dimanche 15 juin 2008

Raven 62: There and back again

Il y avait neuf jardiniers autour de nous. Nous avons bien essayé de les raisonner. Cara a replanté les fleurs qu’elle avait arrachées en les modifiant. Ça a donné des roses de métal. Ça n’a pas plu aux jardiniers, qui se sont jetés sur nous. Ils n’avaient pas l’air bien forts, mais dès le début du combat, j’ai reçu une méga attaque. Un jardinier s’est jeté par-dessus moi et j’ai ensuite ressenti une grande douleur au niveau du cœur. J’ai à peine eu le temps de baisser les yeux et de voir une épée dépasser de mon corps que je me suis sentie tomber vers l’avant.

Black-out.

Quand j’ai ouvert les yeux, tout était noir autour de moi. Tout d’abord, je n’ai rien vu. Puis je l’ai aperçu lui : c’était Spartan.
-Spartan? On est où?
-On est morts. Moi je suis mort dans d’atroces souffrances. Regarde.
Un écran est apparu à côté de lui et j’ai pu voir ses derniers instants : il avait reçu une lance dans le ventre et Éveliss le tata l’avait secoué comme un forcené pour la lui enlever. Muuu…
-Et toi? m’a-t-il demandé.
-Euh… Je ne suis pas sûre… Il y avait les jardiniers autour de nous… Puis j’ai eu mal au niveau du cœur et tout est devenu noir.
-Ah bon.
-…Tu crois qu’on pourrait ne plus être morts?
-Et bien…
Avant qu’il ne me réponde. Il est disparu dans un grand flash de lumière.
-Hé! Tu aurais au moins pu finir ta phrase!

Je fais quoi moi maintenant? Je ne veux pas être morte! Muuu… J’étais en train de déprimer d’aplomb quand j’ai vu une lumière blanche apparaître un peu plus loin devant moi. C’est exactement comme on lit dans les livres : le long couloir avec la lumière blanche au bout. Ensuite, des gens sont apparus. Tout d’abord, mes grands-parents (?) qui me demandaient de les rejoindre au paradis. Je me rappelais à peine d’eux alors ce qu’ils m’ont dit ne m’ont pas vraiment touchée. Le plus dur, ce fut quand j’ai vu John. Je l’aimais tant et il me manquait tellement, vous n’avez pas idée.
-Viens avec moi Raven, m’a-t-il dit en me tendant la main. Le paradis est magnifique, même si je ne peux pas voir de quoi il a l’air.
-…
Tu es toujours aussi adorable. J’aurais tellement envie de te suivre… Aller au paradis? Ne plus souffrir et être heureuse pour le restant de l’éternité? C’est très tentant… Je n’aurais qu’à avancer d’un pas et prendre ta main… J’en avais très envie, mais quelque chose m’a retenue. Je n’étais pas prête à entrer au paradis. Il y avait tant de choses que je voulais voir et faire… Je voulais entre autre me débarrasser de ma curse et un jour, me marier et avoir des enfants. Toute ma vie, j’avais voulu devenir mère. Alors si je mourais sans l’avoir été, j’errais probablement au purgatoire parce que je n’avais pas accompli de mon vivant ce que j’étais censée accomplir.

Je me suis donc reculé de quelques pas. Je suis désolée John, mais je ne peux pas te suivre, du moins pas encore. Tout est devenu noir autour de moi et je me suis assise par terre en croisant mes bras. Pas question que j’aille vers la lumière! Je veux redevenir vivante, un point c’est tout! Après que j’aie fait cette constatation, j’ai commencé à manquer d’air. C’était comme si quelqu’un essayait de m’étouffer avec un oreiller. Je me suis débattue et débattue pour me défaire de cette emprise. Je sentais un petit courant d’air venant d’un peu plus loin alors je me suis dirigée par-là. J’ai senti une résistance alors j’ai commencé à creuser. J’ai dû casser tous mes ongles en le faisant, mais ma tête a fini par émerger à l’air libre. Mais quelque chose clochait… J’étais… Ça ressemblait à un cimetière. Et partout autour de moi, il y avait des squelettes et des zombies. Muuu… Qu’est-ce que je fais ici? Un petit truc squelettique avec des ailles qui a dit s’appeler Walrick m’a accueillie. Il a dit que j’étais ici parce que j’avais refusé le paradis. Huh? Est-ce que ça veut dire que je suis devenue une morte-vivante? Ça m’en avait tout l’air en tout cas. Ma peau avait une horrible teinte jaunâtre et tous mes gestes étaient au ralenti, même saccadés. Mais rien d’autre n’avait changé. J’étais habillée de la même façon à part… pour ce trou énorme que j’avais en plein cœur… Oh mon dieu! J’ai un trou en plein cœur et… un ver est en train d’en sortir! J’ai trouvé ça tellement dégueulasse que j’ai détourné la tête pour vomir. Mais au lieu de vomir, ma bouche a émis un son horrible, qui ressemblait à «hunh». Oh mon dieu… Je suis vraiment morte… Muuu… Je ne veux pas être un zombie… S’il vous plaît quelqu’un, rappelez-moi la prochaine fois de ne pas refuser le paradis quand on me l’offrira!

Walrick m’a dit que le seul moyen de redevenir vivante était d’avaler une potion bleue. Il m’en a montré une avant de la serrer sous sa cage thoracique. Il a dit que si je voulais l’avoir, je devais ramener une petite fille zombie qui avait été enlevée. Il m’a prévenue de faire attention parce qu’en ville, les zombies étaient généralement tués. Il m’a mis une cape toute moisie (méchant déguisement!) sur le dos pour me dissimuler au regard des gens. Avant que je ne parte, il m’a donné un dernier avertissement : il m’a dit de me dépêcher parce que le désir de manger commencerait bientôt. Muuu…

D’un pas hésitant, je me suis dirigée vers les grilles du cimetière. C’était le jour, mais personne n’était en vue. J’ai donc pu sortir sans risque de me faire tirer à vue. Je me suis tout de suite dirigée vers une ruelle sombre. Plus j’éviterais les gens et moins j’aurais de chance de dévorer quelqu’un. Ça ne m’a pas été d’une grande utilité. Le premier groupe de personnes que j’ai croisé de loin m’a paru très délicieux. Je salivais en les regardant, mais un dernier sursaut de raison m’a permis de m’éloigner. J’errais dans les recoins noirs en me demandant bien comment j’arriverais à trouver la fillette zombie quand j’ai aperçu un homme complètement soûl qui sortait d’un bar. Mmmm… De la chair fraîche… Avant même que je n’aie eu le temps de penser à me retenir, j’étais rendue derrière lui à lui flatter la tête.
-C’est tentant… Tellement tentant…
-Euh… Je peux vous aider madame? m’a-t-il demandé.
Ce fut les dernières paroles qu’il prononça. Je me suis agrippée à ses épaules et j’ai enfoncé mes dents dans sa chair. Le sang giclait partout, mais je m’en fichais. De la chair fraîche et du sang… Je n’avais jamais rien goûté d’aussi délicieux et j’en voulais plus… toujours plus… Tandis qu’il hurlait à mort, je me suis attaquée à sa tête. Je me suis rendue facilement jusqu’à son cerveau. Ce fut meilleur que tout ce que j’avais pu manger jusqu’à présent. Mes dents le déchiquetaient en petits morceaux et j’avalais le tout sans prendre le temps de mastiquer. C’est si bon…

Mais aussi rapidement qu’il avait commencé, mon repas s’est terminé. Des bras m’ont arrachée à mon dîner et m’ont fait reculer. Je me suis tournée vers celui qui avait osé commettre cet affront et la minuscule partie de mon cerveau qui était toujours lucide a reconnu Cédric, mais ça c’est arrêté là. Je me suis accrochée à lui de mes deux mains et j’ai mordu dans son épaule, lui arrachant un morceau de chair. J’ai à peine commencé à mâcher que mes dents ont repris le chemin de son épaule. Malheureusement, Nico (ses oreilles pointues ont l’air si délicieuses…) m’a soulevée dans les airs avec son pouvoir de psychique. J’ai eu beau me débattre et crier, il m’a laissée là. Allons, je veux seulement vous goûter… Une petite bouchée, c’est tout…

C’était une véritable torture pour moi : tous ses repas potentiels autour de moi, mais j’étais incapable de les toucher. Juste un, s’il vous plaît… Cara est toute petite… Je ne prendrai pas longtemps à la manger, promis… J’ai malheureusement été laissée dans les airs, ma faim me dévorant de l’intérieur et menaçant de me rendre folle. Quelqu’un, je crois que c’est Cédric (ça goûte spécial les gens aux cheveux bleus?) a suggéré à Nico de m’enlever ma faim pour que je ne sois plus une menace. Hé ho! Pas question qu’on m’enlève ma faim autrement qu’en me donnant des en-cas, ok? Avant que Nico ne fasse quoi que ce soit, Mash (Mmmm… Un petit blondinet…) s’est jeté sur moi et m’a arraché la mâchoire. Je ne me souviens pas vraiment de la douleur, mais plutôt de la déception que j’ai ressentie à ne plus pouvoir manger. D’un geste hésitant, Cédric a pris mon bout de mâchoire dans ses mains et me l’a replacé comme avant avec ses pouvoirs de mage. Étrangement, il fut si près de moi, mais je n’avais pas envie de le manger. Tous ces repas potentiels autour de moi et je n’en avais pas envie.

J’ai été traînée dans les airs jusqu’à la planque de Flinch (Flinch? Ça me dit quelque chose… Peut-être quelqu’un que j’ai déjà essayé de manger…?). Quand je l’ai vue, je me suis rappelée : la petite copine de Spartan, mais surtout la petite fille zombie que je devais ramener! Quelle chance que ce soit la même personne! Il fallait maintenant que je les convaincs de me suivre jusqu’au cimetière avec elle.
-Petite fille zombie, cimetière, potion bleue, aie-je réussi à articuler d’une voix très rauque.
-Il faut amener la petite fille zombie au cimetière pour avoir une potion bleue? m’a demandé Cédric.
-…Oui…
Ce fut aussi facile que ça. Ils nous ont emmenées la fillette et moi jusqu’au cimetière où j’ai facilement retrouvé Walrick.
-Well done my pet, well done.

Les autres m’ont regardée bizarrement. Quoi? Je suis un zombie qui a pour seul but de manger le cerveau des gens! Alors vous avez vraiment cru que je vous avais amenés ici pour le bien-être de la fillette? Tout ce que je veux c’est ma potion!
-Potion bleue, aie-je réussi à articuler à Walrick en tendant la main vers lui.
-Tu pensais vraiment que j’allais honorer ma part du contrat? m’a-t-il répondu.
-…
Quoi? P’tit con! Toi tu penses vraiment que je vais me laisser avoir de cette façon? Pas question que je reste un zombie pour l’éternité! J’ai rassemblé toutes mes forces et j’ai agrippé Walrick par le cou avant qu’il ne puisse s’échapper hors de ma portée. J’aurais bien voulu lui arracher les ailes avant de reprendre ce qu’il m’avait promis, mais j’en ai été incapable. J’ai donc sauté droit au but : j’ai plongé ma main dans sa cage thoracique et j’ai pris la potion bleue. Le tenant toujours d’une main, j’ai enlevé le bouchon avec mes dents et j’ai avalé le tout d’une traite.
-Hé! a protesté Nico (ou Éveliss). La potion bleue c’était pour la fillette!
Fuck you! Voir que je vais accepter de rester un zombie! Devient un zombie pour une heure et on en reparlera!

L’effet de la potion fut immédiat : une lumière blanche est descendue du ciel et m’a entièrement recouverte. Deux petits anges sont ensuite apparus et ont fait sonner leurs minuscules cloches. C’était quétaine à souhait, mais ça a marché. Quant tout eu disparu, j’étais redevenue normale : pas de trou dans la poitrine avec de vers qui en sortaient, une peau de couleur tout à fait ordinaire et j’étais capable de m’exprimer autrement qu’avec des «hunh». Je me suis retournée vers Walrick et j’ai resserré ma poigne autour de son cou. J’ai décidé de lui envoyer une boule de feu en pleine tronche pour passer ma colère. Le voir cramer me ferait le plus grand bien.
-Je suis un squelette! m’a-t-il répliqué après mon essai infructueux. Ça ne me fait rien!
Il m’a alors lancé quelques minis boules de feu au visage qui ont eu pour effet de me faire le lâcher. Il en a profité pour s’envoler hors de notre portée. Walrick n’était pas content du tout et il nous a dit qu’il nous ferait subir ce qui était arrivé au gros J, whoever that is.

Nous n’avons pas tardé à le savoir. Un genre d’immense zombie sans tête est apparu devant nous. Il était accompagné de plusieurs zombis de grandeur normale qui s’amusaient à se pitcher vers nous et à se faire exploser ensuite. Des zombis kamikazes? J’aurai tout vu. Nico s’est occupé de les tenir à distance pendant que nous attaquions les deux autres. Le gros zombie sans tête fut assez facile à tuer. Je suis fière de dire que c’est moi qui lui ai porté le coup fatal. Ce n’était pas Walrick, mais c’était mieux que rien. Et ça m’a même fait monter de niveau. Justement, quant à Walrick, il n’a pas tardé à rejoindre son immense acolyte dans… La mort(?)… L’après-mort? Peu importe. Sa disparition a permis à toutes les âmes qui étaient prisonnières de cet endroit maudit d’être libérées.

J’ai failli me retrouver parmi elles… Mais j’ai vaincu la mort et je suis de nouveau avec mes compagnons. Je n’osais pas regarder aucun d’entre eux dans les yeux et j’aurais donné beaucoup pour être n’importe où sauf ici. J’ai essayé de les tuer… Je savais qui ils étaient et j’ai essayé de les tuer… Ils doivent tous me détester à présent. Il y a juste Cédric qui m’a serrée contre lui à m’en étouffer pour me relâcher aussitôt. En temps normal, ça m’aurait fait plaisir, mais là, je voulais juste m’éloigner de tout le monde. Je suis un véritable danger public. Quand ce n’est pas ma curse, c’est le gant qui me possède et qui me fait massacrer pleins de gens, sinon, je me transforme en zombie et j’essaie de tuer mes compagnons! Je n’aurais jamais dû m’attacher à eux. J’aurais dû continuer de faire comme je faisais depuis dix ans : rester seule et me tenir le plus éloignée possible des gens. C’est ce que je vais recommencer à faire. Mais d’abord, je vais aller trouver un bar, n’importe lequel, où je pourrai boire n’importe quoi qui me fasse oublier le goût dégueu que j’ai dans la bouche. Ensuite, demain, quand ma gueule de bois sera partie, je vais quitter cette maudite ville pour ne plus jamais y revenir. Cédric et les autres auront sans doute une plus grande chance de survie si je ne suis pas avec eux.

mardi 10 juin 2008

La mort

Il y avait neuf jardiniers autour de nous. Ils n'ont pas voulu entendre raison, alors nous avons dû engager le combat. Il y en a un qui a sauté par-dessus moi et j'ai ensuite ressenti une vive douleur au niveau du coeur. Puis tout est devenu noir.

Je pense que je suis morte...

L'après-mort

Hunh.... Hunh... Huuunnnhhhh....

Huunnhh..... Hunh... Huuunnnhhh...