrètement et le poker. Je voulais m’assurer qu’il était réel.
-…Bonjour Raven.
Poke, poke.
-Oui, je suis vivant.
-Mais tu étais mort.
-Là je suis vivant.
-Il s’est passé quoi entre les deux?
-C’est compliqué.
-Ok!
Tout ce qui compte, c’est que tu sois revenu. Quand il a vu le tatoo dans le dos de Myriam, je lui ai expliqué que c’était Cyrianne qui l’avait fait et je lui ai résumé rapidement la situation, comme quoi elle avait «choisi» et que le moment venu, je devrais remettre l’épée à Myriam.

Nous avons ensuite dû lui dire que Cyrianne s’était transformée en dragon, complètement. Ça posait un petit problème étant donné que nous devions récupérer l’orbe avant que Xélotha ne le fasse. Il faudrait la retransformer, mais ça risquait d’être un peu difficile. Cara et Mash nous en ont raconté un peu sur les dragons. Ils avaient été transformés en humains par les dieux (Parce qu’ils étaient trop puissants? Je ne me rappelle plus. La player a un blanc) et ils conservaient certains attributs physiques des dragons. Ils étaient aussi condamnés à mourir jeunes. Donc, si j’ai bien compris et comme Cédric l’a dit, tout ce qu’on a à faire c’est de trouver un dieu pour qu’il retransforme Cyrianne? Piece of cake!

Pour compliquer les choses encore plus, nous avons reçu un message d’Imprevuchiu, qui nous a dit qu’Ermalaïonne allait arriver demain pour récupérer la fille d’Edward. Nous ne pouvions pas rester là à ne rien faire. Il fallait tenter d’enlever l’emprise de Xélotha. Cédric a dit à Edward qu’il devait montrer à sa fille qu’il l’aimait, devant d’autres personnes, devant le monde entier si possible. Malheureusement, Edward n’avait nullement envie de se montrer sentimental devant nous. Ça ne nous a pas empêchés de l’observer de loin (laissez-moi vous dire que c’était plutôt pathétique). Dante était bien entendu collé à mes basques, mais il était trop occupé à fumer l’herbe à 1D4 que Yonsi lui avait donnée.
-Je pense que je vais remonter, a-t-il fini par dire. J’ai pogné un down. Je n’ai même plus envie de me moquer de l’elfe.
-Hé!
(P’tit con!)

Nous l’avons suivi de peu, car Ermalaïonne avait décidé de devancer sa visite.
-On fait quoi pour tes enfants Cédric? lui aie-je demandé.
-…
Il ne m’a pas répondu, mais m’a fixée d’un regard suppliant. Tu n’as pas besoin d’en faire autant, ça va me faire plaisir.
-Pas de problème!
-Merci.
-You should let your boy toy do it, m’a dit Kira. He’s too wasted to do anything anyway.
-(Ça c’est vrai.) Dante, tu peux...?
-Ok!
Il s’est éloigné avec la poussette et je suis allée me battre. Ça n’a pas été super facile, tant pour Ermalaïonne que pour mes compagnons. Vous vous douterez que j’ai encore perdu le contrôle et que j’ai failli les tuer. À cause de la fumée d’Ermalaïonne, mon arbalète s’est transformée et elle a essayé de me mordre l’épaule. J’en fus réduite à la tapocher pour qu’elle me lâche. Cédric a fini par la mettre à terre, mais quand il s’est approché d’elle, j’ai encore perdu le contrôle et j’ai fait… un petit trou dans Ermalaïonne. Ok… Disons un gros trou. Et… je l,ai même peut-être un peu tuée.

Quand Cédric l’a serrée dans ses bras (et c’était évident qu’il pleurait), je me suis sentie tellement mal. Je ne voulais pas la tuer moi! Je suis désolée Cédric, je suis désolée. Je ne pensais pas qu’il y avait quoi que ce soit à faire, mais Yonsi s’est approché et a dit qu’il pourrait essayer de la ramener. Quand il lui a touchée, tout autour de nous est devenu rouge. Je crois que nous avons été transportés dans le monde de Xélotha. Dans le ciel, il y avait un gros œil avec des tentacules (ew) et si nous voulions retourner chez nous, nous allions devoir le battre. Il n’a pas posé un très gros défi et quand nous sommes retournés dans notre monde, Yonsi avait disparu et les cheveux d’Ermalaïonne étaient redevenus blonds. Et elle était vivante aussi. Cédric en a été tellement content qu’il l’a embrassée passionnément. C’est donc ben beau! Romantique comme je suis, je ne pouvais que m’émouvoir de ce qui se passait. Et aussi être un peu triste. Cédric a retrouvé Ermalaïonne et bientôt il retrouvera Cyrianne. Ça veut dire qu’ils n’auront plus besoin de moi pour garder les enfants. Je savais que ça ne durerait pas éternellement, alors il faut que je me fasse une raison. Comme m’a dit Cyrianne, un jour je connaîtrai la joie d’être mère à mon tour. Je l’espère sincèrement, mais sans chum… Je connais un homme qui «ferait l’affaire», qui pourrait me rendre heureuse, mais pour ça, je devrai l’attendre dix ans. Je sais qu’il en vaut la peine, mais qu’est-ce que je fais si je rencontre quelqu’un entre-temps? Je devrai repousser tous les hommes qui m’approcheront parce que j’espère qu’il voudra de moi dans cette vie comme il voulait de moi dans cet autre monde. C’est risqué…