mercredi 25 février 2009

Raven 72 : Le calme avant la tempête

C tout ce que j'ai eu le temps d'écrire. Je vais essayer de faire le reste le plus tôt possible. Ça devrait s'intituler «L'art d'être complètement décrissée de la vie». Même si ce n'est pas de ta faute, merci Cédric. Grâce à toi, Raven est profondément mal à l'aise en ce moment et moi je vais pouvoir écrire un post vraiment cool de la mort qui tue. Hé hé hé...

La journée avait si bien commencé. Je m’étais réveillée au chaud dans ses bras. Il avait dit que nous passerions la journée ensemble. J’ai éventuellement retrouvé les sensations dans mes jambes et j’ai pu me lever pour me rendre à la salle de bain. J’en fus presque déçue. Ça ne m’aurais pas déplu que Spartan me prenne dans ses bras pour me déplacer. Quand je suis revenue dans la chambre, fraîche et dispose malgré mon manque de sommeil, Spartan était en train d’écrire. Je me suis penchée par-dessus son épaule pour voir ce qu’il écrivait. Je n’ai rien compris parce que c’était en mage.
-Qu’est-ce que tu écris?
-Mes mémoires. Je veux tout garder à date.
Sur le mur, il y avait une bibliothèque remplie de livres. Euh, ça sort d’où et tu as écrit tout ça quand? J’ai feuilleté quelques livres, mais tout était écrit en mage.
-Je ne comprends rien…
-C’est normal.
-Ça s’apprend le mage?
-Oui, si tu es mage.
-Zut…
-Tu n’auras pas besoin de l’apprendre.
-Quand même, ça aurait été pratique…
(Je vais être ta reine et toi tu es mage, alors est-ce que ça ne serait pas une bonne chose que j’en sache le plus possible sur ton univers?)

Spartan a continué à écrire.
-Tu en as pour combien de temps? lui aie-je demandé.
-Sûrement pour quelques heures.
-Mais… Mais… Tu avais dit que tu passerais la journée avec moi…
(Muuu…)
-Euh…
-Désolé?
-Muuu…
-Si tu veux, tu pourrais aller essayer des robes pour ce soir? Il y a une chambre remplie de robes au troisième étage, troisième couloir, quatrième porte à droite.
-…Je suppose que je pourrais faire ça… Je vais y aller.
-D’accord.
(Il semblait désolé, alors je n’aurais pas pu lui en vouloir. Et puis je devrais m’attendre à ce genre de choses en fréquentant l’archimage, non? Il est un homme très occupé et il ne peut pas passer tout son temps avec moi. Je suis un peu déçue, mais je l’adore quand même.)

Avant d’aller me chercher une robe, j’ai décidé d’aller faire un petit tour au laboratoire du scientifique fou. J’aurais préféré y aller avec Spartan, mais puisqu’il était trop occupé, je devrais me débrouiller toute seule. J’avais besoin de savoir si j’étais vraiment moi ou juste une vulgaire copie. Sur la table, la maid folle morte (ou inconsciente?) était étendue. Je m’en suis tenue le plus loin possible, au cas où elle se réveillerait et essaierait de me tuer à nouveau. Dans la pièce d’à côté, les multiples moi disséquées étaient toujours là. Muuu… Je me suis dépêchée de refermer la porte.
-Tu ne devrais pas être ici, m’a alors dit Jessica.
(J’ai failli avoir une crise cardiaque.)
-Je sais… Mais je ne peux pas laisser toutes ces… «moi» comme ça.
Elle a fini par me convaincre de ne plus m’en préoccuper, me disant que quelqu’un viendrait s’en occuper. Ce détail réglé, je suis allée jeter un coup d’œil aux notes qui traînaient sur la table. C’était malheureusement tout écrit en mage. Jessica essayait d’ailleurs de trouver un moyen de tout traduire, mais elle ne pouvait pas m’aider.
-Tu pourrais toujours demander à «almighty»? m’a-t-elle suggéré, parlant de Spartan.
-Oui, je suppose que je pourrais…
-Vous êtes très mignons ensemble.
-Merci…
(Yééé! Quelqu’un vient de me dire que Spartan et moi on fait un beau couple! Wouhou!)

Je flottais sur mon petit nuage, mais j’étais encore préoccupée par cette histoire de d’original et de clone.
-Si tu exploses dans 48 heures, on saura que tu es un clone!
-Muuu!
(Ça c’est méchant!)
-Écoute, dans mon livre à moi, si tu es la seule Raven, alors tu es Raven.
-…Merci. Ça te rattrape pour ce que tu venais de dire.
(Je suppose que c’est vrai. Je suis moi, peu importe d’où je viens. Et puis ça n’a pas l’air de déranger Spartan, alors pourquoi je devrais m’en faire avec ça?)

J’allais repartir quand Jess m’a dit qu’elle avait entendu un bruit venant de la chapelle. Elle m’a suggéré d’aller y jeter un coup d’œil. Pourquoi pas? Ça me ferait passer le temps en attendant que Spartan ait fini d’écrire ses mémoires. À la chapelle, j’ai trouvé Cyrianne, qui avait l’air très malheureuse. Elle avait aussi retrouvé sa mémoire et elle se sentait très mal à cause de ce qu’elle avait fait à Cédric (aka coucher avec l’archimage et avoir des enfants de lui). J’ai essayé de la convaincre d’aller parler à Cédric, mais j’étais à moitié convaincue de ce que je disais. D’un côté, si quelqu’un m’avait fait du mal de cette façon, je ne sais pas si j’aurais eu envie de lui pardonner. Mais d’un autre, je pouvais avoir une petite idée de ce que Cyrianne avait ressenti. Spartan était beau, charmant et charismatique et s’il avait été le moindrement pareil dans son ancienne vie, il aurait été très dur de résister. Moi j’en ai été incapable et maintenant je suis totalement accro à lui. Rourou…

Cyrianne préférait rester seule, alors je lui ai simplement promis de dire à Cédric qu’elle l’attendait là. En retour, elle m’a demandé de ne pas oublier ma promesse de m’occuper de ses enfants s’il lui arrivait quelque chose. Euh… ♫La, la?♫ Je n’avais pas oublié, mais les choses étaient maintenant légèrement beaucoup différentes. J’étais fiancée (j’adore ce mot) à la réincarnation de l’archimage. Je savais que Spartan était différent de l’ancien archimage, mais qu’est-ce que Cyrianne ressentirait par rapport à ça? Est-ce qu’elle voudrait toujours que je m’occupe de ses enfants dans une telle situation? Je lui en parlerai plus tard. Pour l’instant, je dois aller chercher une robe pour ma soirée avec mon rourou.

J’ai trouvé la chambre ans problème. Elle était remplie d’un bout à l’autre de robes. Wow… Trop cool… Je me suis sentie comme une petite fille dans un magasin rempli seulement de poupées. Je me suis fait plaisir et j’ai ouvert tous les garde-robes. J’ai vu plusieurs horreurs, froufrous et trucs trop shiny pour ne nommer que ceux-là. Puis je l’ai vu elle, la robe de mes rêves, un véritable coup de cœur. Bien entendu elle était rouge. D’un beau rouge foncé, faite en taffeta je crois. Elle était sans bretelle et la jupe était très évasée. J’ai failli baver dessus tellement je la trouvais belle. Et comble de chance, j’ai réussi à trouver une paire d’escarpins rouges qui allaient parfaitement avec. Ça serait parfait pour la soirée… en espérant que tout se passe bien. Parce que si je devais me battre avec ça dans les pieds, je me péterais la gueule à coup sûr. Maintenant si je pouvais seulement trouver des accessoires pour compléter le tout et des jolis sous-vêtements. Je voulais voir les yeux de Spartan s’agrandir lorsqu’il m’enlèverait ma robe ce soir. Je voulais me faire belle, plus que belle pour lui. Il le méritait bien.

J’ai pris la robe et les souliers et je suis retournée vers Spartan. Il avait heureusement terminé d’écrire. Il était debout près de la fenêtre, en train de contempler la ville. Rourou… J’ai déposé mes trucs sur le lit et je suis allée vers lui. Il avait envie d’aller en ville pour grignoter quelque chose. Pourquoi pas? Tout pour passer le plus de temps possible avec lui. Je me suis accrochée à son bras et nous sommes sortis.
-Si ça ne te dérange pas, j’aurais besoin d’aller magasiner.
-Tu n’as pas trouvé de robe?
-Oui, mais il me faut ce qui va en-dessous…
-…Oh! Oui, bien sûr…
Il a détourné le regard et… est-ce que je l’ai bien vu rougir? Après tout ce qui est
arrivé la nuit passée, ça te gêne que je parle de sous-vêtements? Tu es trop mignon. Ça me donne encore plus envie d’en choisir qui soient le plus sexy possible. Si tu es gêné maintenant, attend donc à ce soir. Je te garantie que tu n’as encore rien vu…

Dans la boutique, j’ai pris le temps de chercher, car je voulais quelque chose qui soit vraiment «wow». Je voulais que Spartan me regarde et qu’il soit incapable de prononcer un seul mot. Je suis restée dans les mêmes teintes. Une brassière strapless avec un peu de dentelle et la culotte assortie (mais pas de string, je déteste ça pour mourir). Et tant qu’à me lancer dans les dépenses (ce n’était pas moi qui payait de toute façon), j’ai pris un petit quelque chose pour mes cheveux et j’ai décidé de prendre des bas et le porte-jarretelles qui allait avec. J’ai tellement aimé le résultat que j’ai failli appeler Spartan dans la cabine d’essayage pour qu’il me dise ce qu’il en pensait. Mais je me suis retenue. Si je l’avais fait, je ne m’en serais pas sortie intacte, si vous voyez ce que je veux dire…

Mes achats faits, Spartan et moi sommes allés dans un petit resto sympathique pour manger. J’ai à peine grignoté, mon esprit trop occupé par la soirée qui s’en venait pour que mon corps fasse quoi que ce soit. J’avais peur que Spartan ne me dise qu’il devait retourner… faire des trucs d’archimage et que ces beaux moments passés avec mon rourou ne soient coupés courts, mais pour mon plus grand plaisir il est resté avec moi tout le restant de l’après-midi. Je me suis accrochée à son bras autant parce que j’avais peur qu’il ne s’en aille que parce que j’étais aux anges de l’avoir pour moi toute seule. Nous sommes allés manger une crème glacée, nous nous sommes promenés dans le parc, nous avons assisté à un spectacle de marionnettes… Toutes des activités que les couples faisaient. Je flottais sur mon nuage et personne n’aurait pu m’en faire redescendre. L’avoir près de moi, sentir sa main dans mon dos, me caressant doucement, sentir ses baisers dans mon cou ou simplement son regard sur moi… Je ne m’étais pas sentie aussi heureuse depuis tellement longtemps.

Quand le soleil a commencé à se coucher à l’horizon, nous sommes rentrés au château pour nous préparer. Spartan est allé dans une autre pièce pour me laisser tout l’espace dont j’aurais besoin. M’habiller a été assez facile. Ce qui a été long ce fut de me coiffer. Il y avait si longtemps que je ne m’étais pas appliquée à me faire belle que j’avais presqu’oublié comment je devais procéder. Arranger mes cheveux fut donc une tâche des plus complexes. J’ai tiré mes cheveux par en arrière pour me faire une toque et j’ai mis la genre de fleur rouge en tissu que j’avais choisie par-dessus. Le résultat était plutôt satisfaisant. Pour le maquillage, je suis restée dans la simplicité. J’espère que Spartan aimera.

Toc, toc.

-Tu es prête? m’a-t-il demandé à travers la porte.
-Oui!
Je suis allée lui ouvrir, nerveuse comme je ne l’avais pas été depuis un bon moment. Quand j’ai ouvert la porte, Spartan m’a contemplée sans rien dire, son regard se promenant sur moi de haut en bas. J’ai commencé à m’inquiéter.
-La robe n’est pas bien? Elle est trop…? Ou pas assez…?
-Non, tu es parfaite…
Là ce fut à mon tour de rougir.
-…Merci…
Nous sommes ensuite sortis dehors. Un magnifique carrosse nous attendait, l’intérieur étant aussi luxueux que l’extérieur. Spartan s’est assis en fasse de moi.
-Tu veux quelque chose à boire? m’a-t-il demandé alors que le carrosse se mettait en route.
-Non merci.
Tout ce que je voulais c’était l’avoir près de moi. Je suis donc allée m’assoir à côté de lui et j’ai accoté ma tête sur son épaule, tout en emprisonnant sa main entre les miennes. J’ai vraiment hâte de voir la surprise que tu m’as réservée. J’espère que je vais aimer…