lundi 14 juillet 2008

Raven 63: Un gars qui a les mêmes rêves que moi? Whoa…

C'est fini. Désolée si les événements ne sont pas relatés exactement dans le bon ordre. J'ai eu un blanc de mémoire, alors je me suis dit que l'important c'était que le plus important soit écrit, peu importe l'ordre en autant que ça se tienne. J'ai hâte à la prochaine game!!

Cédric venait de me hugger.
-Vous feriez un beau couple! a commenté Nico (ou Éveliss, je ne sais plus)
-Quoi? s’est exclamé Cédric.
-…
(Je seconde. Quoi? On n’est pas un couple, crétin! Qui voudrait être en couple avec moi de toute façon? Je manque de tuer (quand je ne le fais pas carrément) tout le monde à chaque cinq minutes! Je suis un vrai danger public. Plus personne ne voudra jamais de moi. J’ai suivi les autres vers la sortie, sans me mêler aux conversations. Plus vite je les quitterai et mieux ce sera. Je ne disais rien, mais Nico ne s’est pas gêné pour dire encore que j’aurais dû laisser de la potion bleue pour Flinch. Désolée d’avoir voulu survivre à ce point. Avoir su que ça rendrait les gens si heureux, je serais restée zombie.

Quand nous avons passé les grilles du cimetière, je suis partie vers la ville, sans but précis. Éveliss m’a suivie vraiment pas subtilement, alors je me suis cachée dans l’ombre et je me suis sauvée. J’ai continué à marcher jusqu’à ce que je trouve un bar assez discret où les autres ne risquaient pas de venir me chercher. J’en ai vu un qui s’appelait «Lonely Hearts». C’est aussi déprimant que ce que je ressens. Ça devrait faire l’affaire. À l’intérieur, il y avait pleins de gens seuls aux tables. Oui, cet endroit conviendra parfaitement. Je suis allée directement voir le barman.
-Qu’est-ce que je peux faire pour vous?
-Deux bouteilles de vin, s’il vous plaît.
-Vous avez été dompée?
(Si seulement c’était le cas.)
-Non.
-Si vous êtes déprimée, vous devriez aller voir le gars là-bas.
Il m’a pointé un type aux cheveux mauves, le type aux cheveux mauves que j’avais déjà rencontré par deux fois. Vu ses manières qui laissaient très beaucoup à désirer, je n’avais pas envie d’aller le rejoindre. Je suis déprimée, pas désespérée.
-Non merci. C’est combien pour le vin?
-3 pièces d’argent.
-Excellent.
(Ça ne me coûtera pas cher pour me soûler.)

J’ai payé le barman et je suis allée m’assoir le plus loin possible de l’entrée, dans le coin le plus dark de l’endroit. Personne n’est venu me déranger et j’ai pu boire en paix. Je buvais le vin comme si c’était de l’eau et il n’y en avait jamais assez. Le… goût était toujours là, peu importe la quantité d’alcool. Go away, please go away… J’ai fini par m’écrouler sur la table, à moitié inconsciente. J’étais en train de m’endormir quand une petite vieille est venue me déranger.
-Vous avez droit à une clé! Ça fera 500 po!
-…Hein? Répétez ça!
-Voilà ma carte! J’ai une shop près des portes du cimetière!
Ensuite elle est partie.
-…Hein? J’ai pas assez bu! J’hallucine des petites vieilles!
Mes bouteilles étant vides, j’en ai commandé deux autres. Quand je les ai finies, le seul goût que j’avais dans la bouche, c’était de l’alcool. Bien… Il serait peut-être temps que j’aille me coucher…? Le réveil va être assez dur comme ça et si je veux me lever assez tôt pour quitter la ville quand les portes s’ouvriront, je devrais partir.

Je me suis levée de peine et de misère et je suis sortie. Je tenais à peine sur mes jambes. Titubant, j’ai pris la première ruelle que j’ai vue. Il vaut mieux que j’évite les grandes rues, je vais moins risquer de tomber sur quelqu’un du groupe. Bon… Maintenant, il faut que je trouve une auberge. Auberge… Auberge… Où es-tu…? Je ne voyais pas d’auberge nulle part et marcher était de plus en plus difficile. Pourquoi il n’y a jamais d’auberge quand on en a besoin? Si j’essaie d’attirer une auberge avec mon argent, ça pourrait marcher? Whoa! Mais qu’est-ce qui m’a fait trébucher? Je crois que c’est une roche invisible. Et je crois que j’ai atterri dans une flaque de boue. Salut flaque de boue, comment ça va?

Black-out.

Quelqu’un me donnait des petits coups, comme si on cherchait à me réveiller.
-Hein…?
-Est-ce que ça va? m’a demandé quelqu’un que je n’ai pas reconnu.
J’ai ouvert les yeux et j’ai aperçu trois silhouettes.
-Vous êtes vraiment trois ou c’est moi qui hallucine?
-Les gars! Elle est complètement bourrée! On va pouvoir en faire ce qu’on en veut!
-Moi je veux passer avant toi!
-Euh… Je proteste!
-T’as pas ton mot à dire!
-I beg to differ, est intervenu quelqu’un.
Hein? Cette voix me dit quelque chose… Et ces bobettes de cuir me sont définitivement familières. Mash? C’était bien lui. Je ne sais pas ce qu’il leur a fait, mais les trois gars se sont sauvés en courant.
-Qu’est-ce que tu fais ici? aie-je réussi à articuler.
-Je suis venu te chercher. Combien tu vois de doigts?
-Euh… Trente-sept!
-…C’est ça! Allez viens!

Il m’a installée sur son dos et s’est mis en route. J’aurais préféré rester toute seule (le risque que je le fasse cramer était toujours là), mais dans mon état, je n’avais pas la force de protester.
-Il faudrait se coucher. Tu veux qu’on aille chercher une auberge?
-D’accord!
Nous avons marché (plutôt «il») un peu jusqu’à ce que nous ayons quelques auberges en vue.
-Tu as une préférence? m’a-t-il demandé.
-Mmmm… Celle-là!
(J’ai pointé le premier building que j’ai vu.)
-D’accord.
Mash m’y a emmenée et m’a déposée sur… Ce ne sont pas des bottes de foin ça? Et pourquoi cet homme a l’air d’un cheval?
-Mash, pourquoi il a l’air d’un cheval lui?
-Parce que c’est un cheval.
-L’aubergiste est un cheval?
-Ce n’est pas une auberge ici, c’est une écurie. C’est ça que tu as pointé et ça coûte moins cher de toute façon.
-…D’accord!
(Un endroit ou un autre, peu m’importe! Je vais finir par le faire cramer de toute façon!)

Mash m’a allongée confortablement (autant que ce soit possible) sur le foin et il m’a enlevé mes bottes, puis ma jupe, et mon top. Hein?
-Qu’est-ce que tu fais?
-Je t’enlève ton linge, il est sale.
-…Ok!
(Si tu le dis!)
Il a ensuite enlevé sa casquette et il en a sorti une couverture, qu’il a étendue sur moi.
-Whoa… C’est cool ça…
-C’est une casquette sans fond.
-Cool…
Il a ensuite sorti une minuscule couverture (ça avait plus l’air d’une serviette à main que d’autre chose) qu’il a étendue sur lui. Ça le couvrait des épaules à la taille. J’étais peut-être soûle, mais pas sans-cœur.
-J’ai une couverture dans mon sac, si tu veux, lui aie-je dit.
Je l’ai entendu l’ouvrir et en sortir quelque chose, probablement ma couverture. Pourtant, je l’ai entendu farfouiller plus longtemps que nécessaire.
-Hé! Tu ne sors que ma couverture, ok?
Le bruit a ensuite cessé, mais Mash a marmonné dans son coin. Je n’ai pas compris la moitié de c qu’il disait.
-… Fuck Cédric… Si je veux me l’éclater…
-De quoi tu parles?
-Rien!
(Si tu le dis! De toute façon, je ne me souviendrai sans doute pas de ce que tu as dit demain.)

Je me suis endormie assez rapidement. Je n’ai pas été malade durant la nuit, mais j’ai fait des rêves vraiment trop étranges. Il y avait pleins de bouteilles de vin qui volaient autour de moi. Je voulais m’en aller, mais je ne pouvais pas. Et une calotte de cuir est venue me sauver et m’a emmenée dans une auberge, mais derrière le comptoir, il y avait un cheval et non pas un aubergiste. Euh… Je pense que je préférerais encore être malade. Quand je me suis réveillée, mon dos me piquait. Le matelas n’est donc ben pas confo, quessé ça? J’ai mis ma main à côté de moi pour toucher et… What the…? On dirait du… C’est du foin.
-On est où? aie-je demandé à haute voix.
-Dans une écurie.
Mash? Qu’est-ce qu’on fait ici? Attends… Je crois que je me souviens… Tu m’as sauvée hier de ces… Combien ils étaient? Peu importe. Tu m’as sauvé de ces types qui voulaient m’agresser et tu m’as emmenée… ici? Ok… Ici ou ailleurs. Mais pourquoi je suis en sous-vêtements sous la couverture? Ah, ma jupe et mon top sont accrochés juste là. Et ils ont l’air propres. Est-ce que tu as lavé mon linge Mash? Si c’est le cas, merci.

J’ai retenu la couverture contre ma poitrine et je me suis assise. Je n’avais pas de nausée, mais ma tête tournait. Il fallait que je reprenne mes esprits avant de faire quoi que ce soit d’autre.

Toc, toc.

Mash est allé ouvrir et a donné quelques pièces à l’homme qui se trouvait de l’autre côté de la porte. J’en ai profité pour me rhabiller.
-Et elle s’est habillée pendant que j’avais le dos tourné.
-…
(C’est sûr voyons! Je ne vais quand même pas me promener en sous-vêtements devant toi. On ne se connaît pas assez pour ça.)
-C’était qui? lui aie-je demandé.
-Le palefrenier. Je lui avais dit que je le payerais s’il revenait à midi.
-Il est midi?
(Ou plutôt : tu as paré le palefrenier pour que je puisse dormir plus longtemps? Merci alors.)
-Tu vas faire quoi maintenant? m’a-t-il demandé.
-(Retour à la réalité)… Je crois que je vais m’en aller. Partie comme je suis, si je reste, je vais finir par soit faire cramer quelqu’un ou alors je vais me retransformer en zombie et manger le cerveau de quelqu’un d’autre!
Mash a bien essayé de me remonter le moral, mais j’avais trop peur de tuer quelqu’un d’autre pour avoir envie de rester.
-C’est pour ça que tu es partie hier?
-Oui… J’ai mangé le cerveau de quelqu’un! Et j’ai failli tuer Cédric aussi!
-Qu’est-ce que ça peut te faire? C’est un mage et moi aussi.
-..C’est vrai, mais vous n’êtes pas evil!
-Moi je suis evil!
-Non, tu n’es pas evil!
-Oui!
Mais c’est quoi cette idée de vouloir à tout prix être mauvais? Si tu l’étais, tu ne m’aurais pas sauvé la vie, tu ne te serais pas occupé de moi et tu n’essaierais pas de me remonter le moral.
-Pourquoi tu m’as suivie hier? lui aie-je demandé.
-J’ai vu dans tes yeux un regard que j’ai souvent eu. Alors je me suis dit que tu devais être assez déprimée pour être dans les bars et je t’ai cherchée.
-Écoute, je ne crois pas que…
-J’ai accidentellement tué mon beau-père quand mes pouvoirs se sont déclenchés. Et en plus, la douleur est atroce à chaque fois que je les utilise.
-Oh… La douleur est vraiment atroce?
-Oui.
(Et moi qui pensais être la seule à avoir eu une existence tragique.)

-Oh… Mais je suis quand même cursée! Ou je pourrais encore être possédée et manquer de tuer tout le monde! Je peux dire adieu à mon rêve d’avoir une maison, un chat, un chien, un mari et pleins d’enfants!
-Et moi je couche avec des travestis parce que faire ça avec quelqu’un qui compte… Enfin…
-Tu n’as jamais essayé?
-Je préfère ne pas prendre de chance. Tu sais, moi aussi je voudrais une maison avec une clôture blanche, un chien, des chèvres et des enfants, mais quelle fille voudrait de moi?
(Je n’en crois pas mes oreilles. Un gars qui a les mêmes rêves que moi? Whoa… Bon d’accord. À quelques détails près ça diffère, mais en gros, c’est pareil. Re-whoa…
-Écoute… Tes pouvoirs sont… un peu dégoûtants au début, mais on finit par s’habituer.
-Tu voudrais que je fasse quoi? Que je sorte mes veines, que je fasse un cœur et que je dise : je t’offre mon cœur?
-Pourquoi pas? Comme je t’ai dit, on finit par s’habituer!
-Tu as dit que tu étais cursée. Qui t’as cursée?
-En.
-En? Ta marque est où?
-Là.
J’ai pointé mon épaule droite.
-Je ne vois rien, m’a-t-il répondu.
-Qu’est-ce que tu racontes? Oh mon dieu… Il n’y a plus rien… Il n’y a plus rien… Qu’est-ce que tu fais Mash?
Il avait soulevé ma jambe et était en train d’inspecter ma cuisse.
-Je vérifie.
-C’est sur l’épaule, pas la cuisse!

J’ai regardé mon épaule quelques secondes sans y croire. J’ai dû me rendre à l’évidence : la marque de ma curse avait bel et bien disparu.
-Est-ce que c’est censé disparaître les marques de curse?
-Non, surtout si tu dis que tu as été cursée par En. Mais tu t’es réveillée dans cette ville, amnésique, alors peut-être que…
(Peut-être qu’il s’est écoulé un certain laps de temps entre le moment où j’allais me faire jeter en prison et celui où je suis arrivée ici? C’est possible.)
-Peut-être, mais même si je ne suis plus cursée, je pourrais encore manquer de tuer tout le monde.
-Moi je pense que je suis arrivé dans cette ville pour une raison, alors je ne partirai pas.
Je ne sais pas comment tu fais pour être fort comme ça. Moi j’ai juste envie de me cacher dans un coin ou encore mieux, de m’enfuir. C’est ce que je voulais faire, mais plus je te parle et moins j’en ai envie. Plus je te parle et plus je me rends compte qu’on a des points communs. Deux existences tragiques, les mêmes rêves d’avenirs, des difficultés semblables dans nos relations homme-femme… Mash m’avait révélé des trucs plutôt personnels alors je me suis dit que je pourrais peut-être lui en dire un peu plus sur ma curse. Je crois que ça me ferait aussi du bien d’en parler.
-Moi, je ne pouvais pas avoir personne parce que trouver quelqu’un qui est résistant au feu, ce n’est pas évident du tout!
-C’est ça ta curse? Pfft!
-Hé! Ne ris pas! Ce n’est pas drôle!
-Désolé. Pfft!
-Arrête de rire! Ce n’est pas drôle!
(Ça m’apprendra à me confier à quelqu’un!)
-Désolé… On pourrait vérifier si tu l’as encore. Ça se déclenchait comment?
-Il faut… juste être près. Des fois, je faisais brûler des gens juste en essayant de les voler.

Mash s’est rapproché jusqu’à ce qu’il soit à quelques pouces de moi. Nous avons attendu quelques instants, mais rien du tout. J’ai pris ses mains dans les miennes, pensant que nous n’étions peut-être pas assez près. Mais il ne s’est toujours rien passé. Alors je serais vraiment décursée? Whoa… Ça fait dix ans que je vis avec cette curse, alors maintenant que je ne l’aurais plus, je ne sais pas du tout quoi en penser.
-Alors, est-ce que tu vas rester?
-Je ne sais pas… J’ai toujours un peu peur…
-Ne t’en fais pas, si tu perds encore le contrôle, je vais t’assommer!
-Hé! Je n’ai pas envie d’avoir une commotion cérébrale ou de me retrouver dans le coma!
(Cette solution ne me plaît pas particulièrement, mais c’est la plus logique pour l’instant.)
-Tu as dit qu’il était midi. Tu veux aller déjeuner? Ou dîner?
-Ok, m’a-t-il répondu.
Nous sommes sortis de l’écurie et nous nous sommes mis à la recherche d’un resto potable. En marchant, nous avons vu Meruru, qui transportait une Flinch-zombie bien ficelée. Elle nous a fait un signe de la main quand elle nous a vus et elle a continué son chemin.
-Il est trop tôt pour ça, a dit Mash. Allons manger.
-Oui, allons manger.
Pourquoi courir après les ennuis quand nous savons parfaitement qu’ils nous tomberons dessus sans que nous ayons à faire quoi que ce soit? Je fais un pari : nous allons être en train de manger et la merde va nous tomber dessus à ce moment-là. Quelqu’un veut parier avec moi?